Rechercher
Rechercher :
Sur bonaberi.com   Google Sur le web Newsletter
S'inscrire à la newsletter :
Bonaberi.com
Accueil > News > News
Pourquoi le Nigeria a accepté le retrait
(15/04/2004)
La partie plus délicate de la démarcation de la Frontière entre le Cameroun et le Nigeria commence en juillet prochain dans la zone maritime de Bakassi. Une capitulation du Nigeria, sur fond d’entente sur le pétrole...
Par FRANÇOIS BAMBOU, La Nouvelle Expression

Les parties camerounaise et nigériane ont fini par se mettre d’accord sur la délimitation de la zone la plus querellée de leur frontière commune, la zone maritime de Bakassi. A l’issue de la commission mixte Cameroun-Nigéria tenue à Yaoundé le 08 avril dernier, il a été convenu que la démarcation de la frontière maritime de la zone de Bakassi, suivie du retrait du Nigeria sera conduite entre le 15 juillet et le 14 septembre de l’année en cours. Le Cameroun qui avait été le premier, il y a un an, à proposer un chronogramme de retrait des forces nigérianes des zones occupées vient ainsi, encore une fois, d’obtenir gain de cause, face à un Nigeria qui, jusqu'à l’ultime rencontre tripartite Obasanjo-Annan-Biya à Genève, tentait encore de retarder les opérations de démarcation et de retrait dans la zone maritime.

Les obstacles liés aux financements soulevés à maintes reprises par le Nigeria, sont devenus un peu spécieux dès lors que les “pays amis” et quelques bailleurs de fonds ont accepté de contribuer à la cagnotte. Le budget des opérations de démarcation et de retrait avait été fixé à environ huit milliards de francs Cfa. Les parties au conflit avaient d’abord effectué chacun un apport d’environ 1,2 milliards de francs Cfa. Mais la faible mobilisation des bailleurs de fonds, alors que le processus devenait de plus en plus onéreux, a contraint les deux pays à effectuer chacun un apport supplémentaire de 1,2 millions de dollars. Contre toute attente, le Nigeria s’est plus rapidement exécuté que le Cameroun, pour le décaissement de cette seconde tranche additionnelle. Le choix d’acquérir les images satellites, est une suite logique de la rencontre de Paris, entre Pierre André Wiltzer, alors ministre délégué chargé de la Coopération en France, et Amadou Ali. La France avait alors donné son accord pour aider à l’acquisition des images satellites, à la condition que tout cela démarre avant les saisons de pluies. Ceci a dû contribuer à mettre la pression sur le Nigeria, pour accélérer le processus de retrait.
Autre pression celle qu’aurait exercée Georges Bush, selon le quotidien Le Monde, tenant ainsi une promesse faite à Paul Biya au cours de Sa visite aux Etats-Unis au début de la guerre contre l’Irak.

Il est par ailleurs acquis que le Nigeria ne pouvait pas se mettre à dos l’ensemble de la communauté internationale, qui par ces temps post guerre où le multilatéralisme triomphe, est plus que jamais regardant sur l’application des traités et conventions internationaux. D’un autre coté, Obasanjo ne souhaite pas avoir à dire a ses concitoyens qu’il a passé Bakassi par pertes et profits.

La partie nigériane n’entend néanmoins pas renoncé à ses intérêts pétroliers. Les opérations de retrait à amorcer dans la zone réputée riche en pétrole n’ont aujourd’hui abouti qu’à l’issue d’autres négociations menées concomitamment aux travaux de la commission mixte. Il s’agit essentiellement de négociations sur le pétrole, plusieurs lois, le président du National petroleum corporation (la structure faîtière du secteur pétrolier nigérian) a eu des entretiens au cours de séjours discrets à Etoudi avec Jean Marie Atangana Mebara, le ministre d’Etat, secrétaire général de la présidence.

Pour bien comprendre, il faut savoir que Jean Marie Atangana Mebara, en sa qualité de secrétaire général de la présidence de la République, est le président du conseil d’administration de la Société nationale des hydrocarbures. Nos sources indiquent que les rencontres répétées entre les deux hommes visaient à asseoir une entente sur la gestion du pétrole dans les zones querellées.

Quel que soit le tracé de la démarcation, il reste constant que les nappes pétrolières nigérianes et camerounaises resteront contiguës. On est donc loin de l’époque, 1994, où le gouvernement camerounais estimait que "vu ces violations des obligations juridiques susvisées, la République fédérale du Nigeria a le devoir exprès de mettre fin à Sa présence militaire sur le territoire camerounais, et d’évacuer sans délai et sans condition ses troupes de La presqu’île camerounaise de Bakassi".

L’échéancier de retrait est en tout cas très favorable à Paul Biya. Si tout se passe sans heurts, les forces d’occupation nigérianes seront parties de la zone de Bakassi juste avant la présidentielle. Un excellent argument de campagne pour le président sortant. Reste que le principal adversaire du Cameroun dans cette opération risque bien d'être le Cameroun. Pour cause de crise de trésorerie, Paul Biya, qui avait pourtant donné son accord à Koffi Annan pour le déblocage d’une contribution supplémentaire de 1,2 milliards au budget de la démarcation, n’a pas pu le faire à temps, alors même que le Nigeria, plus réticent au départ, l’a déjà fait. L’exportation de la crise de trésorerie du Cameroun dans l’affaire Bakassi, pourrait être exploitée par la partie adverse pour retarder, à son avantage, les opérations de retrait.

Par FRANÇOIS BAMBOU, La Nouvelle Expression






Partager l'article sur Facebook
 
Classement de l'article par mots clés Cet article a été classé parmi les mots-clé suivants :
bakassi  
(cliquez sur un mot-clé pour voir la liste des articles associés)
Discussions Discussion: 0 bérinautes ont donné leur avis sur cet article
Donnez votre opinion sur l'article, ou lisez celle des autres
Sur copos Sur Copos
Les vidéo clips Les vidéos clips
Récents Récents


Accueil  |  Forum  |  Chat  |  Galeries photos © Bonaberi.com 2003 - 2025. Tous droits de reproduction réservés  |  Crédit Site