Au milieu d’un essaim de défenseurs adverses, Samuel Eto’o monte plus haut. Et net sur sa tête se pose le ballon centré par le lutin français Ludovic Giuly. But. La rencontre amicale se jouant a Houston (Usa) entre le Barca et les Mexicains d’America était alors à sa dernière minute. Venant d’un Camerounais, une tête aussi superbe et efficace n’étonnera pas du reste. Les Mexicains ont toujours en mémoire un certain François Omam Biyick. En effet, sous la tunique de Americana, l’ancien capitaine des Lions Indomptables (France 98) est venu signer sa fin de carrière. Non sans confisquer sur plusieurs années consécutives le titre de meilleur buteur de la ligue mexicaine. Pour y parvenir, il a toujours sollicité son coup de tête légendaire.
Mais Samuel Eto’o connaît une autre légende ignorée des Mexicains. La légende de l’équipe des Bonambela des rives du Wouri. L’équipe typique de la ville de son enfance. Le mythique Caiman Football Club. Qui avait réussi à faire d’un art la patience d’attendre la toute dernière minute pour filer à l’adversaire le but du K.O. Ce but du “Caiman a six heures”, bien connu du public sportif camerounais, que Samuel Eto’o laisse aux Mexicains qui avaient déjà cru l’emporter sur les champions d’Europe en titre.
Le moins que l’on puis dire est que l’ancienne équipe de François Omam Biyick n’a jamais eu froid aux yeux devant la bande à Franck Rijkaar. Elle cueille le Barca à froid dès la troisième minute grâce à un but de Cuevas. Ce véritable poison que les hommes de Rijkaar ont oublié de surveiller toute la première mi-temps revient marquer aux 30e et 44e minutes. Et le malheur n’arrivant jamais seul, Oleguer aligné dans la défense du Barca se charge de battre son propre gardien pour un quatrième but avantageux aux Mexicains. Au fait, depuis combien d’éternités n’avait – on plus vu l’équipe catalane malmenée à ce point ?
“Ball a sikik aye mes amis”
La tournée mexico-américaine avait pourtant commencé en toute beauté pour les poulains de Franck Rijkaar. A Monterrey, pour la première sortie, ils filent trois buts aux Tigres. Deux des buts sont à mettre au compte de Ronaldinho. Gudjohnsen (première recrue de la saison au Barça) signe le troisième. Le blond icelandais profitera de la deuxième sortie et de sa bonne entente avec le numéro dix brésilien pour marquer un autre but sous les couleurs de sa nouvelle équipe, le Barca qui se contente cette fois-ci d’un match nul (1-1) à Los angeles face à Chivas de Guadalajara. Une telle efficacité du joueur nordique donne l’occasion aux journalistes de dégainer sur Samuel Eto’o. “ Nous reconnaissons tous la valeur de Eto’o, même si nous ne nous déplaisons pas aussi d’avoir désormais Gudjohnsen ”, arbitre l’entraîneur du Barça.
Samuel Eto’o, balle au pieds, répond aux attaques. D’abord le Camerounais signe deux buts et la meilleure performance pendant l’entraînement qui précède la sortie contre Americana. Et entré à la 46e minute de ce match , il [passé d’une aile a l’autre en étalant son registre si long de dribbles. Pendant qu’il saoule les défenseurs mexicains, l’Argentin Saviola marque (84e), ainsi que l’inévitable brésilien Ronaldinho (88e). Mais, c’est mal connaître Eto’o. Quoiqu’il ne reste qu’une poignée de secondes, il s’installe dans la surface de réparation adverse . Et le ballon de Giuly arrive à pic pour permettre au Camerounais de sauver le Barca de la défaite. C’est le but le plus beau de toute la tournée américaine des champions d’Europe.
Le pied de grue des mendiants
Puis New York ou l’alerte à la menace terroriste est soudainement montée au rouge. Le maire Michael Bloomberg est pourtant sorti pour dire welcome à l’escadron sans pardon. Et qui arrive pendant l’entraînement ? Steve Nash ! Ballon de basket en main, cet homme n’a de pendant dans le football que Ronaldinho, vous disent des experts avertis. Fou du football, il avait, la veille, participer aux entraînements des Red Bulls. Devant les joueurs du Barca, il se limite à tchatcher et à poser. “Ce Barca est une véritable dream team” dira le canadien tout émerveillé.
Barca est à New York, c’est avant tout pour conclure sa tournée de deux semaines par une confrontation contre le Red Bull. Le match qui signe le retour sur le banc de touche de Bruce Arena, récemment viré de la sélection nationale américaine, compte tenu des mauvais résultas au dernier mondial. Arena a le palmarès d’avoir conduit son pays aux quarts de finale du mondial 2002. Youri Djorkaef choisi aussi ce match pour rejoindre les rangs qu’il avait rompus des mois plus tôt. Le champion du monde français prévient que cette saison est la toute dernière de sa carrière professionnelle. Donc l’année à ne laisser aucune belle sensation. Sur le terrain, le doyen (38 ans) reprend victorieusement une balle venue de la droite et égalise le but d’ouverture de Ronaldinho sur un penalty, suite à un fauchage sur Eto’o. L’ancienne équipe de Johann Cruiff déroule son football total que capte facilement Thuram et Zambrotta, deux finalistes de la dernière coupe du monde pour la première fois sous le maillot de leur nouvelle équipe. Bruce Arena, qui comprend aussi un tel football, reste sagement cloué sur son banc, contrairement a ses habitudes.
Samuel Eto’o, qui joue la première mi-temps de cette rencontre, sait que des Camerounais sont dans les tribunes de l’Arena stadium. Mais, il ne lèvera pas la tête un seul instant vers eux. Ils sont de New York, mais aussi de New Jersey, Conneticut , Boston ,Washington et on fait le pied dans le hall de son hôtel. Devant le Lion Indomptable, ils ont fabriqué de toutes pièces un fan club et lui ont forcé la main à récompenser leur soutien maffieux. “Ce ne sont pas des supporter, mais des mendiants” a t-il confié en langue Bassa à l’un des organisateurs de sa visite à la représentation diplomatique du Cameroun auprès de l’Onu.
Source : Le Messager
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