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Le Sénégal remonte les bretelles à la France
(11/07/2006)
Le ministre des affaires étrangères du Sénégal a fait un rappel à l’ordre au ministre français de l’Intérieur hier à Rabat pendant le débat général, à l’occasion de l’ouverture de la Conférence euro-africaine sur l’immigration clandestine.
Par Thierry Ndong

C'était à l’occasion de l’ouverture de la Conférence euro-africaine sur l’immigration clandestine.

On l’attendait. Il est venu. Nicolas Sarkozy est resté égal à lui-même à la Conférence de Rabat. Imbu de sa propre personne. Le verbe haut. Le propos impertinent et irrespectueux. Le complexe de supériorité affiché. Et toujours des leçons à donner. Malgré le retard (environ une heure de temps) accusé par rapport au début des travaux, le ministre français de l’Intérieur et de l’aménagement du territoire n’a pas véritablement pris le temps d’écouter les autres.

Il prend la parole à la tribune de la Conférence. Pour délivrer sa vision (et ses solutions) en vue de lutter efficacement contre l’immigration clandestine. “ Je souscris sans réserve à la vision globale de la politique d’immigration, qui est le principe fondateur de la Conférence de Rabat ”, explique en substance Nicolas Sarkozy. Pour lui, c’est “ une démarche profondément novatrice qui ouvre une ère nouvelle dans la gestion des flux migratoires ”.

Et de poursuivre : “ La mise en place d’un plan pragmatique représente une étape essentielle dans la voie d’une gestion concertée de l’immigration. Ce plan comporte des mesures de bon sens dont l’objectif est d’améliorer la gestion des flux migratoires entre l’Afrique et l’Europe.

Je pense en particulier à la création de l’observatoire euro-africain des migrations, aux mesures destinées à favoriser le co- développement, à faciliter l’accès des étudiants africains aux universités européennes, à promouvoir des accords de réadmission pour lutter contre l’immigration illégale ”.

Avant cette sortie, Nicolas Sarkozy n’est pas seulement positif. Taquin sur les bords, il règle quelques comptes non soldés. “ Il faut écarter une fois pour toute les deux dogmes qui n’en finissent pas de polluer le débat sur l’immigration. L’immigration zéro est un mythe dangereux…Je n’accepte pas non plus le discours extrémiste des partisans de l’immigration sans limite ! L’Europe ne peut pas recevoir tous ceux qui voient en elle un eldorado… Il est grand temps que l’Europe et l’Afrique unissent leurs forces pour éradiquer cet odieux trafic, version contemporaine de l’esclavagisme ”.

Réplique

La réaction à ces (derniers) propos de Nicolas Sarkozy suscite immédiatement une levée de bouclier du côté sénégalais. Cheikh Tidiane Gadio, contre toute attente, monte au créneau pour faire des remarques sur l’intervention de Nicolas Sarkozy. Le chef de la délégation sénégalaise à la Conférence à Rabat, bien qu’ayant déjà délivré son allocution dans le cadre de la cérémonie d’ouverture de la Conférence euro-africaine de la capitale marocaine, tient à faire certaines précisions en rapport avec les propos du ministre français.

“ Je ne voudrais pas que cette Conférence se transforme en débat franco-sénégalais, souligne d’emblée le ministre des Affaires étrangères du Sénégal. Nous avons des divergences connues. Nicolas Sarkozy a présenté le concept d’immigration choisie. C’est son droit… Nous avons également le droit de refuser ce concept ”. Cheikh Tidiane Gadio critique la compréhension que le ministre français a de la vision du président Abdoulaye Wade en matière d’immigration illégale.

“ Le président Wade n’a jamais prôné l’immigration zéro. Il est en faveur d’une politique de tolérance zéro en ce qui concerne l’immigration clandestine ”, explique le patron de la diplomatie sénégalaise. Sans détour, Cheikh Tidiane Gadio fait des remarques sur “ le ton et le contenu du discours de Nicolas Sarkozy ”. Aux noms de son pays et des autres pays africains, Cheikh Tidiane Gadio déclare solennellement : “ c’est un sentiment et une fierté partagés par tous ; nos pays n’acceptent pas qu’on leur donne des leçons.

Avec une seule nuance pour le Sénégal, nous acceptons les leçons positives des autres pays. Nous voulons apprendre de ces pays… Ce que nous n’acceptons pas, c’est des donneurs de leçons… Nous voulons garder sur certaines questions notre libre droit à exprimer et partager nos idées… Nous sommes venus ici participer à une recherche des solutions. Sinon, nous ne serions pas venus à Rabat. Nous sommes venus dialoguer sans a priori.

Nous sommes pour une concertation permanente. Nous sommes pour une gestion concertée du phénomène migratoire… Comme Sarkozy, nous pensons que tout le monde est perdant en matière d’immigration clandestine. Aussi, sommes-nous prêts à aller au fond du problème, sans langue de bois, mais dans un esprit où chacun est dans les meilleures dispositions pour recevoir la vérité ou les opinions émises par les autres ”. Et de finir “ en espérant de tout cœur que le dialogue franco-sénégalais se fera dans le cadre d’un accord en cours entre la France et le Sénégal, [pour] que cette Conférence ne se transforme en lieu d’arbitrage de ce dialogue ”. A bon entendeur…



Source: Le Messager


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