Acculé de part et d'autre, Alain Constant Mbé a choisi la mort pour régler ses problèmes. Il s'est pendu dans sa chambre au quartier Nsam-Sodépa où il réside depuis deux ans. " Je l'ai vu un peu agité hier, confie Catherine Jeanne Ngono, sa voisine la plus proche. Le corps inanimé, accroché à une corde sur la poutre a été découvert à 7h, hier
mardi par Jeanne Catherine Ngono, la voisine et un cousin au défunt qui se prénomme également Alain. "C’est lundi vers 19h, que j'ai constaté que la corde qui nous sert à sécher les habits a été coupée.
Depuis 16h, Alain était enfermé dans sa chambre. Nous croyions qu'il était enfermé avec ses copines comme d'habitude. Ce matin, nous avons dû casser la porte, qui était fermée de l'intérieur, pour nous retrouver devant un cadavre", relate Catherine Jeanne Ngono. Des inspecteurs du commissariat du 7è arrondissement et des enquêteurs de la brigade de gendarmerie d'Efoulan arrivent sur les lieux vers 7h30mn ainsi que le procureur de la République et un médecin légiste.
Ils constatent que le jeune conducteur de mototaxi a ingéré une bonne quantité de médicaments avant de se pendre. Il a par ailleurs rédigé une lettre qui a été emportée par un inspecteur du commissariat du 7è arrondissement.
Des informations recueillies sur place tentent d'expliquer ce drame. Selon les voisins, le jeune homme de 22 ans vivait avec son frère cadet. Ce dernier, malade depuis quelques jours, s'est rendu au domicile de leur frère aîné au quartier Ngousso à Yaoundé pour chercher un peu d'argent pour ses soins. La conversation entre les deux frères aboutit à la culpabilisation de Alain Constant Mbé. Son petit frère rapporte qu'il dormait à même le sol parce que ce dernier passait les nuits avec ses deux " copines " sur le lit.
Ce compte rendu accablant pour le défunt, pousse le frère aîné à aller donner une petite leçon à son cadet lundi dernier. Ce d'autant plus que le confort du studio a été assuré par lui. Vers 10h15mn, alerté par ses amis, Alain Constant Mbé arrive sur les lieux et fait le constat. La maison est vide. " Il est ressortit immédiatement et est revenu vers 11h, le pantalon couvert de poussière. je lui ai demandé ce qui se passe. Il m'a juste dit qu'il me relaterait l'histoire plus tard. Après il est ressorti", confie Catherine Jeanne Ngono. Alain Constant Mbé sera vu pour la dernière fois à 16h.
Hier sur les lieux, l’aîné a confié à la police que son cadet avait un comportement irresponsable. Un atelier de cordonnerie et de fabrication de clé a été ouvert pour lui non loin de son domicile. Alain Constant a vendu le matériel et ne payait pas les impôts.
Il y a deux mois, l'atelier a été scellé par la mairie pour non payement de l'impôt libératoire. Alain Constant était débiteur de 4 mois d'arriérés de loyer à sa bailleresse soit 80.000 Fcfa. Plusieurs clients à qui il ne livrait pas les commandes le menaçaient de porter plainte à la gendarmerie. Selon son grand frère, il a revendu tout le matériel de l'atelier de cordonnerie à vil prix.
Pour les voisins, Alain Constant Mbé, qui a été inhumé ce jour dans son village dans la province de l'Ouest, a été victime de son train de vie.
Source : Quotidien Mutations
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