Hier mercredi, 19 juillet au sommet de Nkolnyada, siège du Rdpc. L’espace grouille de monde. On peut très facilement apercevoir le ministre de l’Enseignement supérieur, Jacques Fame Ndongo qui s’affaire dans les derniers réglages avec Jean Paul Mbia, son fidèle lieutenant. Non loin de lui, on reconnaît quelques hauts cadres des ministères de la Communication, de l’Administration territoriale, de la Culture, de l’Economie et des finances et aussi du Développement urbain et de l’habitat. Aux 2ème et 3ème étages où sont logés plusieurs sous-commissions et le secrétariat du congrès, le même engouement et le branle-bas sont perceptibles. Du recteur de l’Université de Dschang, en passant par le Dg de la Scdp et de nombreux secrétaires généraux des ministères, ils sont tous là ; en flagrant délit d’occupation de leur temps de travail, pour les affaires qui ne concernent pas les entreprises et l’administration qui les emploient.
Parlant des Sg justement, on aperçoit Ngolle Philippe Ngwesse, le secrétaire général de la Fonction publique ; puis on se souvient que depuis que les préparatifs du congrès extraordinaire du Rdpc ont commencé, on ne le voit plus dans son bureau. “ Inutile de passer pour un dossier, le Sg est occupé par l’organisation du congrès et tous les dossiers se trouvent à son niveau. Il vaut mieux passer après le congrès ”. Ce refrain entendu depuis lundi au ministère de la Fonction publique et de la réforme administrative, est presque le même dans tous les ministères Joseph Charles Doumba a coopté la plupart des hauts cadres et Sg qui sont pourtant la principale expertise technique et opérationnelle des ministères. “ Allez écrire ce que vous voulez ” nous lance un directeur, qui poursuit : “ on est dans un pays où on a l’habitude de sécher nos activités et rien ne nous arrive ”.
Aux ministères de la Santé publique, des Enseignements secondaires ou celui des Affaires sociales où les patrons des lieux sont des présidents des sous-commissions, le travail est au ralenti. Le ministre Louis Bapès Bapès, a transformé son cabinet en une espèce de Qg, il ne s’occupe que des affaires du parti ; idem pour tous les hauts cadres de son ministère. Quant à Catherine Bakang Mbock, elle a la tête aux derniers réglages avec les hôtesses. Toutes les sous-commissions sont ainsi éparpillées dans les hôtels et partout où l’organisation du congrès les interpelle.
Comme cela a souvent été observé lors des échéances électorales, cette fois-ci encore et depuis près d’une semaine, de hauts fonctionnaires associés aux préparatifs du congrès, sont contraints d’abandonner leurs activités administratives au bénéfice d’une association privée. Les mêmes lenteurs sont observées dans les ministères qui ont pourtant à leur tête des ministres de partis de l’opposition, fussent-ils de la majorité présidentielle. “ Ce sont des ministres de l’opposition dans un cocktail d’agents publics dont l’appartenance au Rdpc évidente. D’ailleurs, qui n’est pas dans le Rdpc est là ; une fois qu’on accepte prendre place dans la mangeoire ” clame un haut cadre du ministère des Postes et télécommunications.
Une journée de vendredi fériée
Même si aucun arrêté présidentiel ne l’indiquera formellement, de manière tacite, on s’achemine vers un jour férié ce 21 juillet. Dans les ministères et dans toutes les administrations publiques, on est préparé à aller en week-end dès ce soir. Quelle autorité administrative pourrait prendre le risque d’empêcher ceux qui useront du prétexte d’aller applaudir l’homme des grandes ambitions ? Du coup, on se demande si c’est par un manque de vigilance, par indolence ou pour apporter la preuve de son laxisme que le chef de l’Etat et président du Rdpc, a convoqué le congrès de son parti un jour ouvrable ?
Sur le plan stratégique, à en juger par la composition des sous-commissions dont celles de l’accueil ou celle des finances, on est frappé par de nombreuses curiosités. La présence des responsables du ministère du Tourisme, pour mettre les hôtels au pas ; mais surtout la présence des Dg des sociétés parapubliques qui ont de l’argent liquide, pour distraire les fonds et financer les activités du congrès. Qui oserait connaître le sort des Dg comme Ondo Ndong, Siyam Siewe ou Gilles Roger Belinga qui, du fond de leurs cellules respectives, doivent se poser des questions ?
Source : Le Messager
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