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Toilettes publiques : L’entretien!
(24/07/2006)
Les gérants évoquent là de la mauvaise foi et le manque d’hygiène des usagers pour expliquer l’insalubrité des lieux.
Par G-Laurentine Assiga

Des statistiques présentées par la Communauté urbaine de Yaoundé (Cuy) indiquent que la capitale camerounaise compte au total 15 toilettes publiques. Celles-ci se retrouvent, pour la plupart, au sein des marchés. Cependant, effectuer un petit tour dans ces WC modernes n’est pas plaisant.

L’odeur mélangée des urines et des selles est asphyxiante. Pourtant, c’est dans ces lieux qu’évoluent les gérants environ 10h par jour.

Vendredi dernier, aux toilettes publiques du marché central, malgré ces odeurs infectes, un jeune homme, assis sur une caisse en carton, consommait calmement son repas : du riz à la sauce tomate sur lequel trônait une queue de maquereaux. Sans problèmes. Devant le bureau de la gérante, un vendeur ambulant de " soya " a déposé son panier de victuailles sur un sol humide.

Les effluves qui sortent des différents box réservés aux hommes poussent une jeune femme, visiblement pas habituée à ce genre d’endroits, à tenir son nez.

Pendant, une dizaine de minutes, les hommes vont et viennent dans les toilettes. Ici, l’on reçoit en moyenne " cinquante visiteurs par jour pour une recette journalière de 5.000 Fcfa ", précise la gérante. Tous observent le même rituel.

Avant de se diriger vers les sanitaires, ils déposent une pièce de 50 Fcfa sur la table de la gérante située juste à l’entrée, prennent un morceau de papier hygiénique posé sur cette même table avant de se diriger vers le box. Ils n’ont qu’à tirer la chasse d’eau après s’être soulagés. Cependant, très peu de clients se plient à cette exigence d’hygiène.

" Parfois, il y en a qui viennent ici, se soulagent et, au moment de sortir, ne tirent pas la chasse d’eau. Quand on les interpellent, ils nous rétorquent que c’est notre travail ", confie la gérante des toilettes publiques du marché.

Pour les gérants, l’entretien des toilettes publiques se limite au nettoyage du sol et des sanitaires. Au risque de choper une maladie, car certains le font à mains nues. Que ce soit au marché Essos, au marché Mokolo ou à l’artisanat, situé au carrefour intendance, les gérants partagent les mêmes plaintes sur la mauvaise foi des usagers qui ne leur facilitent pas la tâche.

A " l’artisanat ", la gérante, qui a requis l’anonymat, assure personnellement l’entretien des toilettes. Mercredi dernier, gang aux mains, elle curait les murs en carreaux de couleur blanche. Elle est l’une des rares à utiliser ce matériel de protection. Pour les autres, c’est avec des éponges, des brosses, des seaux et des morceaux de savon qu’ils se débrouillent.

Habitudes

Néanmoins, le plus gros problème reste celui de la vidange, car selon notre enquête la dernière vidange remonte à plusieurs années. Le directeur des services techniques de la Communauté urbaine de Yaoundé (Cuy), Arnauld Philippe Ndzana, indique que ce volet revient aux gérants à qui la Cuy a cédé la gestion pour une période trois ans par un avis d’appels d’offres.

En retour, ces derniers payent une redevance de 50.000 Fcfa par mois. " Ce n’est que dans des cas où le gérant n’a pas de moyens et qu’il nous saisit que la Communauté urbaine peut elle-même effectuer cette vidange ", précise Arnauld Philippe Ndzana.

Ce que n’acceptent pas facilement ces gérants qui évoquent l’énormité de leurs charges car en plus de l’entretien des toilettes, le paiement des quittances d’eau et d’électricité est à leur charge. C’est sur l’affluence des clients que repose alors leur espoir. Or, en dehors des commerçants, les clients potentiels préfèrent les abords des rues et les buissons pour soulager leur vessie.

Transformant ainsi certains coins de la ville en toilettes en plein air. Le couloir de la place Repiquet où les odeurs d’urines séchées se mélangent allègrement à celles des excréments déposés çà et là en est un exemple palpant.

Le sociologue Armand Leka Essomba, qui s’est penché sur cette question sur le site www.icicemac.com le 26 juin dernier, estime que c’est un comportement qui s’est normalisé alors que du point de vue de la loi, c’est " un acte d’incivilité et même d’un acte d’incivisme mais qui semble admis ". Dans certains coins du centre-ville, des individus se sont autoproclamés " agents de la communauté urbaine ", pour traquer tous ceux qui urinent dans les abords des rues contre le paiement d’une somme de 3.000 Fcfa.

Quoique ces comportements inquiètent les responsables de la Cuy, aucune mesure n’est encore officiellement prise pour sanctionner ces pratiques.


Source: Quotidien Mutations


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