A la suite de la concertation avec les membres du gouvernement, les responsables syndicaux réunis autour du préfet du Mfoundi, hier, 13 juin, ont condamné le passage brusque des tarifs de ramassage urbain à 200 francs Cfa depuis hier.
La concertation annoncée à l’issue des négociations du 12 juin s’est bien tenue à la préfecture du Mfoundi. Le préfet du Mfoundi, Joseph Beti Assomo, était entouré pour la circonstance des sous-préfets des arrondissements de Yaoundé, des maires, des responsables des forces de l’ordre, des syndicalistes, de cinq étudiants de l’université de Yaoundé I et du représentant du recteur de cette structure universitaire. A tout ce monde, le chef de terre a dit que le gouvernement de la république est conscient des problèmes soulevés par les transporteurs qui étaient en grève mardi. Parlant de la zone de Soa où les transporteurs ont menacé hier de faire passer le tarif de transport de 200 à 300 Fcfa, le préfet a demandé à ces derniers de rester patients, comme ils l’ont été depuis onze ans. “ Malgré la distance et la revalorisation du coût du transport pour les taximen, ils ont maintenu leur prix à 200 Fcfa. Logiquement, le texte du 8 mars 2005 qui fixe le prix du ramassage à 14 Fcfa au kilomètre place le tarif pour Soa, avec ses 18 Km, à 252 Fcfa ”, reconnaît le préfet. Toutefois, il a tenu à condamner les transporteurs qui, sans aucune concertation, ont pris sur eux d’augmenter 100 francs sur le prix de transport sur la ligne de Soa. “ Je suis à la tête du comité. Mais je ne caresse pas les gens dans le sens du poil. De même, en ma qualité du représentant du chef de l’Etat et du gouvernement, je vous dis que la république a des lois. Il faut les respecter. Sinon, vous me trouverez de la manière la plus ferme sur votre chemin. La république n’est pas dans la rue ”, a martelé Joseph Beti Assomo avant de demander à tous ceux qui n’étaient pas invités à cette rencontre, y compris les médias, de libérer la salle, pour un huis clos.
Les taximen ont volé
Rencontrés sur les lieux, trois responsables syndicaux ont tenu à donner leur point de vue par rapport à l’augmentation du prix des ramassages urbain, telle qu'observée hier à Yaoundé. Selon Tchoumi Colince, responsable de S N Chautac, “ le tarif n’est pas encore homologué. ” Il demande alors d’attendre l’arrêté du ministre du commerce fixant les prix. De son côté, Mback Paul, secrétaire général adjoint de la fédération des syndicats des transports terrestres, recommande aux taximen de “ respecter l’arrêté N° 0006/Mincommerce du 8 mars 2005, qui régit la taxation du transport urbain et interurbain. ” Il transpire de sa lecture que “ les mouvements d’humeur de lundi dernier peuvent encore produire d’autres problèmes. Nous restons attentifs par rapport à la position du ministre du commerce qui devra formaliser le texte avant de l’appliquer. ” Allant dans le même sens, Samen Patrice, porte-parole des syndicats a indiqué qu’ “ on nous a dit que le texte d’application ne mettra pas long. En attendant que le ministre du commerce passe aux actes, nous demandons aux chauffeurs de taxi de ne prendre que 175 F Cfa comme frais de ramassage le jour et 200 F Cfa la nuit. ” Conscient du faible pouvoir d'achat des Camerounais, il indique que “ les clients continueront avec le système de négociation. Ceci continuera jusqu’à ce qu’on trouve la possibilité d’arranger la situation. ”
Peine perdue. A Yaoundé hier, malgré cette interpellation, les taximen ont dicté leur loi, exigeant de leurs clients 200 francs Cfa pour le ramassage de jour et 250 francs Cfa pour celui de la nuit. En attendant peut-être que les autorités y mettent de l'ordre.
Les non dits
Selon une source dans les milieux du syndicat, les transporteurs n’ont pas réussi leur mission. En somme, révèle notre source “ il y a eu des rencontres avec certains responsables des syndicats du secteur public. Il était question qu’avec l’augmentation du tarif, ceux-ci se soulèvent pour la revalorisation des salaires. ” Cette attitude explique la prise en otage du ministre Nkili Robert mardi dernier, après que tous les autres membres du gouvernement avaient pris congé des grévistes. La décision de ce dernier, prise alors que ses collègues étaient partis, est actuellement remise en question. Selon nos sources, cette hausse tant célébrée n’aura pas lieu. Du moins, pas de manière anarchique, comme elle s'est opérée dans la capitale camerounaise.
Source: Le Messager
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