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Cameroun : terre d'exploitation sexuelle des filles
(19/07/2006)
Selon les résultats d'une enquête réalisée entre septembre et décembre 2004 par la Caspcan, 40% de jeunes camerounaises âgées entre 9 et 20 ans, sont victimes d'exploitation sexuelle à des fins commerciales.
Par Brice R. Mbodiam

"Lorsque je suis venu au Massao [festival de musique organisé chaque année à Douala], je me suis rapproché des autorités de la ville pour dénoncer l'exploitation sexuelle des enfants dans tous les hôtels de Douala. On m'a répondu que je salissais l'image du Cameroun à travers mes enquêtes. Alors, j'ai pris deux journalistes et une caméra, et voilà ce que nous avons trouvé", déclare Amely James Koh Bella, auteur d'un livre sur la prostitution africaine en Occident. Du coup, l'écran du dispositif de projection installé dans la salle des conférences du Centre international pour la promotion de la création (Cipcre) s'est illuminé. "Mes parents m'ont dit qu'à 14 ans, on est déjà une femme, et qu'on doit chercher à manger pour ses frères. Un jour, alors que je me promenais sur la plage, j'ai rencontré un blanc de 50 ans, avec qui j'ai passé une semaine à l'hôtel", raconte une jeune fille, le visage caché.

Le reportage ainsi diffusé aux journalistes invités à la conférence de presse organisée hier par le Cipcre, à l'occasion du lancement de la "Campagne semaines pascales 2006", est intitulé "Cameroun, nouvelle escale du tourisme pédophile", et a été récemment diffusé dans l'émission "Envoyé spécial" sur la chaîne de télévision France 2. Un autre extrait du reportage tourné à Kribi et Douala montre comment le journaliste de France 2, qui se fait alors passer pour un pédophile, réussi à se faire livrer une fillette de 12 ans par des vigiles de l'hôtel, contre une commission de 60.000 Fcfa. Le reportage s'achève par l'image d'un homme de race blanche, qui disparaît dans la nuit, en tenant un petit garçon noir par la main.

Selon les résultats d'une enquête réalisée entre septembre et décembre 2004 par la Cameroon society for prevention of child abuse and neglet (Caspcan), 40% de jeunes camerounaises âgées entre 9 et 20 ans, sont victimes d'exploitation sexuelle à des fins commerciales. Ce sondage qui a couvert les villes de Yaoundé, Douala, Bafoussam et Bamenda a porté sur 722 filles, dont 35% affirment recevoir plus de 15 partenaires sexuels par semaine. A Bamenda et à Bafoussam respectivement, 34 et 50% des victimes confessent s'être retrouvées dans les réseaux de proxénètes, après avoir fui leurs conjoints, trop vieux pour elles, auxquels elles ont été mariées de force par leurs parents. Lesquels parents, pauvres pour la plupart, encouragent les victimes dans 42% des cas, révèle l'enquête.

Ce phénomène est plus grave en Occident où, soutient Amely James Koh Bella, le Cameroun est le premier pourvoyeur d'enfants aux réseaux de prostitution et de pédophilie. Aussi, le Cipcré a-t-il décidé de placer l'édition 2006 de la "Campagne semaines pascales" sur le thème : "Trafic des filles africaines à des fins d'exploitation sexuelle : Etats des lieux et perspectives". Ceci à l'effet, explique le pasteur Jean Blaise Kenmogné, Dg du Cipcré, "de lancer un plaidoyer contre l'exploitation des enfants dans le trafic des êtres humains, la perversion de la dote et la déshumanisation de la femme dans la torture qu'est devenu le rite de veuvage" dans certaines régions du Cameroun.


Source : Quotidien Mutations




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