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Examen 2006 : Nouveau scandale au bac
(21/07/2006)
Après les erreurs sur les épreuves de français et de philosophie, les enseignants de Yaoundé délibèrent sur les cas de leurs propres élèves. Le directeur de l’Office du Bacc se dit surpris.
Par Eugène Dipanda

Par rapport aux pratiques en vigueur dans le système éducatif camerounais, le fait est inédit. Dans les centres d’examen de Yaoundé, les enseignants chargés de procéder aux délibérations du baccalauréat 2006, se sont vus confier les copies des élèves ayant composé dans les mêmes centres. Ce qui, logiquement, pose un certain nombre de problèmes. D’abord celui de la manière dont les copies des candidats ont été réparties à travers le pays après les épreuves écrites ; ensuite, celui de l’objectivité des enseignants, au moment de prendre des décisions finales concernant des élèves qu’ils ont tenus pendant toute l’année scolaire écoulée.

Sur le premier point notamment, les responsables des Enseignements secondaires en charge des questions d’organisation des examens, ont pris pour habitude, pour assurer une certaine impartialité dans les corrections, de procéder à un dispatching des copies entre les centres d’examen disséminés aux quatre coins du pays. Les copies des candidats de Yaoundé pouvaient ainsi se retrouver à Nkongsamba, ceux de Bafoussam à Douala etc., où les examinateurs sont censés ne pas connaître les élèves dont ils doivent décider du sort. Ce "principe sacré", selon l’expression d’un enseignant particulièrement courroucé par cette situation, n’a malheureusement pas été respecté cette année. Du moins, pour ce qui est du cas de Yaoundé.

A qui donc la faute? A l’office du Bac, le directeur que nous avons joint au téléphone dit ne pas être au courant de cette confusion. "C’est vous qui m’informez-là. Ce n’est pas moi, personnellement, qui m’occupe de dispatcher les copies dans le pays. Et, selon les rapports qui me parviennent jusque-là, les délibérations qui ont commencé depuis quelques jours se passent plutôt bien. Je suis d’ailleurs en réunion en ce moment avec les présidents des autres jurys. Mais, si votre information est vérifiée, il y a certainement un problème quelque part. Il est en effet hors de question que les enseignants aient à faire aux copies de leurs élèves…", indique Zacharie Mbatsogo.

En ce qui concerne justement la neutralité des enseignants, une source proche du centre d’examen du lycée de Tsinga révèle que certains professeurs ont été bien embarrassés face à des noms de candidats qu’ils connaissent parfaitement. "Plusieurs d’entre nous ont reconnu leurs élèves dans le lot de copies. Il devient ainsi quasi impossible pour ceux-là, quelle que soit leur conscience professionnelle, de délibérer en toute honnêteté. Depuis que je suis enseignant, c’est la première fois que je vis une situation pareille. Je ne sais vraiment pas comment cela s’est passé, mais le principe de la confidentialité a été violé.

Et c’est bien dommage, parce que les résultats ne reflèteront finalement pas le vrai niveau des élèves", confie notre source. Les délibérations du baccalauréat 2006 se font, par ailleurs, dans un contexte marqué par de sourdes récriminations des enseignants, qui n’ont toujours pas perçu un franc de leurs frais de correction. Un malaise qui vient, en effet, en rajouter aux problèmes déjà rencontrés par les professeurs de certains centres d’examen, où le modèle de l’épreuve de langue française qui leur avait été remis par les inspecteurs pédagogiques comportait des fautes…

Ce n'est pas la première anomalie que l'on constate lors des corrections. A Yaoundé, dans la salle de correction de l’épreuve de langue française, un constat pour le moins surprenant a été fait par les enseignants. Le corrigé de l’épreuve fourni par les inspecteurs pédagogiques du Minesec, ont-il remarqué, comportait des "erreurs" sur deux points au moins. Le hic, c’est qu’une bonne partie des copies avait déjà été corrigée, avant que le dégât ne soit découvert. Quelques temps plus tard, à Douala, les correcteurs de l'épreuve de français du baccalauréat camerounais ont pris le philosophe français Alain Finkielkraut, né en 1949 et dont un texte était proposé aux candidats, pour un auteur du XVIIIe siècle.


Source : Quotidien Mutations






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