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Succès intrigants au bac 2006
(03/08/2006)
Près de 60%! Le taux (provisoire) de réussite au baccalauréat session 2006 a des allures d’un record. Qu’est-ce qui explique la hausse du taux de succès cette année?
Par Alexandre T. DJIMELI

Près de 60%! Le taux (provisoire) de réussite au baccalauréat de l’enseignement général, session 2006, a les allures d’un record. Il n’y a que les résultats de la session de 1998 (66,16%) pour faire mentir ce constat. En tout cas, depuis huit ans, cet examen n’a plus fait sourire autant de candidats. “On rompt peu à peu avec la sinistrose”, commente un parent d’élève. 37,32% deux ans plus tôt, 51,57% l’année dernière, … le succès va s’amplifiant. On est alors loin des 13,79% de l’année 1995, ou alors des 20,61% de la session 2002.

Mais “comment a-t-on pu avoir d’aussi bons résultats cette année alors que les enseignants sont toujours démotivés, les effectifs davantage pléthoriques et le manque d’infrastructures de plus en plus criard?” s’interroge un enseignant qui n’a pas pris part aux examens. Les quelque 60% de succès viennent-ils consolider une politique d’amélioration progressive des performances des candidats, ou alors sont-ils la conséquence de manœuvres administratives destinées à produire un taux de réussite politiquement correct?

Le tamis du probatoire

Pour Roger Kaffo Fokou, secrétaire général du Syndicat national autonome de l’enseignement secondaire (Snaes), l’augmentation du taux de réussite n’est pas le résultat d’une stratégie programmée d’amélioration du niveau intrinsèque des élèves. Seulement, relève-t-il, “la sélection au probatoire ces dernières années a contribué à tamiser les candidats au bac.” Depuis 2002 en effet, le taux de réussite à cet examen oscille entre 25 et 34%. “Du coup, les inscrits en terminale se sont trouvés être de meilleure qualité et ont évolué dans des effectifs acceptables”.

A côté de ces têtes bien faites, “il y a une masse de redoublants qui finissent toujours par passer”, affirme-t-on à l’Office du baccalauréat du Cameroun (Obc). Ceux-là n’ont pas besoin d’être particulièrement brillants; la routine semble leur suffire. Romuald Yoba, vingt-cinq ans, ancien élève en Tle D au Lycée d’Akwa nord qui en était à sa 3e expérience cette année, le confirme : “Je n’ai pas fourni beaucoup d’efforts cette année; je faisais les cours de répétition à certains élèves de niveau inférieure; et quand j’en revenais, je n’avais pas le temps nécessaire pour réviser moi-même mes leçons. Mais comme j’avais déjà une certaine expérience de l’examen… j’ai pu réussir.” Le cas de Romuald est probablement exceptionnel. “Je me suis concentrée sur les matières que j’ai négligées l’année dernière; en plus j’ai appris à travailler en groupe avec les camarades et cette année, j’avais des répétiteurs pour certaines disciplines”, confie Ginette Ndeme, vingt-trois ans, ancienne élève au Collège moderne bilingue des lauréats à Douala, qui affrontait le bac littéraire pour la deuxième fois.

Les “répétitions”, une règle

Le recours aux répétiteurs s’est en effet généralisé. “Nous avons compris que la résolution des problèmes des enseignants n’est pas pour demain. Ils seront mécontents pour longtemps. Par conséquent, chaque parent prend ses dispositions et cherche des répétiteurs pour ses enfants”, explique Isidore Bellè dont le fils aîné vient de décrocher son bac C. Une tendance que confirme Nathalie Ndende, dix-neuf ans, ancienne élève du Lycée de Makepe, qui composait le bac pour la première fois : “J’avais des répétiteurs en philosophie, en histoire-géographie et en langue française. Ce qui fait qu’à l’examen, face aux sujets, je savais ce qu’il y avait lieu de faire; j’avais l’impression d’avoir déjà étudié la notion et même d’avoir traité les sujets d’une autre façon; même si pendant l’année scolaire, mes notes en classes n’étaient pas bonnes.”

Au-delà de la généralisation des cours de soutien pédagogique, des “examens blancs” harmonisés ont été organisés dans plusieurs provinces pour mieux préparer les candidats. “Dans le Littoral, le délégué provincial a veillé à ce que les élèves des classes d’examen soient testés sur les mêmes épreuves et dans les conditions d’examen. Cela a eu un effet positifs sur nos élèves”, affirme Daniel Ewangue, enseignant de géographie dans une banlieue de la capitale économique. A la fin de l’année scolaire, un autre phénomène est apparu : la révision par la radio. Pendant plus d’un mois, la Crtv-poste national, de concert avec le ministère des Enseignements secondaires (Minesec), a invité des spécialistes de disciplines sur lesquelles on compose au baccalauréat : d’abord pour faire des cours synthétiques, ensuite présenter la méthodologie de traitement des épreuves, et enfin répondre aux questions de candidats. “Nous en avons sincèrement bénéficié”, témoigne Willy Kamgain, ancien élève du Lycée bilingue de Bonabéri.


Source : Le Messager




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