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Le colonel Chi Ngafor aux arrêts
(31/05/2006)
Parmi les personnes interpellées à la suite de l’assaut contre le siège du Sdf de Yaoundé qui devait abriter le Congrès des contestataires du Chairman...
Par Alex Gustave AZEBAZE

Tous les observateurs lucides étaient en mesure de prévoir les évènements dramatiques survenus le 26 mai dernier 2006 à Yaoundé lorsque des groupes violents se revendiquant de Ni John Fru Ndi ont attaqué le siège provincial du Sdf, tenu par les partisans de Muna-Ngwasiri. Par exemple, Le Messager titrait, dès le début de la semaine, de manière prémonitoire, mais préventive : “Sdf, la semaine de tous les dangers”. C’est qu’au regard des menaces à peine voilées lancées ça et là par les partisans de John Fru Ndi, le pire était prévisible. D’ailleurs, une semaine auparavant, à l’occasion des préparatifs de la fête nationale de l’unité, les autorités de la région de Yaoundé, le gouverneur Faï Yengo en tête, n’avaient-ils pas assisté en direct, à la menace ouverte de perturbation du défilé du 20 mai proférée par le Colonel à la retraite, Chi Ngafor, un homme récemment nommé par John Fru Ndi pour “ coordonner ” les activités de ses partisans dans le Centre ? Le gouverneur, par mesure administrative préventive avait alors interdit la participation du défilé aux deux factions qui se disputent le leadership du Sdf.



Menaces répétées

En le faisant, bien qu’il ait évité un affrontement public entre les deux groupes, le gouvernement cédait néanmoins ainsi à un chantage des partisans de l’homme de Ntarinkon. Ce qui en soi, était simplement inquiétant sur la capacité de l’Etat à assurer la sécurité de tous ses fils en tous lieux. Selon beaucoup d’observateurs, les autorités auraient en effet dû se montrer fermes en maintenant la participation de tous les partis mais en rendant responsables celles des personnalités ou ceux des dirigeants de partis qui s’aviseraient à organiser des troubles. En tout cas le message des adeptes du règlement des différends politiques (ou différences d’opinions) par la force était suffisamment clair comme cela pour que le gouvernement continue comme il l’a fait jusqu’au 26 mai au matin, à jouer au simple observateur ?

Mais plus grave, comme l’affirmait Me Bernard Muna dimanche dernier, au sortir de la première réunion du Nec élu au Congrès de Yaoundé sur la base des statuts du Sdf en vigueur pendant la préparation des Congrès, “l’attitude laxiste et complaisante des autorités, notamment les forces de l’ordre qui ne sont intervenues qu’après le drame, certes pour éviter le carnage, est très troublante”. Les proches de l’ancien Bâtonnier affirment en effet que disposant des renseignements sûrs sur la planification des tueries à Yaoundé des partisans de la Cellule des conseillers par les escadrons agissant sur ordre de Bamenda, ils ont régulièrement informé les autorités publiques. “ En effet dans une société organisée et en plus dans un Etat de droit comme celui auquel nous croyons fermement, seul l’Etat a le droit d’organiser la sécurité des biens et des personnes, pas un parti ”, précisent-ils pour justifier leur recours aux autorités pour leur sécurité.

Accusation grave donc de complaisance du gouvernement, ou du moins de ses agents, vis-à-vis des groupes criminels. Certains parlent même “ de complicité passive ”. Et d’expliquer : “ en même temps, au lieu d’assurer la sécurité de nos camarades qui voulaient se rendre au palais des Congrès où notre congrès était programmé et qu’aucun acte administratif en bonne et due forme n’avait remis en cause, elles ont préféré nous en empêcher l’accès, jouant le jeu de ceux qui au même moment se réunissaient illégalement à Bamenda en faisant croire que c’est nous qui sommes dans le faux ”, accuse un proche de Bernard Muna. Tous ces soupçons de collusion criminelle entre certains milieux du gouvernement et les assaillants d’Olézoa ne disparaîtraient qu’au regard de la diligence et le sérieux des enquêtes en vue d’établir toutes les responsabilités dans le drame du 26 mai 2006.

