Hier, 25 juillet 2006, jusqu’en fin d’après-midi, il était impossible aux journalistes de rencontrer un responsable quelconque de la Division provinciale de la police judiciaire (Dppj) du Littoral à Bonanjo. Des va-et-vient des officiers de police y étaient récurrents. Tout ce monde était, apprend-on, impliqué dans l’enquête ouverte suite au braquage spectaculaire d’un véhicule convoyant des fonds appartenant à une entreprise de la place. Entre 8 heures et 9 heures, une voiture banalisée ayant à son bord le chauffeur et un convoyeur de fonds, chargé d’acheminer une somme de 350 millions de francs Cfa à l’aéroport international de Douala, a été attaqué par trois hommes armés de fusils.
Toute la journée d’hier, plusieurs informations contradictoires ont circulé au sujet des circonstances du braquage, de l’origine et de la destination de l’importante somme d’argent visée par les bandits. Un responsable à la Légion de gendarmerie du Littoral a confié à Mutations que l’attaque s’est produite au niveau de la recette des finances à Bonanjo. "Les gendarmes affectés à la sécurité de l’agence du Crédit foncier ont été alertés et ont pris en chasse les bandits. Ces derniers ont été stoppés au niveau de la Direction Snec. Les mallettes d’argent ont été récupérées. Des suspects sont gardés à la brigade de recherche, mais deux autres ont pris la fuite ", a-t-il résumé. A la même source, il a été révélé que les fonds visés appartenaient à Transac, une société de transit basée à Douala. Un officier de la Dppj du Littoral a expliqué que les 350 millions de francs Cfa étaient en cours d’acheminement vers le Congo, aux fins du payement des salaires aux employés d’une filiale de la boîte.
Aussitôt après le coup des gendarmes, le dossier a été transmis à la police judiciaire, sur instruction du commandant de la Légion de gendarmerie du Littoral, le Colonel Meka. Selon les premiers éléments de l’enquête, il ressort que le chauffeur et le convoyeur de Transac auraient simulé le braquage. Un responsable de Transac entendu a affirmé que c’est depuis le 20 juillet 2006 que la direction de l’entreprise a adressé une correspondance à l’établissement financier, l’autorisant à remettre la somme de 350 millions au chauffeur, " qui a l’habitude de telles opérations ". Certains éléments de la Pj parlent de négligence avérée et de violation de la réglementation en matière de transfert de fonds. Mais aucun responsable de Transac n’a pu s’expliquer sur l’incident, " la police faisant son travail ". Seules les conclusions de l’enquête en cours permettront d’en savoir plus.
Source : Quotidien Mutations
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