La ville de Douala a enregistré trois accidents mortels de la circulation, entre le 31 juillet et le 2 août 2006.
Tard dans la nuit, le même jour, un conducteur de moto-taxi est décédé suite à une collision avec une autre moto, sur la route de l’Aéroport international de Douala. A Ndokoti, quartier situé à moins de trois kilomètres du lieu de ce drame, c’est une femme qui a été arrachée à la vie par un camion.
Durant la deuxième moitié du mois de juillet 2006, des accidents de la circulation à l’intérieur de la ville de Douala se sont produits à un rythme soutenu. Sur la foi des informations rapportées par les radios privées de la capitale économique, et selon deux pointages séparés, effectués au service des urgences de l’hôpital Laquintinie et à l’hôpital de district de Déido, plus de 75 cas d’accidents de la route ont été enregistrés au cours du mois de juillet.
Le spectacle du sang sur la chaussée, en plein centre urbain de Douala, inquiète non les usagers de la route et des leaders d’opinion. Martial-Manfred Missimikim, président exécutif de l’association Sécuroute, qui a organisé le week-end dernier une manifestation publique à Douala, contre les hécatombes sur les axes routiers, estime que le carnage constaté est la résultante de plusieurs années de laxisme.
"Des mauvaises pratiques en matière de circulation routière se sont développées et ont été tolérées au fil du temps", dit-il, en citant en exemple ces conducteurs de "bendskin" qui ne respectent plus le sens de circulation sur la voie publique, ainsi que tous les conducteurs en général, qui n’ont aucune notion de la signalisation routière. Njoya Ahmadou, membre du Syndicat national des chauffeurs de taxis du Cameroun soutient que les accidents à Douala sont dus au mauvais état des routes. "Il existe aussi une catégorie de piétons très imprudents", ajoute-t-il.
Selon le principal responsable de Sécuroute, toutes les causes des accidents de la circulation ont les mêmes conséquences : "des morts, des veufs, des veuves et des orphelins pour rien". Martial Missimikim met en cause, l’accroissement du taux de motorisation dans la ville (qui a pour corollaire l’encombrement excessif des voies), le foisonnement des conducteurs non habilités, non titulaires d’un permis de conduire ou ceux qui en disposent tout en n’ayant jamais été dans une auto-école et le mauvais état des routes.
Il faut justement noter que les routes de Ndokoti qui ont connu des morts récemment sont difficilement praticables, tandis que celles de Bonabéri et Villages, sont des axes lourds à très forte circulation.
Source: Quotidien Mutations
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