Le mécontentement au cours des derniers jours du personnel navigant de la compagnie nationale de transport aérien (Camair), à la suite du mouvement d’humeur du personnel au sol, a lieu au moment où le processus de scission-liquidation-privatisation de l’entreprise avance inexorablement.
En réalité, le remue-ménage observé la semaine dernière fait partie des dernières manœuvres avant le redecollage de la Camair. Le gouvernement, quant à lui, met tout en œuvre afin que le repreneur de l’entreprise en difficulté lance ses activités dans la sérénité et sur des bases saines.
Les dernières informations concernant le processus en cours sont contenues dans un communiqué signé le 5 juin 2006 par le ministre de l’Economie et des Finances, Polycarpe Abah Abah. Il ressort de ce texte que le 29 mai 2006, le gouvernement camerounais a reçu des offres pour la souscription de 51% des actions d’une nouvelle compagnie aérienne qui succèderait à la Camair, en tant que compagnie aérienne nationale.
Tous les trois soumissionnaires pré-qualifiés, à savoir Kenya Airways, Royal Air Maroc et SN Brussels, ont assisté à la cérémonie de soumission des offres, lit-on dans le communiqué. Celui-ci ajoute que le gouvernement a reçu trois soumissions, avec des degrés variables de conformité aux conditions de l’appel d’offres. Lesdites soumissions, affirme le texte, ont été examinées par le Comité de pilotage de l’opération ainsi que l’équipe des conseillers juridiques, techniques et financiers du gouvernement supervisés par la Société financière internationale (SFI).
La prochaine étape du processus d’appel d’offres consiste, précise le communiqué, à engager des négociations finales avec les soumissionnaires pour arriver à un plan d’affaires et une offre financière acceptables pour la création d’une nouvelle compagnie aérienne nationale solide et pérenne. Le gouvernement compte finaliser ces négociations d’ici un mois et annoncera à ce moment l’identité du partenaire stratégique ainsi que le calendrier de lancement des opérations de la nouvelle compagnie aérienne.
Bien avant, notamment le 17 mai dernier, le processus de scission-liquidation de la Camair s’était accéléré, avec l’installation d’un liquidateur de la compagnie, à la suite de l’assemblée générale extraordinaire des actionnaires tenue le 31 mars 2006 et au cours de laquelle il a été désigné. Les diligences étaient assurées par Anatole Nkodo Ze, président du comité de suivi de cette liquidation, représentant le ministre de l’Economie et des Finances. Selon Emile Bekolo, associé gérant du Cabinet Bekolo and Partners, commis à cette liquidation, deux mesures apaisantes ont été prises.
D’abord vis-à-vis du personnel : les contrats vont continuer à courir jusqu’au jour où l’activité de la Camair va être arrêtée. Et ceci ne devrait se faire qu’avec la création et la mise en service d’une nouvelle compagnie nationale de transport aérien. Ensuite pour ce qui est de la survie de la compagnie, ses activités se poursuivront jusqu’au démarrage de celles d’une nouvelle compagnie nationale de transport aérien.
En outre, l’administrateur provisoire est maintenu en fonction pendant cette période de continuation des activités. Le traitement du dossier du personnel en place à la Camair à ce jour est assuré dans le cadre de la liquidation.
Bon à savoir, la nouvelle compagnie recrutera elle-même son personnel, choisira ses propres itinéraires, arrêtera ses programmes et bâtira la structure de sa flotte.
Source: Cameroon Tribune
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