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Voici les barons qui ont pillé nos banques
(27/07/2006)
l y a environ 15 ans, quelque six banques à capitaux mixtes ont dû mettre la clé sous le paillasson. Pour, entre autres raisons, l’importante ardoise des créances compromises.
Par Jacques DOO BELL

Il y a environ 15 ans, quelque six banques à capitaux mixtes ont dû mettre la clé sous le paillasson. Pour, entre autres raisons, l’importante ardoise des créances compromises. Pour recouvrer ces fonds, l’Etat a mis sur pied la Société de recouvrement du Cameroun (Src).

C’est par un décret du 18 août 1989 que la Société de recouvrement des créances du Cameroun (Src) a été créée. Placée sous la tutelle du ministère des Finances, elle avait pour objet principal, à l’origine, la reprise des actifs et du passif de la Société camerounaise de banque (Scb) non-repris par la Société commerciale de banque-Crédit lyonnais Cameroun, ainsi que le recouvrement contre rémunération, des créances douteuses et/ou contentieuses détenues par les institutions financières publiques. Son activité a été étendue par un autre décret, le 23 janvier 1991. Elle est ainsi chargée de la liquidation à l’amiable des actifs et du passif de tout établissement public de crédit qui lui est confié par l’autorité de tutelle. Elle peut, par ailleurs, étendre ses activités à toutes les opérations de recouvrement qui lui sont confiées, soit par des entreprises non-financières du secteur public, soit par d’autres entreprises des secteurs parapublics et privés.

Les banques en liquidation qui se trouvent dans le portefeuille de la Src sont la Cameroon Bank, la Bccc, la Biaoc, Paribas, la Banque camerounaise de développement (Bcd), la Société camerounaise de banque et le Fonader. Les banques pour lesquelles la Src dispose d’un mandat de recouvrement sont la société générale de banque au Cameroun (Sgbc), la Banque internationale pour le commerce et l’industrie au Cameroun (Bicic) et la Bmbc.

Disposant d’un capital de 500 millions de Fcfa, la Src est un établissement public à caractère financier. Pour mener à bien sa tâche, elle a, en décembre 1994, obtenu le privilège du Trésor qui lui permet de saisir les comptes et les avoirs des débiteurs qui se révèlent, fondamentalement, des mauvais payeurs. La Src, dont le président du conseil d’administration était le ministre de l’Economie et des finances jusqu’à une époque récente, s’affirme comme l’outil d’assainissement non seulement de la situation du secteur bancaire mais également de l’économie.

C’est un gendarme auquel il est difficile aujourd’hui d’échapper. Le recouvrement est son objectif principal. Elle a à gérer un gros porte-feuille de débiteurs que l’on retrouve souvent dans les hautes sphères de l’administration et du monde des affaires et qui, de ce fait, sont loin d’être des débiteurs de bonne foi. C’est donc dans le cadre de ses missions ordinaires qu’elle a dressé en début d’année la liste d’un certain nombre de ses créanciers qu’elle a saisi pour leur rappeler leur dette et leur faire payer si possible. Cette action peut être considérée comme un réveil de cette société qui a à sa tête de nouveaux hommes. Elle n’a donc pas à voir forcément avec l’opération Epervier ou alors les dénonciations voilées du président de la République.

Il existe néanmoins, laisse-t-on entendre à la Src, des personnalités qui paient spontanément dès lors que la Src les relance. Mais d’aucuns refusent systématiquement de payer. Cela se comprend d’autant plus que, ne pas payer ses dettes est un sport très prisé au Cameroun. La plupart de ces crédits avaient été contractés pour la construction des immeubles d’habitation ou à mettre en location. D’autres les auraient utilisés pour créer des entreprises ou unités industrielles qui aujourd’hui prospèrent, malgré la morosité économique ambiante. Avec toutes les garanties exigées par les établissements financiers dans ce genre d’opérations : avalistes ou biens hypothéqués, etc. Avec l’engagement formel écrit que les crédits seront régulièrement payés par virement irrévocables. Mais “ impossible n’est pas camerounais ” surtout quand on est un grand dans ce pays.

La plupart de ces débiteurs, malgré les revenus substantiels générés par les immeubles ou les affaires qu’ils ont engagés n’arrivent pas toujours à honorer leurs engagements vis-à-vis de la Src. Certains sont morts, certes, mais leurs ayant-droits ont hérité de leurs biens mais ignorent les dettes laissées. D’autres à l’instar de Pierre-Désiré Engo et Titus Edzoa sont en taule. Ainsi que Eyebe Lebogo depuis février dernier. Mais d’autres ne réagissent absolument pas dont certains ministres et proches collaborateurs de Paul Biya. Ce qui laisse perplexe le commun des mortels qui se demande quand est-ce que ces intouchables rendront-ils gorge ?

