Dans la journée du dimanche, 3 août, des inconnus se sont introduits dans les locaux de la mairie d’arrondissement de Douala 3e située au quartier Nyalla. "On a emporté tout mon matériel informatique", se rappelle Madame Aimée Collier, la secrétaire du maire du coin. Selon des sources policières, le cambrioleur se trouve être un agent de sécurité en service à la mairie. "Il a été appréhendé et reste en exploitation dans nos locaux", a confié à Mutations un officier de police en service au commissariat du 8ème arrondissement.
L’officier de police ajoute que le matériel dérobé a été retrouvé et remis à la commune. Cette information est confirmée par Aimée Collier. Le cambriolage de dimanche dernier à la mairie de Nyalla n’est pas le premier du genre. Il y a à peine huit mois qu’un autre coup de vol avait été perpétré en ces lieux. Non loin de là, la sous-préfecture de Douala 3e à Nyalla a, elle aussi reçu la visite des malfrats.
C’était lundi, 4 août dans la nuit, c’est-à-dire au lendemain du cambriolage des locaux de la mairie, des bandits ont pu pénétrer à l’intérieur du bureau du sous-préfet, Yampen Ousmanou, après avoir défoncé une porte métallique. Rencontré hier par le reporter de Mutations, l’administrateur a indiqué qu’il n’était pas dans la ville au moment du forfait. D’ailleurs, l’administrateur affirme qu’il n’a pas encore fait l’état des lieux, pour évaluer l’ampleur du coup de vol.
Récurrence
Ce qui est sûr pour le moment, c’est que les voleurs, une fois à l’intérieur du bureau du sous-préfet, se sont dirigés dans la salle des archives, après avoir cassé une autre porte. Que cherchaient-ils donc? Qu’ont-ils emporté? Nul ne peut le dire avec exactitude. Au Pk 13, non loin de Nyalla, une folle rumeur a circulé en début de semaine, faisant état du cambriolage perpétré au commissariat du 13e arrondissement.
Après recoupement sur place, l’information s’est révelée infondée. "Rien ne s’est passé à l’intérieur du commissariat", a lancé de façon laconique, un inspecteur de police, au secrétariat du commissaire du 13e, Ahmadou Baïllo. La suite de l’enquête va révéler qu’il y a effectivement eu un coup de vol le week-end dernier, mais dans un bar situé à 300 mètres environ, en contre-bas du commissariat du 13ème.
La récurrence des actes de banditisme perpétrés dans des services publics de Douala, à un intervalle très rapproché, soulève des interrogations aussi bien au sein de la population que des personnes en service dans ces administrations. Les coups de vol intervenus dans ce qui tient lieu de quartier administratif à Douala 3e, illustrent à souhait l’incompréhensible perméabilité des locaux visités par les voleurs.
La mairie et la sous-préfecture de Douala 3e sont situées à moins de 500 mètres du commissariat central n°2 de la ville de Douala. Non loin de là également se trouve une brigade de gendarmerie. Bien plus, la sécurité de la sous-préfecture n’est pas assurée de nuit. "Nous n’avons ni vigiles ni policiers pour protéger nos services", confie un agent de cette administration. De manière implicite, le sous-préfet de Douala 3e, Yampen Ousmanou, estime que, a priori, ses services n’avaient aucun souci de sécurité, si l’on s’en tient à leur proximité avec les différentes unités locales de la police et de la gendarmerie.
L’intrusion ces derniers jours des malfrats dans les locaux des services publics de Douala, tout comme des actes de banditisme intervenus à proximité des unités des forces de l’ordre ne sont pas chose nouvelle dans cette ville en proie à la poussée de l’insécurité. Les populations de la capitale économique ont encore en mémoire, un coup de vol spectaculaire intervenu il a près de trois ans au commissariat du 6e arrondissement à Nkolouloun.
Dans la nuit du 02 au 03 septembre 2003, une caisse contenant 14 armes ainsi que le pistolet automatique du chef de cette unité avait été emportée par des malfrats. Plus tard, une partie desdites armes avait été retrouvée cachée dans une fosse sceptique située non loin du lieu du forfait. Aujourd’hui, face aux bandits qui ciblent les administrations publiques, les autorités sont contraintes d’organiser la riposte. C’est à juste titre que Yampen Ousmanou déclare que "nous sommes en train de prendre des dispositions".
Source: Quotidien Mutations
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