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Pagal :"Je vis une retraite un peu dorée."
(06/08/2006)
L’ancien Lion Indomptable de l’expédition glorieuse du Mondiale 1990 en Italie est de passage au Cameroun. Il a bien voulu parler du football camerounais, des Lions et de leur futur entraîneur.
Par Sandeau Nlomtiti

Les Camerounais ont perdu de vos traces. Où êtes-vous actuellement ?

Je bouge un peu trop. Je suis venu passer quelque temps en famille. Je me promène, je rends visite à mes frères et sœurs ainsi qu’aux anciens joueurs de l’équipe nationale. C’est une retraite un peu dorée, on dirait.

On se serait attendu à vous voir dans un encadrement technique. Ça ne vous flatte pas ?

Il y a un temps, je travaillais avec certains clubs européens. Actuellement, j’ai des projets. Pour l’instant, je me dis qu’il faut d’abord me reposer. Reprendre la saison avec une équipe me paraît un peu difficile. Le rôle d’entraîneur n’est pas facile avec les amateurs. Concrètement, je voudrais entraîner une bonne équipe. J’ai besoin d’une équipe engagée dans une compétition importante. Si le football local était un peu plus professionnel, cela me flatterait.

Quel jugement portez-vous sur les Lions Indomptables actuels ?

Nous avons une très bonne équipe. Pas grand-chose à dire. Nos joueurs évoluent dans les meilleurs clubs européens. A partir de là, on peut constater qu’il y a de la qualité.

Pourtant, le Cameroun n’a pas pris part à la dernière coupe du monde de football ?

Rien ne justifie l’absence du Cameroun à un Mondial. Pour les pays africains et pour le reste du monde actuellement, une coupe du monde sans le Cameroun c’est comme si on enlevait soit la France, le Brésil, l’Argentine, l’Angleterre ou encore l’Allemagne. Qu’est-ce qu’on peut dire à cela ? Il arrive parfois de jouer très mal et on se qualifie, et de jouer très bien et se faire éliminer. Il y a comme ça des moments difficiles à passer.

Comment voyez-vous le football camerounais ?
Je n’ai pas la chance de pouvoir le suivre toute une année pour avoir une opinion concrète. Mais en suivant les joueurs qui évoluent à l’étranger ou ceux qui reviennent au pays et en parlent un peu, ce n’est pas la joie pour les jeunes du pays. Ils entendent tous partir. Mais au niveau international, il n’y a pas à se plaindre.

S’il vous était demandé de prendre les fonctions de directeur général de la Fécafoot, qu’elle est la touche que vous apporteriez pour que celle -ci retrouve ses lettres de noblesse ?
Ce n’est pas encore une nomination. Ou encore une enquête pour voir ce que je ferai. Là, je parle comme citoyen. Je crois qu’à ce moment-là, il va falloir réunir un bureau d’anciens joueurs, d’anciens présidents. A partir de ce moment, après un temps de travail, on pourra avoir une idée concrète du travail à faire.

Il reste qu’en même que ce football est miné par des intrigues de toutes sortes. Les gradins sont de plus en plus vides. Selon vous rassembler tout ce beau monde suffira-il pour revenir au premier plan ?

Je crois que tout ancien joueur ou encadreur et tous ceux qui aiment le football ont des idées positives pour la marche de notre football. Chacun a quelque chose à dire sur ce qui ne va pas. Quand on voit la ville de Yaoundé avec ce que cela peut avoir comme développement et richesses, il faudrait que chaque personne se sentant concernée par le football puisse apporter quelque chose. Je veux parler des dirigeants des entreprises et de tous les autres opérateurs économiques. Il faut que tout le monde se sente responsable pour que les choses puissent changer. Le football professionnel doit exister au Cameroun. Sans lui, on est vraiment dans une impasse.

A la Fécafoot, on parle du lancement de la Ligue du football d’élite. Quelle chance pour tirer ce sport vers le haut ?

Si on prétend que le Cameroun n’a pas de moyens, moi, je crois qu’il y a un nombre croissant d’entreprises ici. Tous ces gens qui viennent faire fortune ici doivent contribuer à l’émancipation du sport. Car celui-ci produit aussi des richesses. Maintenant, il faut savoir si les gens sont prêts à ça.

Le Cameroun n’a pratiquement pas de football des jeunes. Pensez-vous qu’on puisse bâtir un avenir sans base ?

