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Les étudiants paralysent Yaoundé
(14/06/2006)
Les étudiants de l’université de Yaoundé II, sont descendus hier dans la rue, pour crier leur mécontentement, suite à la hausse du prix de transport
Par Souley Onohiolo & Laure Ngatsing

On ne peut pas continuer à vivre comme ça. Les transporteurs ne peuvent pas fixer des prix au gré de leurs humeurs. La hausse doit être graduelle, de même qu’elle doit pouvoir obéir à certains accords. Pour le cas d’espèce, non seulement nous ne l’avons pas appréciée, parce que ce n’est pas normal, mais il y a aussi lieu de préciser que nous ne disposons pas d’autant de moyens financiers pour accéder à cette contrainte ” fulmine un étudiant, énervé, la tête recouverte de sang, à cause des coups et blessures dont il aura été victime à l’issue des échauffourées qui ont eu lieu entre les forces de l’ordre et la communauté estudiantine de l’université de Yaoundé II. L’origine du soulèvement des étudiants, avec les casses que cela a provoqué, se résume à un manque de dialogue et de communication, mais aussi davantage à la propension des forces de l’ordre à réprimer toute manifestation estudiantine.

Pour mieux comprendre les raisons de cette situation qui a dégénéré, il faut dire que moins de 24 heures seulement après l’entente issue des négociations entre les pouvoirs publics et les acteurs des transports terrestres, les chauffeurs de cars faisant la liaison routière de Yaoundé pour la banlieue universitaire de Soa, sont entrés dans la danse. Comme des charognards, ils ont tenté de faire de bonnes affaires sur le dos des pauvres étudiants. N’ayant pas pu bénéficier, comme leurs collègues taximen, de certaines retombées dont l’augmentation du prix du taxi de l’ordre de 25 Fcfa, “ les amis de Soa ” ont décidé de faire de la surenchère sur les prix. Le temps d’une matinée, ils ont de façon vertigineuse fait grimper les prix de 200 Fcfa à 250 Fcfa, au point d’atteindre 300 Fcfa. De ces prix de la surenchère qui n’ont pas reçu l’aval des cop’s, parce qu’ils n’ont pas été psychologiquement préparés, est né leur courroux, et l’expression d’un ras-le-bol qu’ils ont exprimé à travers une vague de protestation et d’indignation.


Il s’agit d’une réelle provocation. Chacun de nous s’est pointé comme de coutume à la gare routière, muni de ses 400 Fcfa de transport aller et retour. Quelle n’a été notre surprise de constater qu’il fallait en ajouter 200 Fcfa ” se plaint Edouard Mongo, étudiant en faculté des sciences juridiques et politiques. En guise de riposte à l’attitude mercantiliste des chauffeurs de car, les étudiants ont envahi les différentes artères, les carrefours et autres lieux de transbordement des passagers en route pour Soa. Pour créer le surnombre, il y en a qui se sont déplacés par milliers du campus universitaire de Soa, en vue de manifester leur solidarité et voler au secours de leurs camarades accablés par l’augmentation du tarif de transport. De fil en aiguille, non seulement les étudiants se sont obstinés à bloquer la circulation par tous les moyens, mais la situation s’est corsée et l’ambiance est devenue tendue. Entre temps, les forces de police par escortes se sont mobilisées avec au départ, une intention de canaliser les revendications des étudiants, mais qui s’est finalement déclinée en une vaste opération de bastonnade et d’arrestation des étudiants.

Les choses semblaient pourtant aller pour le mieux, lorsque face à la dissonance dans le discours entre les étudiants et les transporteurs qui se parlaient sans se comprendre, Joseph Béti Assomo, le préfet du Mfoundi qui est descendu sur les lieux du soulèvement, a commis une rencontre tripartite à laquelle ont pris part les différents acteurs de la protestation, les forces de l’ordre, les autorités administratives et les représentants des étudiants, dont les deux présidents d’associations des étudiants des facultés de l’université de Yaoundé II. A la suite du conclave, entre autres résolutions, il a été demandé aux transporteurs de surseoir à la surenchère des prix, de continuer à pratiquer le prix initial. Aux étudiants il a été demandé de quitter la chaussée, de lever les barricades et de retrouver le campus et les amphithéâtres. Mais au moment où les étudiants ont voulu lever l’encre, les policiers et les gendarmes ont chargé sur ces proies faciles et la situation a dégénéré en une émeute qui a causé de nombreuses casses incontrôlables.


Source: Le Messager


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