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Hôpitaux : Les infirmiers accrochent leurs blouses
(31/05/2006)
Après une rencontre avec le ministre de la santé, les grévistes durcissent le ton et annoncent la poursuite du mouvement ce jour
Par Dorine Ekwè

En arrivant hier, 30 mai à l'Hôpital central de Yaoundé aux environs de 13h, Urbain Olanguena Awono, le ministre de la Santé publique est cueilli à froid par les infirmiers. Dès 7h du matin hier, ils ont investi l'entrée principale dudit hôpital, leurs revendications à bout de bras. Courroucés, les personnels médico-sanitaires qui engageaient ainsi leur premier jour de grève, n'entendaient pas laisser entrer quoique quelques minutes plus tard, ils lui aient cédé le passage.

Quelques mètres plus loin, des gardes-malades, installés face au bloc des urgences de cet hôpital, suivent la scène. Ils attendent, inquiets de la suite que prendront les évènements. Un énorme sachet de médicaments posé entre ses jambes, Martine Enama, épuisée, confie: "Mon malade est là depuis deux jours. Dès 10h, il devait avoir pris ses médicaments. Malheureusement, tous les infirmiers font grève et les deux qui sont là doivent s’occuper de tous ces malades. Ce n’est pas évident". Près d'elle, un autre garde-malade lance, dépité : "Il faut au moins qu'ils aient pitié des personnes qui leur confient leur vie."

Une prière que les grévistes n'entendent guère, décidés qu'ils sont à faire entendre leurs récriminations. Une clameur sans pareille s'élève. La centaine d’infirmiers installés à l’entrée principale de l’Hôpital central hue les ambulanciers qui arrivent. Ils présentent à qui le veut bien, leurs revendications écrites au marqueur rouge ou bleu sur des cartons. Sur certaines affiches, on peut lire : "Nous militons pour une meilleure prise en charge des personnels vacataires." ou encore "Harmonisez notre départ à la retraite.", "Remettez nous au niveau de 1993."


Irritation

Pendant l'heure qui a suivi, après la visite de l'hôpital par le ministre de la Santé Urbain Olanguena Awono qui voulait s'assurer de " l'effectivité de la tenue du service minimum", un échange houleux a eu lieu entre les syndicalistes et lui. Alors qu'il jugeait que "nous n'avons pas besoin d'un arrêt de travail dans le secteur de la santé (...)" et appelait le personnel en grève à reprendre le travail et être patient encore un an, le président du Syndicat national des personnel médico-sanitaire du Cameroun, Balla Balla, estimait pour sa part que "lorsqu'on coupait les salaires, on devait comprendre que le personnel de santé était à part. C'est la énième fois que nous nous retrouvons dans ce genre de négociations. Vous nous parlez d'un futur vague." Ce à quoi le ministre de la santé a juste pu réagir en indiquant que le ministère était en négociation avec la coopération française pour la création d'emplois dans 4 provinces du pays et, à l'hôpital central 570 postes ont été crées dont 200 d'entre eux restent vacants. Les grévistes ne sont toutefois pas fixés sur les délais de ce projet.

Comme à l’Hôpital central de Yaoundé, plusieurs autres formations hospitalières publiques ont fait grève. Parmi elles, l’hôpital Jamot de Yaoundé, spécialisé dans le traitement des maladies mentales et de la tuberculose et l’hôpital gynéco obstétrique. Au sein de toutes ces formations hospitalières, les revendications portent, pour la plupart, sur les conditions de travail des infirmiers et médecins vacataires. Emilienne Etamé, infirmière aux services de soins intensifs de l’Hôpital central de Yaoundé : "Il faut qu’on nous prenne plus au sérieux. Je suis dans cet hôpital depuis près de 4 ans et je n’ai pas de contrat. Je ne peux pas dire que j’ai un salaire. On me donne juste de quoi payer le taxi, alors que j’ai une maison à payer chaque mois, des charges familiales.

Comment ne pas faire grève ? C’est le seul moyen que nous avons de nous exprimer. Le syndicat a maintes fois engagé des discussions avec les responsables. Rien n’a été fait." Pour mieux se faire entendre, les personnels médico-sanitaires ont annoncé un durcissement de la grève ce jour, avec le non-respect du service minimum de rigueur en pareille circonstance.
Selon Emérand Essa’a Oyono, le secrétaire général du Syndicat national des personnels médico-sanitaires du Cameroun, le mouvement se poursuivra aujourd’hui. Il rappelle que lors d’un mouvement similaire en 2002, certaines revendications dont la création de la Faculté des soins infirmiers, et certaines primes avaient été prises en compte. Il n’est donc pas question de baisser les bras.


Source: Quotidien Mutations


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