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Charles Tchoungang condamné à Paris
(07/07/2006)
Charles Tchoungang, bâtonnier de l'ordre des avocats du Cameroun, a été condamné le 21 juin à Paris à un an de prison ferme pour abandon de famille.
Par Denis Nkwebo et Brice Mbodiam

L’information a été rapportée en premier par le quotidien Le Monde. Dans son édition du 30 juin 2006, le journal français annonçait que "Charles Tchoungang, bâtonnier de l'ordre national des avocats du Cameroun, a été condamné le 21 juin par le Tribunal correctionnel de Paris à un an de prison ferme pour abandon de famille ". Citant l’Agence France presse (Afp), le Monde ajoutait en outre que le prévenu, absent et pas représenté à l'audience du 24 mai, "fait l'objet d'un mandat d'arrêt international dans cette affaire ". Me Tchoungang, apprend-on, a été condamné pour avoir laissé son ex-épouse, Yolande Ambiana, ex-chanteuse et présentatrice à la Crtv, " sans la moindre ressource pendant la longue procédure de divorce qui les a opposés en France ".

En 1999, Yolande Ambiana gravement malade avait été conduite en France par les propres soins de son mari d’alors. " Hospitalisée d'urgence après une aggravation de son état en 2002, elle est abandonnée sans ressource dans un appartement parisien par son mari qui est retourné au Cameroun reprendre ses activités professionnelles ", a expliqué Antoine Ricard, avocat de Mme Ambiana au journal Le Monde. C’est en effet le 10 août 2005 que Me Tchoungang avait été renvoyé devant le tribunal correctionnel par la juge d'instruction parisienne Danielle Ringot pour "abandon de famille" à la suite d'une plainte de Yolande Ambiana.

Pension alimentaire

Contacté lundi dernier pour réagir à sa condamnation, Charles Tchoungang a conseillé aux reporters de Mutations de se rapprocher du secrétaire adjoint du Conseil de l’ordre des avocats du Cameroun, "qui a pris position sur le sujet ". Rencontré en son cabinet, Charles Tchakoute Patie a servi un communiqué rédigé le 1er juillet 2006 : "Le bâtonnier Charles Tchoungang indique avoir toujours apporté secours et assistance à Mme Ambiana y compris pendant le séjour de cette dernière sur le territoire français ", écrit M. Tchakoute Patie. Qui ajoute que " le bâtonnier Charles Tchoungang n’a pas été entendu et n’a pu comparaître. Par conséquent, il exercera en temps utile tous les recours suspensifs prévus par la loi ".

Depuis le début de la semaine, le chef d’accusation d’abandon de famille qui a été retenu dans la condamnation du bâtonnier semble semer le trouble dans l’esprit des Camerounais. Surtout que Charles Tchoungang mène à Douala une vie paisible de chef de famille avec les trois enfants issus du mariage avec Yolande Ambiana. Et que, comme le souligne le communiqué du conseil de l’ordre, lesdits enfants " sont scolarisés dans des établissements de premier ordre". Certains éléments du dossier judiciaire de l’affaire, dont Mutations s’est procuré une copie, apportent cependant un petit éclairage sur la question.

En 1998, Yolande Ambiana, malade, quitte le Cameroun pour suivre des soins de santé en Angleterre. Insatisfaite par les prestations reçues là-bas, elle va se résoudre à partir en France, un an plus tard. C’est ainsi que le 28 juin 1999, compte tenu de son état de santé, Charles Tchoungang va lui trouver un local meublé à usage d’habitation au 16ème arrondissement de Paris. Malgré les soins reçus en France, le cas de Yolande Ambiana, va brutalement s’aggraver début 2002. Cette dernière est admise en réanimation dans un centre hospitalier. L’avocat ira rendre visite à son épouse. " C’est à ce moment que mon mari, qui m’avait déjà coupé les vivres depuis plusieurs mois, a cessé de payer le loyer de l’appartement ", explique Mme Ambiana dans une correspondance aux autorités françaises.

Mandat d’arrêt

A la suite d’une procédure judiciaire introduite par leur bailleur, les époux Tchoungang sont condamnés le 14 juin 2002 à payer 7.281 euros (environ 4,9 Fcfa) au titre de loyers impayés. Leur expulsion est également ordonnée. Cette expulsion va être reportée plusieurs mois durant " à titre humanitaire ". Mme Tchoungang multiplie alors des démarches auprès des autorités françaises, parmi lesquelles le président Chirac, pour obtenir un autre logement. Ce privilège lui est accordé du fait du volumineux dossier médical qu’elle joint à ses nombreuses requêtes. Lequel atteste que l’état de santé de l’intéressée " nécessite des soins spécialisés en France et ne lui permet pas d’exercer une activité professionnelle régulière ".

Parallèlement, Yolande Ambiana engage une procédure de divorce devant le juge des affaires familiales. Le 7 octobre 2002, le tribunal de grande instance de Paris rend une ordonnance de non conciliation qui condamne M. Tchoungang, absent aux débats, à verser à son épouse une pension alimentaire mensuelle de 300 euros (environ 200 mille Fcfa) par mois au titre du " devoir de secours ". Par la même décision, le tribunal reconnaît à Yolande Tchoungang le droit de recevoir en France, trois fois par an, à condition qu’elle s’acquitte de la moitié de la charge des billets d’avion, la visite de ses enfants. Le 16 octobre 2003, le divorce est prononcé. La cour d’appel de Paris fixera cette pension à 500 euros (environ 330 mille Fcfa) le 25 novembre 2004, à la suite d’un procès où Charles Tchoungang est représenté par ses avocats parisiens. Mme Ambiana affirme que son mari, qui conteste – à travers des recours judiciaires - la compétence des tribunaux français dans cette affaire, a refusé de se soumettre à toutes ces décisions.

Bien avant ce verdict, le 3 février 2003, Yolande Ambiana a décidé de porter plainte à son ex-mari devant le tribunal correctionnel pour "délaissement d’une personne hors d’état de se protéger et non assistance à personne en péril". Après avoir plusieurs fois convoqué sans succès Charles Tchoungang, le premier juge du tribunal de grande instance de Paris a décidé, le 25 avril 2005, d’émettre un mandat d’arrêt contre l’accusé et de renvoyer l’affaire devant le tribunal correctionnel en retenant contre l’accusé le chef d’accusation d’abandon de famille. C’est le verdict de cette juridiction qui a été rendu le 21 juin dernier. Et l’ex-épouse Tchoungang n’a pas abandonné son envie de recevoir la visite de ses trois enfants.

D’ores et déjà, l’affaire dite de la condamnation de Charles Tchoungang à Paris, qui a pris une tournure médiatique au lendemain de son élection à la tête du barreau du Cameroun, semble cacher des batailles de l’ombre. Certains observateurs qui connaissent bien le fonctionnement de l’ordre des avocats du Cameroun, s’interrogent sur " l’incursion " de l’auguste institution dont le communiqué du secrétariat tient curieusement lieu de réaction officielle pour une affaire privée concernant l’avocat. Un avocat proche de Charles Tchoungang affirme que " ses adversaires au sein du Barreau sont impliqués dans la manipulation des médias contre lui ".


Source : Quotidien Mutations




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