François Tsopna, 19 ans, ne réalisera jamais son rêve d’exercer le métier de soudeur qu’il apprenait depuis quelques années dans l’atelier de Jean Calvin Simo, à la descente de la pharmacie du Bénin à Bafoussam. Dans la nuit du vendredi 10 août dernier, il a trouvé la mort à la suite d’un incendie qui a totalement consumé la case dans laquelle il dormait. Et jusqu’à présent, personne ne semble comprendre pourquoi il n’a pas pu sortir ou crier au secours au vu de sa vigueur physique. “ Quelle genre de sommeil l’a-t-il empêché de réagir pour sortir des flammes ”, s’interroge-t-on ? “ Il était fort. Ce qui gênait en lui, c’est qu’il était régulièrement emporté par le sommeil même lorsqu’il sciait un métal ”, tente d’expliquer son patron.
Désormais donc, au-delà de cette image de garçon somnolant, la principale chose qui pourrait permettre à ses contemporains de l’avoir en souvenir, du moins pour quelque temps, ce sont les images horribles de sa dépouille calcinée par les flammes. Des clichés qui continuent de susciter commentaires, frayeurs, inquiétudes et interrogations dans les esprits. Chez ses voisins au lieu dit “ Deuxième rue entrée école normale ” au quartier Djeleng IV, le sentiment de détresse et de désolation est d’autant plus grand que lorsqu’ils se déployaient pour limiter la propagation des flammes, avec eau, sable et terre, ils ignoraient que cet incendie avait orchestré pire que les dégâts matériels observés. “ C’est lorsque nous avons totalement éteint le feu que nous avons découvert qu’il y avait quelqu’un qui dormait dans la maison au moment de l’incendie ”, témoigne le jeune Kenfack, un voisin de la case sinistrée. “ J’étais assise ici au salon, j’ai seulement constaté comment les flammes montaient fortement à l’extérieur, c’est là que j’ai alerté les habitants du quartier ”, relate pour sa part Nguefam Hortensia, locataire d’un appartement situé dans la même concession que celle où vivait tout seul le jeune François Tsopna.
Relativement aux circonstances qui auraient facilité la propagation rapide de cet incendie, cette dernière se contente de souligner que cette “ maison était bien vieille et presque affaissée ”. Et d’ajouter sa surprise par rapport à l’origine du feu parce que, raconte-elle, “ depuis deux semaines, il n’avait plus de réchaud. On l’avait volé ”. Du côté de la brigade de gendarmerie de Djeleng, le commandant Usongo Peter et ses éléments poursuivent encore les enquêtes qu’ils ont entamées dans la même nuit du vendredi 10 août 2006. “ Nous avons exploré toutes les pistes. Mais tout reste mystérieux ”, indique une source autorisée de cette unité de la gendarmerie camerounaise. Face à ces nombreux mystères, certains voisins de cet apprenti soudeur estiment qu’il aurait été victime d’une attaque mystique. Ce qui l’aurait cloué, au point où il n’a pas pu sortir des flammes.
Source : Le Messager
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