Louvoiements incompréhensibles de l’Etat

Les louvoiements de ce même pouvoir dans la gestion de la crise de légalité des congrès a intrigué plus d’un. Passe encore qu’il ne donne pas force exécutoire à la décision de sa justice constatant d’une part, l’expiration du mandat du Nec depuis avril 2003 et, d’autre part, constatant que selon les statuts et règlements du Sdf, la Cellule des conseillers a de fait et de droit le pouvoir pour gérer le parti lorsqu’il n’existe plus, juridiquement s’entend, de Nec. Mais que le gouvernement, le Minatd notamment, en vienne à laisser qu’un sous-préfet, dont on peut s’interroger sur la considération qu’il a de l’autorité de l’Etat, se permette de biaiser sur la gestion de la demande d’autorisation d’une manifestation politique est simplement scandaleuse. De tels responsables, par ces temps de campagne de bonne gouvernance, doivent être rappelés rapidement à l’ordre.

C’est en effet ce louvoiement qui a conforté les contestés de Bamenda à l’idée qu’ils pouvaient agir n’importe comment, se rendant ainsi justice, comme s’ils étaient dans un Etat de non-droit. En somme dans une jungle. Il n’est, en effet pas tolérable, que des responsables déclarent impunément que “ nous ferons tout pour que le Congrès de Yaoundé n’ait pas lieu” sans que personne au sein de l’Etat ne les rappelle formellement à l’ordre.
Peut-être voulait-on avoir, non pas les indices, mais “ les preuves irréfutables d’un acte criminel prémédité pour les coincer au regard de la capacité de manipulation de ces gens ” comme nous confie une source proche du parquet de Yaoundé? Peut-on considérer les avoir alors finalement eues avec ce chef de famille à qui des loubards, fortement encadrés par des responsables politiques de premier plan, ont ôté sauvagement la vie ? Rien n’est moins sûr. Et de s’interroger : “ fallait-il vraiment en arriver là pour que la République, après s’être trop habituée à ces quidams qui croient que la politique équivaut aux affaires où l’actionnaire unique peut gérer son business à guise sans jamais souffrir de quelque contradiction, s’en émeuve ? ”, s’interroge un défenseur des droits de l’homme En tout cas, on ne comprendrait aujourd’hui plus, un éventuel laxisme de l’Etat, après les coups et agressions contre Souleymane Mahamat et Cie en 1998 ; le député Clément Ngwasiri et le journaliste Eric Motomou en avril dernier; etc., que comme une complicité de mauvaises mœurs de certains milieux dirigeants du Sdf.

La nouvelle de l’interpellation depuis trois jours du Colonel Chi Ngafor, le représentant de John Fru Ndi à Yaoundé, est une avancée sérieuse. Nombre de témoignages reçus par Le Messager à Yaoundé indiquent que c’est cet ancien Colonel de l’armée camerounaise à la retraite, qui aurait assuré l’accueil des contingents de gros bras recrutés à Douala, Kumba, Bamenda par des responsables du Sdf dans les milieux de la criminalité urbaine. Ces loubards auraient reçu 10.000 Fcfa chacun en plus du transport aller et retour payés par leurs commanditaires. Ils auraient alors été convoyés dans la capitale pour appuyer une dizaine de rares “ Vanguards ” mobilisés sur place à Yaoundé par “ l’officier ” Simo. Ces informations officieuses glanées par Le Messager pourraient donner l’indication sur la piste d’un coup planifié et exécuté avec les ordres de Ntarikon.
Le Messager souhaite simplement que les enquêtes se fassent de manière sereine pour éviter tout travestissement des faits. Et qu’ainsi, si aucun acte direct n’est imputable à un responsable du Sdf, qu’il soit de la tendance Fru Ndi ou Muna, qu’il ne soit point accablé. Car en matière criminelle, la responsabilité est individuelle.


Source: Le Messager


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