Derrière les murs de la brigade de gendarmerie d’Akwa Sud (Douala) se trouve M.Alima Jean Aimé en garde à vue. Au cours d’une bagarre qui s’est déroulée, en milieu de semaine dernière, au snack-bar " Mistral ", en face de l’ancien Cinéma le Concorde, sis à Akwa, il aurait assené un coup de poing qui a entraîné la mort de Yannick Gaston Nkodo Nkodo. ..
Par Priscille G. Moadougou, Quotidien Mutations
Derrière les murs de la brigade de gendarmerie d’Akwa Sud (Douala) se trouve M.Alima Jean Aimé en garde à vue. Au cours d’une bagarre qui s’est déroulée, en milieu de semaine dernière, au snack-bar " Mistral ", en face de l’ancien Cinéma le Concorde, sis à Akwa, il aurait assené un coup de poing qui a entraîné la mort de Yannick Gaston Nkodo Nkodo. Le premier reprochait au second d’avoir décidé de ne plus l’héberger.
Les premiers éléments de l’enquête recueillis auprès du commandant de brigade Ngosso Willy Bernard présentent le déroulement des évènements. En effet, dans la nuit du mardi 06 avril 2004, Jean Aimé et Yannick se seraient retrouvés au Mistral où ils auraient pris un pot. C’est autour de 22h que la conversation se serait transformée en dispute. Le défunt aurait donné, le premier, un coup de poing à son ami. C’est en réagissant à l’agression physique subie qu’il se serait retourné et l’aurait giflé. Yannick serait tombé et sa tête aurait heurté le bord du trottoir. Il ne se relèvera pas. La marre de sang qui s’étendra sur le sol partant de la nuque a alerté Jean Aimé, qui pris de panique, l’aurait conduit à l’hôpital le plus proche, en l’occurrence Laquintinie. Aux urgences, Yannick n’aurait pas bénéficié des soins adéquats faute d’argent. C’est vers 23h30 qu’il meurt de suites d’une hémorragie interne.
Agitation
Dès l’annonce du décès de Yannick, la foule qui s’était rassemblée à l’entrée des urgences de l’hôpital Laquintinie a voulu lyncher Jean Aimé. Pour le protéger, le personnel de garde l’aurait retenu à l’intérieur du centre hospitalier en attendant l’arrivée des forces de l’ordre. La présence des éléments de la brigade de gendarmerie d’Akwa sud, alertés par Radio Equinoxe, ne calmera pas la population déchaînée. Ne pouvant contenir ses débordements, c’est avec l’aide des autres brigades que Jean Aimé quittera les lieux pour se rendre à celle d’Akwa sud, située à la salle des fêtes. Il y est toujours. On sait comment appeler une personne qui a perdu un conjoint ou, un enfant son parent. Mais de quelle manière nommer un parent qui perd son enfant ? Le père de Yannick (celui-ci a préféré taire son nom) est atterré et désaxé par ce qui lui arrive. D’un côté un fils assassiné et à inhumer ; et de l’autre une épouse enceinte et sur le point d’accoucher. Derrière son calme apparent se cache une rage contenue. Toutefois, l’agitation dont fait preuve les amis de son fils aîné le désole. Il a peur d’être débordé le jour de la levée de corps de Yannick qui aura lieu cette semaine. "Yannick était très calme. Il ne parlait presque pas.
Je ne comprends pas pourquoi ses amis vont tout le temps faire le bruit à la gendarmerie ", a précisé le père du défunt. Tout ce qu’il souhaite, c’est de pouvoir entrer en possession du corps de son fils afin d’aller l’enterrer dans la paix à Akonolinga.
L’enquête menée par le maréchal de logis Tonye Emmanuel se poursuit. La brigade n’a toujours pas mis la main sur les témoins qui ont vécu la scène de bagarre cette nuit-là. Par ailleurs, l’assassin présumé Jean Aimé Alima est connu à la gendarmerie d’Akwa sud. Il y a quelques mois, il avait été déferré au parquet pour complicité de vol. Il devait revendre l’ordinateur portable de service qu’un enfant avait dérobé à son père. Mais, cette fois, c’est beaucoup plus grave. Il y a mort d’homme. Une fois de plus, il sera déferré au parquet dans les prochains jours où il devra répondre de ses actes et être jugé devant un tribunal de la place.
Yannick, jeune coiffeur de 19 ans avait hébergé pendant un moment Jean Aimé. Ils habitaient à Bépanda Omnisport. De son vivant, ses parents n’ont jamais vu d’un bon oeil cette amitié. Jean Aimé n’était pas fréquentable pour leur fils. Il finira par suivre leurs conseils en décidant de le mettre à la porte de son domicile. Ce qu’il n’a pas supporté. Puisque selon son père, c’est le jour où il l’a mis dehors qu’ils ont lutté. Et le pire est arrivé.