A la Src, on soutient que l’instauration de ce “gendarme” a malgré tout permis de moraliser quelque peu le fonctionnement de la société camerounaise. “ Chaque fois qu’une personnalité est nommée au gouvernement ou à un poste important dans l’appareil étatique, il nous est demandé d’établir sa situation vis-à-vis des banques ”, confie un cadre de la maison. Ce qui est à vérifier. La Banque mondiale aurait aussi souhaité que soit publiée la liste des personnalités publiques qui sont de mauvais payeurs. Une solution extrême, estime-t-on là-bas, mais qui ne manquerait pas d’être riche d’enseignements. En attendant, Le Messager dévoile ceux des débiteurs de la Src qui détiennent encore des milliards empruntés depuis des lustres auprès des banques dont ils ont provoqué la faillite. On y trouve de tout, voire des ministres en fonction. Comment donc ont-ils pu se trouver là où ils sont si leur dossier financier devait peser sur leur nomination ? Du pain sur la planche non seulement pour la Src mais aussi pour toute la batterie d’organes mis en place par Paul Biya pour traquer corrompus et autres prédateurs de la fortune publique, à savoir la Cour de comptes, la Commission nationale anti-corruption (Conac), l’Agence nationale d’investigation financière (Anif), le ministère chargé du Contrôle supérieur de l’Etat, etc.


Des barons pilleurs de banques

Les créanciers qui n’ont pas du tout réagi après avoir contracté la dette

1- Abanda Metogo Valere ; Scb – Bicic ; 154 306 506 Fcfa
2- Amougou Ngono Charles ; Paribas ; 3 598 864 Fcfa
3- Angoula Mezili ; Bcd ; 6 217 648 Fcfa
4- Asso’o Emane Benoit ; Scb ; 303 411 464 Fcfa
5- Aziah (Cafic) ; Cambank ; 13 688 263 Fcfa
6- Baba Amadou ; Bcd ; 6 148 104 664 Fcfa
7- Bindzi Benoit ; Bcd ; 154 986 465 Fcfa
8- Dakolé Daissala ; Scb ; 33 119 744 Fcfa
9- Doumba Joseph Charles ;Fonader ; 39 756 511 Fcfa
10- Edzoa Titus ; Scb ; 135 865 905 Fcfa
11- Efon Vincent ; Scb ; 4 043 027 Fcfa
12- Essomba Rene ; Bcd – Scb ; 556 000 000 Fcfa
13- Keutcha Moise ; Bmbc/Etat – Paribas ; 26 658 522 Fcfa
14- Kodock Augustin ; Fonader ; 12 776 000 Fcfa
15- Kouotou Ibrahim ; Sapit & Frères Paribas ; 391 276 247 Fcfa
16- Marafa Hamidou Yaya ; Paribas ; 13 066 730 Fcfa
17- Mayi Matip Théodore ; Scb ; 48 000 000 Fcfa
18- Mboui Joseph ; Cambank ; 49 592 521 Fcfa
19- Medjo Akono Marcel ; Biaoc – Scb ; 457 000 514 Fcfa
20- Mendouga Jerome ; Scb ; 55 000 000 Fcfa
21- Mineli Elomo ; Scb ; 28 463 298 Fcfa
22- Nkoulou Hubert ; Paribas ; 4 461 721 Fcfa
23- Onana Awana Charles ; Sci – Vavaliva Biaoc - Bicic; 281 306 967 Fcfa
24- Tessa Paul ; Biaoc ; 131 943 470 Fcfa
25- Tsala Paul ; Bcd – Biaoc ; 498 243 636 Fcfa
26- Ze Nguele Rene ; Biaoc ; 208 997 000 Fcfa
27- Koungou Edima Ferdinand ; Biaoc ;84 539 225 Fcfa
28- Abdoulaye Hamadou (Lamido de Rey-Bouba) ; Scb. ; 34 505 809 Fcfa
29- Ballo Mohamadou Hayatou (Lamido de Touroua) ; Scb ; 3 778 133 Fcfa
30- Hamadou Moustapha (Vice-Premier Ministre – Minuh ) ; Bicic/Etat ; 40 203 830 Fcfa
31- Mballa Bounoug Gabriel (Député) ; Scb – Cambank ; 37 497 758 Fcfa
32- Meka Rene Claude Victor (Général des armées) ; Scb – Bicic/Etat ; 50 095 960 Fcfa
33- Madame Meka (Ecole Maternelle Arc-en-ciel) ; Paribas ; 5 413 912 Fcfa
34- Mengue Mvondo Marie (Sœur cadette du président de la république) ; Scb ; 53 619 392 Fcfa
35- Tchoungui Roger (Ancien ministre) ; Paribas ; 3 528 460 Fcfa
36- Eyebe Lebogo Paul ; Crédit agricole du Cameroun : 4.478.904.280 Fcfa

