Le corps du jeune Ngako Cheugoue Yannick Francis, 22 ans, étudiant en Biochimie niveau I de l’Université de Douala a été mis sous terre le dimanche 11 juin 2006 à Bakou, dans le département du Haut-Nkam, province de l’Ouest. La tristesse et la consternation étaient totales, non seulement pour le couple Ngako, mais surtout pour les amis de sa tranche d’âge.
Depuis le 30 mai dernier en effet, Ngako C. Yannick a mis fin a ses jours en sautant du 1er niveau de la maison familiale à Douala Bonamoussadi. Il était 21h du soir quand il se précipitait, après que ses parents aient passé la soirée à essayer de le dissuader de commettre un pareil acte. Auparavant, c’est une forte dose d’eau de javel qu’il avait ingurgitée, et aurait même cassé une bouteille sur sa tête, le seul but visé étant de mettre fin à ses jours. Mais, en cette fatidique nuit, les parents s’étant retirés dans les chambres, Yannick s’est dirigé vers le balcon qui donne sur la route et s’est précipité le crane en avant. Ce sont les cris des vigiles qui campent devant un parking en face qui ont donné l’alerte. Transporté à l’hôpital, il ne survivra pas à sa chute.
Pour un voyage manqué
Ce qui a poussé le jeune étudiant à mettre fin à ses jours, c’est simplement le fait de n’avoir pas obtenu de visa pour aller faire ses études en France, selon ses proches camarades. “ Il voulait à tout prix partir ”, témoigne un de ses amis du quartier qui fait partie de la délégation habillée en tricot estampillée de son effigie. Ils sont venus nombreux l’accompagner à sa dernière demeure. Une thèse soutient que ses parents ont refusé de le faire partir, une autre raconte qu’il n’a pas obtenu le visa, et a pris ses parents à partie, les accusant de n’avoir pas bien suivi ses dossiers pour qu’il obtienne le précieux sésame. Il voyait donc en cette “ négligence ” des parents une façon polie de marquer leur refus. Ce que le jeune étudiant n’a pas pu digérer. De toute évidence il a voulu partir ou mourir. Et il est mort, à défaut d’être parti.
Ce suicide pose une fois de plus le problème de la jeunesse camerounaise, décidée à quitter à tout prix ce pays qui pour eux, n’est plus que synonyme de misère. Inscrit dans une université camerounaise, il voulait la quitter pour une autre université, cette fois dans un autre pays. L’acte de Yannick en appelle à un profond et sérieux examen de conscience des dirigeants camerounais.
Source: Le Messager
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