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Privatisation : Camtel bientôt française ?
(11/08/2006)
Les droits des 500 personnes à licencier sont ballottés entre le Minefi et CAMTEL dans l’optique de sa privatisation prochaine. France Télécom pourrait être le repreneur.
Par Alex Gustave AZEBAZE

Selon des sources proches du dossier Camtel, France Télécom, l’opérateur public français des télécommunications, qui dispose déjà au Cameroun d’une licence d’exploitation de Téléphonie mobile, pourrait, malgré le risque sur la préservation de concurrence dans le secteur, hériter dans les prochaines semaines de la concession d’exploitation du téléphone fixe, en reprenant la Camtel. Ayant soumissionné parmi une dizaine de candidats, l’opérateur français, aurait mis des réseaux françafricains à contribution pour remporter cette opération qui en ferait alors l’opérateur dominant des télécommunications au Cameroun.

“ Comme dans un jeu de dames, le dossier de France Télécom aurait connu des avancées sensibles lors de la visite récente en France du chef de l’Etat ”. Notre source rappelle, comme pour lui trouver une signification particulière, que c’est à dessein que le chef de l’Etat s’est fait accompagner à cette occasion par le ministre de l’économie et des finances Polycarpe Abah Abah. Ce dernier n’est-il pas président du comité interministériel chargé des privatisations. En tout cas, à la commission des privatisations que préside Aminou Bassoro, on affirme, laconique, que “ les dossiers et offres techniques des différents candidats sont encore à l’étude ”.

Bouclage du plan social

Au cours de leurs entretiens avec les autorités camerounaises, la partie française aurait annoncé son intention d’associer des “ privés ” nationaux dans son business. Ce qui est perçu comme une manœuvre pour masquer des arrangements avec des réseaux maffieux de l’administration pour obtenir ce secteur juteux. Et pour cause : sa filiale de téléphonie mobile n’a jusqu’ici laissé que peu de place aux “ investisseurs nationaux. On parle d’ailleurs de moins de 20 % du capital malgré les annonces faites dans ce sens.

Sur le plan social, le futur repreneur de Camtel souhaiterait que le règlement des droits sociaux des personnels mis à la porte dans le cadre de la restructuration précédant la privatisation de la Camtel, soient entièrement pris en mains et réglés par la partie camerounaise. Une exigence qui n’est en fait qu’une forme de rappel puisque dans le cahier des charges des privatisations au Cameroun, c’est l’Etat qui prend toujours en charge le passif et les droits sociaux des employés délestés.

Seulement, et on l’a vu avec les cas des entreprises et filières de productions cédées jusque-là aux privées “ nationaux ” ou étrangers, – le reversement à l’Etat du règlement des droits sociaux des employés mis en retraite forcée sous la bannière trompeuse de “ départs volontaires ” s’est toujours accompagné d’importants désagréments pour les déflatés. Les cas les plus récents sont du reste celui des employés de la Camair, mais surtout ceux de la filière thé de la Cdc. Les employés de la Camtel qui ont vent de ce que les deux milliards nécessaires pour boucler le règlement de leurs droits, – déjà d’ailleurs calculés par la direction actuelle – seraient plutôt versés non directement leur ancien employeur, mais à la commission Aminou Bassoro, chargé de la privatisation craignent qu’il ne s’agisse d’une manœuvre pour les renvoyer au quartier sans le sou. Ainsi les quelque 500 personnes concernées par ces départs volontaires mènent en ce moment des concertations avec différentes organisations syndicales afin d’arrêter la meilleure stratégie qui contraindrait le gouvernement à les payer avant la remise de leur lettre de séparation amiable. Entre autres solutions, ils souhaitent être payés directement par la Camtel – bien qu’ils aient contesté en son temps les critères de sélection des personnes à licencier. Ce que la direction de Camtel refuse évidemment. Selon des sources syndicales, elle n’accepterait de payer pour autant que le Minefi lui vire effectivement les 2 milliards nécessaires. Certains syndicalistes expliquent la prudence de la direction de Camtel par le fait qu’elle éviterait ainsi de mobiliser sa trésorerie propre sans aucune garantie du Minefi.

Risques de pourriture sociale

En tout cas, puisqu’on annonce pour d’ici la fin de ce mois, la désignation de l’adjudicataire provisoire de la Camtel, on sera fixé sur le sort réservé aux droits des employés mis à la porte. Il faut rappeler que 11 candidats auraient soumissionné pour la reprise de l’opérateur historique du téléphone au Cameroun. Avec le lancement réussi de Ctphone, son produit semi-mobile, Camtel a montré qu’il y avait un potentiel national important dans ce secteur. On sera alors curieux de savoir combien paiera l’heureux repreneur.

Il faut noter que du temps où elle était au creux de la vague, sur le plan commercial et technique notamment, un consortium camerouno-sud-africain avait proposé quelque 100 milliards de Fcfa. La valeur de Camtel doit être plusieurs fois plus importante encore aujourd’hui. On attend donc le gouvernement au tournant de cette opération. Elle indiquera en effet si la tendance à la braderie tous azimuts de ces instruments de notre souveraineté économique sont inversés. Ou, au moins, en passe de l’être.



Source : Le Messager






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