La France a été une nouvelle fois désignée comme une cible par Ayman Al-Zawahiri, numéro deux d'Al-Qaida, dans son message vidéo du 11 septembre. Comme le révèle Le Figaro, l'organisation terroriste a confirmé officiellement que le Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC) avait intégré ses rangs et qu'il avait pour objectif de frapper la France. "Le GSPC a rejoint l'organisation Qaida Al-Djihad, explique le lieutenant de Ben Laden. Cette union bénie sera un os dans la gorge des croisés américains et français ainsi que leurs alliés et fera naître la peur dans le coeur des traîtres et des fils mécréants de France."
Comme il l'avait déjà fait dans des messages antérieurs, Al-Zawahiri dénonce la loi interdisant le port du voile à l'école, voulue par Jacques Chirac. Mais surtout, il évoque la situation au Liban, en condamnant les pays qui soutiennent le déploiement d'une force internationale.
A la Direction de la surveillance du territoire (DST), qui confirme la véracité du message, on estime qu'il "fixe dans le marbre ce qu'on savait depuis longtemps, en lui donnant un écho médiatique". Dans une note du 16 décembre 2005, l'Unité de coordination de la lutte antiterroriste (UCLAT) rappelait que le GSPC avait fait allégeance à Al-Qaida en septembre 2003 et qu'Abdelmalek Droukdal, "son nouvel émir", avait désigné la France comme étant "l'ennemi numéro un" de l'islam (Le Monde du 23 décembre 2005).
Depuis le début de l'année, les services français ont constaté une réactivation de contacts entre sympathisants du GSPC, en France et dans plusieurs pays européens, dont l'Italie et l'Allemagne. Le GSPC a réussi, selon ces services, à se restructurer, en étendant son champ d'influence au-delà des frontières algériennes, en Mauritanie, au Niger ou encore au Mali. Son objectif est de fédérer les groupuscules radicaux maghrébins. Il s'inspire aussi des méthodes de la guérilla en Irak, en recommandant l'emploi d'attaques-suicides. Au total, une cinquantaine de ses sympathisants sont aujourd'hui connus en France. Parmi eux figurent une dizaine d'anciens prisonniers qui ont recouvré la liberté au cours de l'année écoulée.
Le 28 août est parvenu à échéance le délai de six mois, accordé par Alger aux islamistes pour déposer les armes, dans le cadre de l'opération "Paix et Réconciliation". Selon le ministère de l'intérieur, entre 250 et 300 l'ont fait. Près de 2 200 islamistes ont été également remis en liberté, ce qui suscite l'inquiétude des services français. Pour le GSPC, Paris et Alger constituent un front commun, estiment les policiers.
Source: Le monde
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