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Cameroun: les chauffeurs de taxi en grève
(13/06/2006)
Les responsables des syndicats de transport terrestre ont tenu une réunion avec les membres du gouvernement afin de revoir leurs conditions de travail.
Par Sandeau Nlomtiti

La salle des conférences du ministère du Travail et de la sécurité sociale a servi de cadre à la rencontre entre les responsables des syndicats et les structures gouvernementales impliquées dans le travail quotidien de transporteurs.

Autour de la table de discussion, Alain Edgar Mebe Ngo’o, délégué général à la sûreté nationale, Polycarpe Abah Abah, ministre de l’Economie et des finances, Luc Magloire Mbarga Atangana, ministre du Commerce, Robert Nkili, ministre du Travail et de la sécurité sociale, Emmanuel Edou, ministre délégué auprès du ministre de l’administration territoriale et de la décentralisation chargé des collectivités locales, Jean-Marie Aléokol, secrétaire d’Etat à la Défense chargé de la gendarmerie, Edmond Mompéa, secrétaire d’Etat au Transport, le gouverneur de la province du Centre, le préfet du Mfoundi, le directeur adjoint de la Caisse de stabilisation des prix des hydrocarbures, le délégué provincial de la sûreté nationale pour le Centre ...

Au menu de cette rencontre marathon qui a duré de 11h30 à 18h, la demande des solutions aux problèmes des transporteurs, en grève à Yaoundé et ses environs depuis les premières heures de la matinée. Au terme des échanges, des propositions ont été arrêtées pour sortir de la crise, entre autres, la création d’un groupe de travail comprenant les autorités administratives, municipales et les partenaires sociaux.

Ce groupe mettra en place une commission de lutte contre le transport clandestin. Les transporteurs ont surtout exigé la suppression des barrières policières à caractère répressif dans la ville. Mais comme réponse à cette doléance, le gouvernement propose plutôt la mise sur pied d’un groupe de travail chargé de fixer des points où seront érigées ces barrières chargées d’assurer la sécurité des usagers et de veiller à la fluidité de la circulation.

Seules les barrières montées par les municipalités seront levées. Par ailleurs, la vignette unique sera instituée à la demande des grévistes. Quant aux tarifs des transports, ils seront réexaminés avec les responsables des syndicats. L’augmentation proposée par les transporteurs n’ayant pas finalement fait l’objet d’une entente entre les deux parties.

Le gouvernement a aussi formulé ses exigences au cours de ces échanges parfois très houleux. Il a ainsi été demandé que les taximen organisent mieux leur métier, par la mise sur pied, dans les meilleurs délais, d’un centre pour la formation des conducteurs professionnels de taxis. Les syndicalistes ont reconnu en Alain Edgar Mebe Ngo’o, les qualités d’écoute. “ A tout moment qu’un problème a été porté à son attention, nous avons toujours trouvé une oreille attentive ou une solution favorable ”, confie un chauffeur de taxi, présent à cette réunion.

Tout en reconnaissant leurs droits, le Dgsn n’a pas manqué de répondre à certaines de leurs préoccupations. Au sujet de la diminution des barrières de police, le Dgsn a laissé entendre qu’il allait suivre l’application des textes du 25 juillet 2005 qui harmonisaient les contrôles policiers. S’il est d’accord avec eux à ce niveau, il n’a pas manqué de leur demander d’aller assainir leur corps de métier où se trouvent des agents non qualifiés qui agressent les usagers de la route. Séance tenante, le délégué provincial à la sûreté nationale a présenté deux badges portant le même nom et deux photos différentes, documents émis par un même syndicat.

Ce qui laisse deviner une légèreté de la part des syndicats. Pour le Dgsn, “ les contrôles qui devaient être marginaux sont revenus à cause de l’insécurité des hommes et des biens. Il ne se passe pas un jour sans qu’un usager de la route soit agressé dans un taxi. Certains perdent même leur vie ”, a-t-il dit, sans qu’il soit contredit par l’assistance.




Le Sed a indiqué que les contrôles en l’état actuel sont indispensables. Seulement, il a précisé qu’il a “ pris des mesures pour l’organisation des contrôles sur le terrain. ” De son côté, le secrétaire d’Etat au Transport a justifié la présence de la sécurité routière. Pour lui, “ tous les pays d’Afrique centrale ont immatriculé leurs voitures avec les nouvelles plaques. Au Cameroun, seuls 45% le sont à jour.

Ce qui n’est pas acceptable. ” Non sans reconnaître l’importance des maux relevés par les conducteurs, le Minefi a pris l’engagement de tout mettre en œuvre afin que le secteur se porte mieux. “ Si vous ne travaillez pas, c’est l’économie nationale qui en souffre ”, a-t-il dit.

Le ministre du Commerce, habitué à travailler avec les responsables des syndicats, a indiqué qu’au mois de mars, au cours d’une réunion, il leur avait dit que le gouvernement faisait tout ce qui était à son possible pour ne pas augmenter le coût du carburant. C’est donc contraint qu’il l’a fait en juin. Dans cette hausse, le ministre a démontré que l’Etat supportait 90 Fcfa sur les 120 Fcfa qui devaient normalement être supportés par les consommateurs. Les syndicalistes ont avoué que le ministre du Commerce leur a expliqué cette démarche.

Le Cameroun étant soumis à l’influence du marché international, il n’est pas possible actuellement qu’on baisse le coût du carburant, ont reconnu les deux parties. L’année dernière, à travers la caisse de stabilisation des prix hydrocarbures, le gouvernement n’a pas dépensé moins de 6,5 milliards de francs Cfa pour le volet unique du carburant.

Si le Cameroun est pris dans cet engrenage, c’est parce que le pétrole produit localement est lourd et ne peut pas être transformé à la Société nationale de raffinage (Sonara). Le Cameroun achète donc le pétrole brut au Nigeria et en Guinée équatoriale. Leur brut a la particularité d’être léger et facilement raffinage à la Sonara. Le ministre a annoncé que des études sont faites pour que le pétrole camerounais puisse être transformé localement, ce qui permettra de résoudre les problèmes des consommateurs. Ce que les membres du gouvernement n’arrivent pas à expliquer c’est le fondement des 22 taxes qui grèvent les prix des hydrocarbures.

Après la sortie des membres du gouvernement, le ministre Robert Nkili resté avec ses “ amis ”, a demandé la hausse des prix de ramassage passant de 175 à 200 Fcfa le jour et de 200 à 250 Fcfa la nuit. Revirement spectaculaire, les chauffeurs ont dit non ! Ils n’ont pas manqué de souligner que le peuple n’a pas d’argent. C’est une mesure suicidaire, affirment-ils. Les chauffeurs exerçant à Yaoundé n’ont pas aussi accepté l’organisation du transport par zone. Proposition qui leur a été faite par les membres du gouvernement.

Au moment où nous mettions sous presse, un communiqué sanctionnant la fin de cette rencontre annonçait que les transporteurs avaient levé leur mot d’ordre de grève. Mais dans les rues, les voitures jaunes tardaient toujours à faire leur apparition. Les différents protagonistes, pour bien de détails, travailleront encore ce mardi avec le préfet du Mfoundi.


Source: Le Messager


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