Selon lui, Carles Puyol n'a pas commis de faute sur Thierry Henry. Par conséquent, il n'y avait aucune raison que l'Italien Roberto Rosetti, l'arbitre de la rencontre siffle un coup franc. Ce dernier exécuté par Zinedine Zidane sera transformé en but par Patrick Vieira. L'Espagne sera donc menée au score (1 but contre 2). A quelques minutes de la fin du match, le but de Zinedine Zidane mettra définitivement un terme au rêve espagnol d'obtenir un ticket pour les quarts de finale de ce tournoi.
Hier, Luis Aragones est donc monté au créneau. Il y a encore quelques jours, c'était au tour du sélectionneur des éléphants de Côte d'Ivoire de dénoncer toutes les injustices arbitrales donc ses poulains avaient été victimes. Henri Michel s'était exprimé à la suite de l'élimination de la Côte d'Ivoire, après avoir concédé une seconde défaite consécutive face aux Pays-Bas (1-2).
Alors que les deux équipes étaient à 0-0, l'attaquant ivoirien Aruna Kone avait été dépossédé du ballon par le Néerlandais Giovanni van Bronckhorst. "J'ai le sentiment qu'on favorise plutôt les grandes nations que les petites et ça me gêne beaucoup", avait relevé Henri Michel. Pour Jacques Anouma, président de la Fédération ivoirienne de football (Fif), "les arbitres ne doivent pas donner des coups de pouce à certaines équipes. Je crois qu'elles n'en n'ont pas besoin pour gagner.
C'est dommage que ce soit le cas dans ce mondial
Si Henri Michel et Jacques Anoma se sont exprimés de manière générale, ce ne sera pas le cas de Guy Roux. L’ancien entraîneur de l'Aj Auxerre va plus loin en manifestant son indignation face aux comportements des arbitres vis-à-vis des équipes africaines. Sur les antennes de Canal + Horizons, Guy Roux a notamment soutenu que: "si l'arbitre colombien, Ruiz Oscar avait sifflé le penalty indiscutable en faveur de la Côte d'Ivoire sur cette faute sur Emmanuel Eboué et donné un carton jaune ou rouge, le résultat aurait été tout autre. Mais comme c'est la Côte d'Ivoire, on ferme les yeux. C'est ça le mondial. Tout est programmé par la Fifa."
Le Ghana a, face à l'Italie lors de son premier match de coupe du monde, essuyé également des frustrations au moins deux fois. En première mi-temps, les Black Stars auraient dû se voir accorder un penalty, si l'arbitre central de la rencontre, Carlos Simon, n’avait pas fermé les yeux sur des actions pourtant évidentes.
Puisque Asamoah, l'avant-centre ghanéen, idéalement servi dans la surface de réparation avait été poussé dans le dos par Nesta. En seconde mi-temps, le même Asamoah a été seché par la charnière centrale italienne alors qu'il filait droit aux buts. Que dire des multiples fautes du défenseur Suisse Müller sur l'attaquant Togolais Emmanuel Adebayor en pleine surface de réparation?
Bourdes
La suite de la compétition a donné raison aux deux entraîneurs français. En effet, au cours des huitièmes de finale opposant l'Italie à l'Australie, l'arbitre espagnol, Medina Cantalejo avait sifflé un penalty en faveur de l'Italie alors qu'on disputait les arrêts de jeu. Un coup de pied de réparation que Francesco Totti a eu le privilège de transformer.
Pour le bonheur des Italiens et le malheur des Socceros, puisqu'après le tir au but de Totti, Cantalejo sifflera aussitôt la fin du match. Les Australiens ont donc quitté la 18e coupe du monde de football avec un arrière-goût d'inachevé.
Face à ces multiples bourdes du corps arbitral, Urs Meier, ancien arbitre international, a exhorté la Fifa à n'avoir recours qu'à des arbitres professionnels pour la Coupe du monde 2010 en Afrique du Sud.
"Le but de la Fifa doit être de n'utiliser que des arbitres professionnels pour la prochaine édition de la Coupe du monde...Ils doivent être libres dans leur tête pour se consacrer pleinement à ce qui est une profession à part entière", a-t-il déclaré, mardi dernier. L'ancien arbitre suisse était considéré comme l'un des meilleurs au monde avant de démissionner après avoir reçu des menaces de mort dans la foulée du quart de finale Portugal-Angleterre de l'Euro 2004.
Par ailleurs, dans un entretien accordé au site officiel de la compétition, le président de la Fifa Sepp Blatter, reconnaît que "si on veut de meilleurs matches, il faut aussi de meilleurs arbitres. Il faut par conséquent pousser la professionnalisation du corps arbitral, élargir le champ de ceux qui décident qui sont les meilleurs".
Mais en attendant, la Commission des arbitres de la Fifa a sélectionné 12 officiels pour les 8 derniers matches. Elle renvoie ainsi chez eux 14 arbitres sur 26 (21 titulaires et 5 suppléants). L'Anglais Graham Poll et le Russe Valentin Ivanov, très critiqués, n'ont pas été retenus. En revanche l'Allemand Markus Merk, mis en cause après Australie-Brésil et Etats-Unis-Ghana malgré ses deux titres de "meilleur arbitre du monde", est toujours là.
Les 12 arbitres retenus sont les suivants: Kamikawa (Japon), Codjia (Bénin), Archundia (Mexique), Elizondo (Argentine), Larrionda (Uruguauy), Shield (Australie), Busacca (Suisse), De Bleeckere (Belgique), Medina Cantalejo (Espagne), Merk (Allemagne), Michel (Slovaquie) et Rosetti (Itallie)
Source: Quotidien Mutations
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