Tous les capitaines d’industries et autres personnalités du monde économique et financier ont fait le déplacement du siège de la Douala Stock Exchange (DSX) sis à l’ex-immeuble SOCAR au boulevard de la liberté. Et pour cause, l’événement était de taille. Il s’agissait du lancement effectif et officiel des cotations à la Bourse des valeurs mobilières de Douala. Un moment historique salué par le ministre de l’Economie et des Finances. Polycarpe Abah Abah qui d’emblée a exprimé sa gratitude au président de la République. S.E. Paul Biya, " initiateur du projet, pour le pari qu’il vient de gagner devant la nation, en dotant notre pays d’un outil moderne de financement de son économie et de son développement ".
Il y a plus de trois ans de cela, plus exactement le 23 avril 2003, le Premier ministre, chef du gouvernement, procédait à l’inauguration du bâtiment de la Douala Stock Exchange. A l’époque, on avait pu observer que la mise en place des divers organismes de marché était achevée et que notre Bourse des valeurs mobilières était désormais opérationnelle. Aujourd’hui, le Cameroun est passé à une étape supérieure, celle de la cotation des valeurs. Et le Minefi a sacrifié à la tradition en sonnant la cloche marquant la fin des premières cotations et l’ouverture solennelle de la Bourse au public. A cette occasion, Polycarpe Abah Abah a souligné l’importance de cet événement tant attendu " qui fait avancer notre pays de manière irréversible vers la modernisation de son économie ". Un événement qui intervient au lendemain de l’atteinte du point d’achèvement par le Cameroun de l’Initiative PPTE. Dans cette dynamique, le MINEFI a réaffirmé la nécessité de poursuivre les réformes engagées, l’objectif étant de parvenir à une " réduction sensible de la pauvreté ". Pour Polycarpe Abah Abah, même si l’économie camerounaise continue d’enregistrer un taux de croissance " appréciable, les efforts du gouvernement " sont quelque peu freinés par le manque de dynamisme du secteur privé sur lequel repose pourtant la nouvelle stratégie de croissance " . Cette situation, a expliqué le Minefi, tient en partie à l’inefficacité des mécanismes actuels de financement qui n’arrivent plus à couvrir les besoins de notre système productif, malgré la sur-liquidité de notre système bancaire, elle-même favorisée par l’aversion que manifestent les banques pour le risque et au coût élevé du crédit. Le Minefi a en outre précisé le rôle majeur du secteur privé dans l’animation et le développement de notre place financière. Conscient des débuts toujours difficiles du démarrage de toute activité nouvelle, l’Etat, afin d’accompagner notre Bourse dans sa phase de maturation, a décidé de donner l’impulsion en mettant sur le marché une partie de ses actions détenues par la SNI dans la société des Eaux minérales du Cameroun. Cette opération a reçu l’autorisation de la DSX et le visa de la Commission des marchés financiers (CMF) pour son admission à la cote. Les opérations de souscription ont été bouclées et les titres y relatifs ont été effectivement cotés vendredi dernier. Le très grand nombre de souscripteurs (343) traduit, selon le ministre Abah Abah, " l’émergence d’un actionnariat populaire avec une assemblée générale camerounaise comportant des centaines de porteurs ".
Cependant, parce que les perspectives de développement économique ne constituent pas le seule gage du développement d’un marché financier, l’autre étant surtout la confiance des investisseurs et des émetteurs, le ministre de l’Economie et des Finances a rassuré le secteur privé que des mesures d’ordre institutionnel et opérationnel ont été prises pour garantir la sécurité de l’épargne public. Ainsi, au plan institutionnel, la loi consacre l’indépendance de tous les organismes de marché et des mécanismes décisionnels. De plus, la Commission des marchés financiers, organisme public, est présidé par un président issu du secteur privé et ses membres sont désignés à égale proportion parmi les représentants des secteur public et privé. Au plan technique et opérationnel, la DSX est dotée d’un outil performant et moderne aux normes international. Autant dire que l’Etat a placé tous les garde-fous afin que l’efficacité de la DSX soit vraiment réelle. La cérémonie s’est déroulée en présence du gouverneur de la province du Littoral, Gounouko Haounaye.
Source : Cameroon Tribune
|