Jusqu’à hier en mi-journée, les vestiges de la grève étaient encore visibles à l’immeuble-siège de la Camair à Bonanjo (Douala). Les banderoles barraient les murs. Les messages appelant les salariés de la compagnie aérienne nationale étaient encore là. " Le colonialisme et les détournements ont assassiné Cameroon Airlines ". " La justice est la condition sine qua non de la paix ", " nos droits et notre devenir ", " pas de nouvelle compagnie sans nos droits ", pouvait-on lire. L’entrée du bloc administratif était transformée en une véritable ruche. Les employés, badges au cou, disputaient quasiment l’accès à la flopée de journalistes venus aux nouvelles. L’effervescence observée au niveau de l’accueil tranchait curieusement avec l’ambiance morose du bloc commercial où les hôtesses se tournaient quasiment les pouces.
Aucun employé n’a accepté s’expliquer sur ce mot d’ordre et surtout dans cette ambiance délétère dans laquelle baigne la compagnie. Les reporters étaient orientés vers les délégués du personnel et les responsables des différents syndicats, présentés comme " les personnes les mieux indiquées ". Joint au téléphone, Pierre Mary Essimi, président national du Syndicat national des techniciens avions au sol, par ailleurs président du Collectif des délégués du personnel a relevé la " reprise du travail par une grande partie du personnel ". Il a néanmoins fait observer que le personnel naviguant exige encore " quelques éclaircissements " sur l’aspect lié à leur assurance. Sur ce point, le syndicaliste était optimiste quant à l’issue des négociations.
Concernant le payement des arriérés de salaires, nœud du problème et cause immédiate de la fronde, Pierre Mary Essimi a reconnu " l’apurement de certains droits " et la signature d’une décision intégrant le personnel dans le processus de scission-liquidation-privatisation dans lequel il avait été écarté au départ. Ces propos ont été, dans leur ensemble, confirmés par Daniel Eyango, président du Syndicat des travailleurs des transports aériens. Cette dernière source exprimait néanmoins des inquiétudes sur le devenir des employés.
Joint au téléphone hier matin, Paul Ngamo Hamani, l’administrateur provisoire de la Camair a également confirmé depuis Yaoundé où il se trouvait la reprise du travail. A l’aéroport international de Douala quasiment paralysé lundi, l’activité avait presque repris. Les avions pouvaient décoller et atterrir. L’assurance de l’assistance au sol par le personnel de la Camair était donnée par les syndicalistes. Un retour à la normale était perceptible. Les voyageurs étaient visibles au hall et des mouvements d’aéronefs signalés sur l’aire de trafic.
Source: Cameroon Tribune
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