Même si l’information n’est pas encore officielle, elle ne tardera pas à l’être dans les prochaines heures. Selon une source bien introduite, la compagnie aérienne Kenyane, candidate pour la reprise de la Camair a retiré l’offre qu’elle avait déposée auprès de la Commission technique de privatisation et des liquidations des entreprises du secteur public et parapublic. Difficile pour le moment de savoir ce qui a motivé le désistement de la Kenya Airways. Au siège de la compagnie à Nairobi, le directeur de la communication de la compagnie aérienne a promis une rencontre avec la presse pour expliquer cette décision pour le moins inattendue. Mais jusqu’au moment où nous allions sous presse, ce responsable n’était pas en mesure de donner la moindre information sur ce sujet. Toutefois, à l’issue de la conférence des investisseurs de la Kenya Airways prévue pour ce jour, l’on pourra en savoir davantage.
C'est le 10 mars dernier que le ministre de l’Economie et des finances a par un communiqué informé le public du résultat de l’invitation à la pré-qualification des opérateurs de transport aérien disposés à investir pour la création d’une nouvelle compagnie aérienne nationale, en remplacement de Cameroon Airlines (Camair) lancé le 27 janvier 2006. Ainsi, quatre opérateurs internationaux avaient finalement été présélectionnés, après évaluation d’une dizaine de candidatures enregistrées à la Commission technique de privatisation et des liquidations des entreprises du secteur public et parapublic. Il s’agissait en effet, des Sud Africains de Comair Limited, de Kenya Airways, de Royal Air Maroc et de la compagnie belge SN Brussels. Une semaine plus tard, les quatre soumissionnaires ainsi présélectionnés étaient appelées à présenter leur offre, une espèce d’orale au cours de laquelle les candidats pour la reprise de la Camair devaient faire valoir leur expertise respective dans la participation à l’appel d’offres pour le contrôle de la majorité du capital de la compagnie aérienne en gestation. Des informations avaient fait état de ce que les concurrents allaient nouer des alliances de circonstances pour former un bloc solide. L’on avait même évoquer la possibilité d’une entente entre Comair Limited et Kenya Airways. Ce qui n’est donc pas le cas aujourd’hui avec le retrait de la compagnie kenyane. Reste donc en course, les Sud Africains de Comair Limited, la Royal Air Maroc et de la compagnie belge SN Brussels.
Processus de privatisation
Pour mémoire, c’est le 26 janvier 2006 qu’une invitation à la “ préqualifiquation ” publiée par le ministère camerounais de l’Economie et des finances donnait un coup d’accélérateur à ce processus de privatisation engagé depuis 1995. “Dans le cadre de sa politique de réforme et de libéralisation du secteur des entreprises de service public, le gouvernement de la République du Cameroun a décidé de procéder à la sélection, par appel d’offres international, d’un opérateur de transport aérien qui créera et exploitera une nouvelle compagnie nationale de transport aérien en remplacement de la compagnie nationale actuelle… ” pouvait-on lire dans le communiqué du Minefi. Sous le contrôle de la Société financière internationale (Sfi) le gouvernement camerounais proposait la majorité du capital de la nouvelle compagnie à un partenaire stratégique, qui devait être soit un opérateur de transport aérien agissant seul, soit un consortium dirigé par un opérateur de transport aérien incluant d’autres investisseurs. La portion du capital restant (environ 49 %) sera, quant à elle, partagée entre les investisseurs privés locaux et l’Etat camerounais. Le communiqué du ministre de l’Economie et des finances, précisait en outre que la nouvelle compagnie aérienne bénéficiera des droits de trafic dont jouit actuellement la Camair. Elle aura cependant “ la liberté complète pour choisir ses propres itinéraires, arrêter ses programmes et bâtir la structure de sa flotte ”. Un redéploiement qui exige une certaine expertise de la part du repreneur qui, selon le gouvernement, doit absolument “ disposer d’une surface financière solide et des capacités techniques et managériales suffisantes pour la gestion de l’ensemble des activités de transport aérien, et surtout Le partenaire doit notamment opérer avec une flotte représentant globalement un minimum de 1.000 sièges de passagers dans le plus récent exercice financier ; avoir fourni des services continus sur deux lignes transfrontalières au minimum (dont une destination africaine) pendant les trois derniers exercices… ”. Il y a quelques jours, le cabinet Bekolo and partners avait été désigné liquidateur de la Camair
Au vu de son potentiel, Kenya Airways répondait à ces critères, avec sa flotte composée de 22 appareils, 35 destinations et un système de sécurité de pointe, 3500 employés, 50 millions de dollars de bénéfices en 2005. Nous y reviendrons
Fiche technique de la Kenyan Airways
1977: Création de la Kenya Airways
1986: Le gouvernement kenyan décide de privatiser les entreprises publiques
1992: Lancement de la privatisation de la Kenyan Airways
1996: Privatisation de la Kenya Airways 26% Klm, 23% gouvernement kenyan, 51% pour les investisseurs privés
2003 Kenyan Airways acquiert 49% du capital de Pecision Air, une compagnie tanzanienne
Réseau: 35 destinations Afrique, Europe, Moyen-Orient et Asie
Flotte: 22 avions parmi lesquels 3 B777-200 Er, 6B767-300 Er, 4B737-700......
3500 employés
100 bureaux de représentation
Présente au Cameroun depuis 1999 avec 06 vols par semaine au départ de Douala et Yaoundé
Source: Le Messager
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