Les créanciers qui ont au moins réagi, soit volontairement, soit par contrainte

1- Abbo Mohamadou ; Scb – Bcd ; 7 698 000 000 Fcfa ; Règlements sporadiques et insignifiants
2- Ayang Luc ; Bmbc/Etat ; 61 000 000 Fcfa ; Moratoire respecté de Fcfa 900 000/trimestre
3- Beleoken Jean-Baptiste ; Paribas-Cameroun ; 93 260 497 Fcfa ; Règlements mensuels de Fcfa 150 000
4- Belibi Joseph ; Scb ; 16 390 327 Fcfa ; 500 000 fcfa réglés à ce jour.
5- Bello Bouba Maigari ; Bicic ; 109 000 000 Fcfa ; règlement de Fcfa 10 000 000 à ce jour.
6- Bwele Guillaume ; Sgbc ; 201 371 561 Fcfa ; Règlements mensuels de Fcfa 350 000
7- Ekono Nna Albert ; Scb ; 55 000 000 Fcfa ; Règlements sporadiques et insignifiants.
8- Enam Mba Samuel (Produits Sud-Atlantique Sosuex) ; Paribas – Scb – Biaoc ; 289 764 003 Fcfa ; Règlement unique de Fcfa 5 000 000 (Produit de la vente d’un terrain donné à la Src).
9- Engo Pierre Désiré ; Paribas ; 93 612 096 Fcfa ; Remboursement à ce jour = Fcfa 2 150 000.
10- Etoue Wam Faustin ; Paribas ; 111 013 565 Fcfa ; Règlement à ce jour Fcfa 550 000 .
11- Fofe Joseph ; Paribas ; 35 080 960 Fcfa ; Règlement à ce jour Fcfa 6 600 000 .
12- Hapi Tina Gabriel ; Paribas ;13 739 108 Fcfa ; Règlement à ce jour Fcfa 1 200 000.
13- Mbassi Prosper ; Scb ; 33 116 251 Fcfa ; Règlement à ce jour Fcfa 600 000.
14- Mbella Mbappe Robert ; Scb ; 11 986 236 Fcfa ; Règlement à ce jour fcfa 5 997 349
15- Ntang Gilbert ; Paribas ; 14 639 377 Fcfa ; Règlement à ce jour Fcfa 5 950 000.
16- Sadou Hayatou (Sci la Benoué) ; Biaoc – Sgbc/Etat ; 323 681 124 Fcfa ; Règlements mensuels de Fcfa 1 000 000 depuis janvier 95.
17- Oyono Ferdinand Léopold ; Paribas ; 16 537 773 Fcfa ; Règlement à ce jour Fcfa 1 400 000 .
18- Sanda Oumarou ; Paribas – Fonader ; 13 315 754 Fcfa ; Règlement à ce jour Fcfa 4 189 038.
19- T.Bella ; Scb – Sgbc/Etat ; 3 700 000 000 Fcfa ; Dation en paiement d’un immeuble évalué à Fcfa 200 000 000 . – Vente de stocks de mobiliers par la Src (Opération suspendue depuis juillet 1993).
20- Tonyé Mbog Félix ; Scb – Bmbc/Etat ; 61 830 650 Fcfa ; Saisie des dividendes Sabc évaluées à Fcfa 1 000 000 par an.
21- Tsanga Delphine ; Paribas – Bmbc/Etat ; 200 461 754 Fcfa ; Règlement à ce jour Fcfa 1 246 000.
22- Vacalopoulos Jeannette ; Bcd – Biaoc ; 276 663 000 Fcfa ; Saisie des dividendes Sabc évaluées à F cfa 3 000 000 par an.
23- Zang Nguele Rose ; Scb ; 24 852 533 F cfa ; Règlements mensuels de Fcfa 200 000.
24- Naah Ondoa Sylvestre (Dga du Credit Foncier du Cameroun) ; Paribas – Cambank ; 4 109 705 Fcfa ; Règlements mensuels de Fcfa 150 000 depuis janvier 95

Source : Le Messager












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