Leur naissance avait provoqué surprise et ébahissement le 5 février dernier. Nés dans le centre de santé baptiste de Babanki, dans la province du Nord-Ouest, Akumbu Shehbom et Akumbu Shevobuh sont des frères siamois. Liés par l’abdomen et le pelvis. A cela, il faut ajouter deux ou trois autres anomalies que la médecine peut vaincre : les deux enfants se partagent trois pieds. L’un des deux a un sexe qui ne se distingue pas de façon nette… Même la signification de leurs noms ne laisse personne indifférent. En langue Banso, Shehbom signifie " le travail de Dieu " et Shevobuh, " nous acceptons avec les deux mains ". Une illustration claire de l’état d’esprit des parents.
Pour l’instant, le plus urgent puisqu’il s’agit de siamois, est de les séparer. Mardi dernier, le ministre de la Santé publique a annoncé que le gouvernement, apporterait cinq millions de francs CFA pour soutenir l’opération chirurgicale qui devrait séparer les deux enfants de Babanki, en Afrique du Sud. Urbain Olanguena Awono a rencontré les parents des Akumbu, déjà soulagés de l’initiative prise il y a quelques mois, par la délégation provinciale de la Santé publique du Nord-Ouest.
En effet, cette dernière a saisi le Conseil national de la Santé afin qu’une action urgente soit entreprise pour résoudre ce cas épineux. Touché par l’histoire des siamois, tout comme l’opinion publique nationale, et après avoir constaté que les technologies idoines pour venir en aide aux siamois n’existent pas encore au Cameroun, le Conseil national de la Santé a noué des contacts avec un hôpital pédiatrique à Cape Town, en Afrique du Sud. Un pays très souvent à la pointe dans plusieurs domaines de la médecine. Personne n’a par exemple oublié que c’est au pays de Nelson Mandela que la première greffe de cœur a été réussie en décembre 1967, par le célèbre Dr Chris Barnard…
Un spécialiste contacté par le Minsanté a examiné les clichés des enfants et a accepté de mener l’opération dans les prochains jours. Conviée à la rencontre de mardi dernier, le ministre des Affaires sociales, Catherine Bakang Mbock, s’est engagée à organiser la prise en charge psycho-sociale des parents et de leurs enfants en Afrique du sud. Le Minas trouvera ainsi une famille d’accueil sur place et remettra une somme de 500 000 francs Cfa aux parents Akumbu à leur retour. Une synergie pour sauver les siamois de Babanki. Et si tout se passe bien, les deux petits pourraient rejoindre leurs huit frères et sœurs.
Source : Cameroon Tribune
|