Le football est un sport déjà très spontané. Il est vrai que pour bâtir, il faut se mettre à la page. Tous les jours, il y a les enfants qui jouent au football dans les rues. Ça n’empêche pas qu’il faut leur donner une base. Sans oublier de donner la vision globale et toute la grandeur. La télévision les aide. Pour cela, ils doivent être pris en charge.

Quels sont vos contacts avec les anciens joueurs de votre époque ?

Ils sont bons. Dernièrement, avec certains, nous avons participé au jubilé d’un Camerounais en Belgique. Le jour de ce jubilé, certains anciens et beaucoup de jeunes donc Eto’o Fils, Mboma et autres y ont participé. C’était une grande fête, cela m’a fait grandement plaisir. La technique nous permet de rester en relation.

Quelle est votre opinion par rapport au choix d’un entraîneur des Lions Indomptables ?

Je pense que nous sommes dans un pays libre et démocratique. Dans les années antérieures, nous avons eu des entraîneurs européens. Celui qui nous a conduits au niveau le plus élevé est Valery Népomniachi. Il n’était ni Français, ni Anglais, ni Espagnol, encore moins Portugais ou de quelque grande nation de football. Ensuite, avec les Camerounais, on s’est qualifié pour la coupe du monde de 1994. Cette année-là, on aurait bien pu aller à la coupe du monde avec un Camerounais. Ce qui devrait être quelque chose de bien pour nous. Mais… En somme, chacun doit rester à sa place. Le technicien du football doit être un footballeur. Je ne peux pas diriger la Banque mondiale. Je n’ai pas cette expertise. Il faut arrêter de prendre les gens qui n’ont rien à faire avec le football. Car, ils viennent empoisonner le milieu. Si on a un ministre qui se connaît dans le sport de haut niveau, qu’il le fasse. Mais, je crois que c’est aux techniciens du football qu’il revient de donner leur point de vue. A ce titre, on ne doit pas impliquer tout le monde.

Le ministre des Sports a entrepris des consultations avec une certaine élite, afin que les uns et les autres se prononcent. S’il vous avait été demandé de donner le profil du futur entraîneur, que diriez-vous ?

Je ne suis pas un nationaliste. Je voudrais dire que je ne fonce pas la tête baissée pour revendiquer les intérêts du pays. Seulement, en l’état actuel des choses, j’ai la ferme conviction que les Camerounais peuvent logiquement entraîner cette équipe. Ils ont une grande expertise pour certains. Pour d’autres, celle-ci est couplée d’une forte personnalité. Toutes choses qui concourent à rassurer à la fois les joueurs. Puisque ceux-ci sauront qu’ils n’ont pas en face d’eux un blanc-bec. Pour le public, il peut enfin se rendre compte que les problèmes de discipline ne se posent pas. L’équipe de France gagne la coupe du monde avec combien de Noirs ? Environ quinze. Et elle a un entraîneur Blanc. Nous ici, on est vingt-trois Noirs et un entraîneur Blanc. Chacun est capable de faire quelque chose à son niveau. Je ne vois pas un ancien Lion qui a l’expertise et la personnalité et qui ne se fera pas respecter pas les joueurs par ce qu’il est Camerounais. En clair, je voudrais que l’entraîneur soit Camerounais, si on peut mettre dans le staff des anciens Lions respectés à la fois au Cameroun et à l’étranger, grâce à l’ensemble de leurs connaissances, cela ne peut qu’être positif pour tous.

Pensez-vous que les échecs, si échecs il y en a, d’un Camerounais peuvent être acceptés de la même manière que ceux d’un Blanc ?

Vous, les médias, devez faire comprendre au public qu’on peut très bien jouer et perdre. En plus, pour un match, il y a généralement trois résultats : une victoire, une défaite et un nul. Il ne faut pas être fataliste. Il y a des jours sans. Le Cameroun a remporté quatre coupes d’Afrique et les Jeux olympiques tous à l’extérieur. Les autres l’ont accepté. En outre, je voudrais qu’on cesse de parler de tribu. L’équipe nationale n’est pas l’Assemblée nationale, où tous les départements doivent être représentés. Ici, c’est la sélection des meilleurs. Ceux-ci peuvent provenir de deux, trois ou quatre tribus. Soyons au-dessus de ces considérations. Sur un autre plan, il ne faut pas que les entraîneurs soient de porteurs des sacs au profit des personnes ou des structures qui peuvent les manipuler. Et là encore, on ne peut pas me faire croire que tous les derniers entraîneurs européens qui ont eu la charge de cette équipe ces dernières années ont été au-dessus de ce point.



Source : Le Messager






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