Le 30 juin 2006, Michel Folliet, actuel directeur général de Cimencam prendra de nouvelles responsabilités dans le groupe, qui seront précisées ultérieurement.
Par Jacques Doo Bell
Ainsi donc, le directeur général de Cimencam, Michel Follier a filé à l’anglaise. Laissant l’entreprise à Floribert Bihina Eloundou, cadre issu du groupe promu directeur général adjoint depuis quelques mois à peine alors que son compatriote qui occupait les mêmes fonctions a été débarqué il y a près d’un an. Mais si le mystère demeure sur le prochain poste qu’occupera Michel Folliet dans le groupe, on attend toujours de voir venir qui le remplacera à la tête de Cimencam. On annonce par ailleurs l’arrivée prochaine au Cameroun de Bertrand Collomb, président du groupe Lafarge, accompagné de son responsable pour l’Afrique, Tony Hardley. Les deux personnalités du groupe rencontreront à n’en pas douter les autorités gouvernementales pour trouver des solutions aux problèmes que traversent les Cimenteries du Cameroun depuis des mois.
Un pan de voile est ainsi levé sur la “ disparition ” depuis quelques semaines de celui qui, sur le papier demeure le directeur de Cimencam. En attendant la tenue d’un conseil d’administration qui doit procéder à son remplacement. Il faut dire que ce départ sur la pointe des pieds de Michel Folliet confirme en quelque sorte le malaise qui règne au sein de cette entreprise depuis des mois déjà. La pénurie criarde de ciment au mois d’avril dernier sur le marché camerounais n’a fait que compliquer la situation. On se souvient que le ministre du Commerce, Luc-Magloire Mbarga Atangana a fait une descente musclée à la Cimencam. Descente au cours de laquelle la direction de la Cimencam a été sommée de ravitailler le marché national par tous les moyens.
Notamment les provinces du Centre et du Sud où la pénurie se faisait sentir de manière drastique. Presque au lendemain de cette injonction ministérielle 11.000 tonnes de ciment sont parties de Bonabéri pour les deux provinces sinistrées. Et depuis la tension a baissé. Dans une conférence de presse donnée le 2 juin dernier au siège de l’entreprise, le directeur général adjoint, Floribert Bihina Eloundou a expliqué la fin de la pénurie par le fait que la production a connu une courbe ascendante, passant de 3500 tonnes par jour à 4000 tonnes. Et le Dga d’insister sur cette initiative de l’équipe actuelle essentiellement constituée de Camerounais, qui mérite d’être encouragée.
A la croisée des chemins
Tout porte à croire que le passage du ministre Mbarga Atangana à Cimencam a dû remettre en cause certaines considérations à la direction générale. D’aucuns ne comprennent pas pourquoi les Camerounais sont confinés aux seconds rôles depuis 36 ans déjà ; pourquoi à l’ère de la mondialisation, Cimencam continue de bénéficier d’un monopole de fait alors que des opérateurs économiques nationaux s’intéressent de plus en plus à ce secteur soit en important du ciment de bonne qualité, à bon marché ; ou encore à ouvrir localement des usines de fabrication de ce produit.
En tout cas, de nos jours, Cimencam se trouve à la croisée des chemins. L’entreprise doit pouvoir faire face aux défis du moment. Pour se situer dans le contexte, cela doit se faire avec une autre volonté, une autre clairvoyance pour se lancer dans une aventure liée à l’atteinte du point d’achèvement et aux défis d’un marché définitivement tourné vers la concurrence. La question qui brûle les lèvres actuellement dans les usines de Douala comme de Figuil est de savoir si le successeur de Michel Folliet dont la nomination est très attendue saura mettre en place une organisation du travail indispensable à une meilleure production. Il devra mettre en place une politique susceptible d’apporter des produits nouveaux sur le marché et promouvoir des améliorations techniques dans les usines de Douala et Figuil afin d’assister les clients dans leurs choix ou leurs travaux.
Des promoteurs de plus en plus ambitieux tambourinent avec d’impatience au portillon du gouvernement avec des propositions et des projets qui ne feront que le bonheur du secteur des bâtiments et travaux publics. On ne saurait protéger éternellement une entreprise qui s’arc-boute dans l’inertie. Surtout à l’ère de la mondialisation.