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Le mondial sans les lions
(10/06/2006)
Tout footballeur ambitieux aimerait marquer les esprits, à la manière d'un Roger Milla, quasi infaillible dans la surface de vérité.
Par Abui Mama, Cameroun Tribune
Tout footballeur ambitieux aimerait marquer les esprits, à la manière d'un Roger Milla, quasi infaillible dans la surface de vérité ; comme Samuel Eto'o dans ses envolées imparables ; avec le flegme inégalé d'un Thomas Nkono, le charisme tranquille d'Emmanuel Kundé, la puissance dévastatrice de Patrick Mboma, ou encore la " belle gueule " de Joseph Antoine Bell. Tout comme chaque sélection nationale rêve d'effectuer, au moins une fois dans son histoire, le pèlerinage tant couru à une phase finale de coupe du monde.

La 18e édition de cette grand-messe du football qu'accueille à partir de ce jour l'Allemagne réunifiée présente une double particularité. D'une part, elle se dispute sans les Lions Indomptables du Cameroun, meilleure performance africaine avec le Sénégal dans cette compétition. Paradoxe des paradoxes, cette absence survient au moment où le Cameroun, singulièrement dévalorisé par sa non-qualification, mais enhardi par l'éclaircie Eto'o, insuffisante mais réelle, a aujourd'hui plus qu'hier son mot à dire dans l'arène du football mondial. Hélas, ce n'est qu'en consultant de luxe que le troisième meilleur joueur au classement mondial FIFA officiera en Allemagne, pour le compte exclusif de la télévision mexicaine.

L'autre particularité du mondial 2006 tient assurément aux moyens financiers démentiels mis à contribution. Les stades et autres infrastructures apprêtés par le pays hôte seraient tout simplement des joyaux architecturaux, à la pointe du développement technologique,avec ce que cela pèse en euros sonnants et trébuchants. Et dans un pays comme la France dont l'un des fils, Jules Rimet eut l'idée géniale de créer la coupe du monde de football, le coût d'un spot publicitaire de 30 secondes à la télévision atteindrait l'équivalent de 165 millions de francs CFA en cas de qualification des Bleus pour la finale du 9 juillet prochain. Des masses d'argent qui rendent fou et attirent toute une faune affairiste autour du ballon rond. Si l'on y ajoute ce que la grande foire du foot regorge de vedettes payées à prix d'or, on peine à imaginer comment les Lions, vieux habitués de l'épreuve, se sont piteusement illustrés dans un tournoi capital, en se laissant proposer des recettes d'apprenti -sorcier. Quel gâchis !




Wome, dépité, après l'élimination
Wome, dépité, après l'élimination
Au comptoir des statistiques, le mondial allemand toise 64 matches qui vont opposer un mois durant 32 équipes nationales représentant les six continents. Sans le moindre écho des Lions Indomptables passés à la trappe.

On l'aura compris, ce rendez-vous manqué avec l'Histoire vient logiquement sanctionner les failles d'un système qui consent beaucoup à l'amateurisme et peu à la pédagogie des vérités qui fâchent. Personne ne veut rouvrir, bien sûr, les plaies mal refermées de Corée-Japon en 2002 ou des éliminatoires couplées coupe du monde-CAN 2006.

Mais laisser la question du devenir du football camerounais dans les placards nauséabonds et inaccessibles de la FECAFOOT serait suicidaire.

Le mondial 2006 tombe à pic pour tirer les leçons de ce qui ne cesse de nous arriver depuis quatre ans, et surtout songer à la refondation avant qu'il ne soit trop tard. Il serait fantaisiste de ne pas admettre que ceux qui, à tous les étages, tiennent entre leurs mains le destin de notre sport-roi n'en ont ni parfaitement conscience, ni réellement cure.

Côté cour au ministère de tutelle, c'est la volonté de réformer qui manque le moins. Mais comment s'attaquer à l'immunité arrogante des instances dirigeantes de ce que d'aucuns appellent depuis peu la " FECAFOOD ", sans être soupçonné d'ingérence, sans susciter les foudres souverainistes de la FIFA ? Côté jardin à la FECAFOOT, si l'on s'attarde tant sur les personnes et peu sur les idées et les programmes, c'est que l'institution, ou ce qui en tient lieu, n'existe plus que par sa capacité de nuisance, qui fonctionne ces derniers jours à plein régime.

A nombre de protagonistes de la scène politique nationale tentés de mettre le pays à feu et à sang au coeur des années dites de braise, le Chef de l'Etat eut alors la lucidité de lancer : " On ne joue pas avec le Cameroun ". Pour avoir si souvent cité les Lions Indomptables en exemple, Paul Biya, mordu de football, mais pas sans " ses " Lions, reprendrait volontiers aujourd'hui la réplique : " On ne badine pas avec le football camerounais ". Avec cette fois l'espoir de fouetter le dilettantisme de ceux qui ont réussi à dilapider en quelques saisons le précieux capital que notre football a mis des décennies à constituer. Comme si la légende du football mondial pouvait encore se construire sans les Lions Indomptables.

Source: Cameroun Tribune

C'est au tour de Drogba de se frotter à la dure réalité de la coupe du monde
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