En attendant son tête-à-tête d’aujourd’hui avec son homologue Jacques Chirac, l’un des grands moments de la visite officielle à fort caractère économique qu’achève ce soir le chef de l’Etat en France aura été, au cours de la journée d’hier, sa séance de travail au siège du Mouvement des entrepreneurs de France (Medef). C’est l’équivalent en France du Gicam. Il regroupe plus de 450 entreprises. Cette rencontre entre le président et le patronat au sein duquel était représenté le Conseil des investisseurs français en Afrique ( Cian), a donné lieu, au discours d’accueil du président du comité Afrique du Medef, Patrice Lucas, à une allocution du chef de l’Etat, suivie par un jeu " questions-réponses ", auquel il s’est porté volontiers, et un déjeuner.
Le président Paul Biya et son hôte ont tenu le même langage pour présenter les importantes potentialités qu’offre le Cameroun, après l’atteinte du point d’achèvement de l’initiative Ppte : une économie saine, avec des finances publiques stabilisées, un taux d’inflation maîtrisé autour de 4%, un milieu d’affaires favorable à l’investissement. Le président de la République a souligné à cet égard que le Cameroun compte parmi les 35 pays au monde où l’investissement présente les meilleures garanties.
Devant ce tableau, il est tout naturellement apparu qu’il ne reste plus qu’aux investisseurs français, à faire le pas dans des domaines qui s’avèrent nombreux, sur le chantier des grandes ambitions économiques : ports en eaux profondes à Kribi et à Limbé, barrage hydro-électrique de Memve’ele, infrastructures routières, d’assainissement, eau, etc.
Un autre moment important de la journée du chef de l’Etat aura été l’audience accordée à Michèle Alliot Marie, ministre française de la Défense, avec au menu la relation de coopération militaire entre la France et le Cameroun., l’une des plus importantes en Afrique au sud du Sahara, selon Michèle Alliot Marie. Elle a précisé que trois sujets ont dominé cet entretien : les institutions de formation militaire au Cameroun, auxquelles la France apportera une aide, afin d’améliorer leurs capacités techniques et matérielles, et leur donner la possibilité d’accueillir un plus grand nombre d’étudiants venant d’autres pays d’Afrique. Ensuite, le Recamp 5 qui devra se tenir au Cameroun en novembre 2006, sous la forme d’un ensemble d’exercices militaires. Cette initiative française qui sera à sa cinquième cuvée, a rallié l’adhésion d’autres puissances au point de devenir une référence en matière de maintien de la paix, notamment par la prévention de conflits. Troisième centre d’intérêt, les zones de conflits en Afrique, telles le Tchad, le Darfour, la Côte d’Ivoire, sur lesquels le chef de l’Etat et son hôte ont échangé des points de vue.
La journée du couple présidentiel a commencé par la visite du musée du quai Branly. Cet espace consacré aux arts et civilisations d’Afrique d’Asie et d’Océanie, vise selon le président Jacques Chirac à rompre avec une longue histoire de mépris, et à donner leur place à des arts et à des civilisations trop longtemps ignorés ou méconnus. Le Cameroun y compte pas moins de 5000 œuvres. Le chef de l’Etat et son épouse y ont rencontré pendant leur visite trois jeunes Camerounais qui y travaillent, auxquels ils ont adressé des mots d’encouragement. La visite s’est achevée par la signature du livre d’or. La journée d’hier a été également marquée par une audience accordée par le chef de l’Etat au ministre de l’Industrie, François Loss. Le couple présidentiel a été reçu à dîner au quai d’Orsay par Brigitte Girardin, ministre déléguée à la Coopération et à la Francophonie. La première dame, pour sa part, a visité le musée Baccarat et l’Hôpital Saint-Louis. Nous y reviendrons dans notre prochaine édition.
Source : Cameroon Tribune
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