Malgré la présence des éléments de la force publique qui l'accompagnaient dans sa descente, Jean Ebongue, le délégué provincial des Enseignements secondaires a tenu à ce que tout se passe dans la douceur. C'est aux environs de 14h que la délégation conduite par le secrétaire général de la province du Littoral est arrivée au Staff college, situé à "Village ". Bâti sur un terrain vague en contrebas de la route principale de sortie de la ville, l'établissement ne paye pas vraiment de mine. Des classes exiguës, des bâtisses en planches, de la terre battue boueuse en guise de plancher. Les principaux responsables du collège ne sont pas là, laisse-t-on entendre au délégué et à son équipe. Interloqués par la mobilisation de personnalités qui a subitement interrompu leurs cours, les élèves commencent à s'agiter.
Jean Ebongue entreprend alors de s'adresser à ces derniers, pour leur demander pourquoi ils ont choisi cet établissement dont le ministère avait pourtant clairement indiqué qu'il n'était pas autorisé à fonctionner. " On n'a pas voulu nous prendre ailleurs. Et les cours sont bons ici ", résume simplement une jeune élève en guise de réponse. Le temps pour le délégué d'expliquer aux jeunes qu'on ne laissera plus leur collège fonctionner, les éléments de la brigade de gendarmerie verrouillaient de trois cadenas les bureaux administratifs. Et tandis qu'en colère, les élèves scandaient en choeur " we will not go ! we will not go ! ", c'est cette fois avec des parents d'élèves accourus, que le délégué a dû s'expliquer. " Le ministre Bapès Bapès avait clairement indiqué la liste des établissements clandestins. Toute l'année dernière, nous leur avons signifié qu'ils n'avaient pas le droit de fonctionner. Ils ont même reçu une lettre d'huissier, mais ont fait la sourde oreille ( ). Cet établissement présente un vrai danger pour les enfants. Il vaut mieux le fermer, plutôt que de voir tuer des enfants ", a expliqué Jean Ebongue.
En effet, le Staff du college avait particulièrement été touché par les dernières pluies sur la ville. De par sa position, cet établissement est victime de régulières inondations qui entraînent d'ailleurs - comme l'ont reconnu certains élèves - des suspensions de cours. Après le Staff College, c'est le collège bilingue Mafi Lowa, toujours à Village, qui a été fermé par les autorités. Ces deux fermetures marquent donc le début d'une campagne d'assainissement des établissements clandestins à Douala. Question de montrer aux promoteurs véreux que les mesures annoncées par le ministre des Enseignements secondaires, Louis Bapès Bapès, ne sont pas restées au stade de l'intention. Déjà avisées, les prochaines cibles de cette campagne savent désormais à quoi s'en tenir
Source : Cameroon Tribune
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