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Mairies : le temps des sanctions
(30/05/2006)
Encore des sanctions contre des fonctionnaires ayant confondu leur porte-monnaie et celui de l'état.
Par Monda Bakoa

Dernier épisode en date de ce qui apparaît déjà comme une série noire, la mise aux arrêts du maire de Mbalmayo, en ajoute à la liste des élus locaux ayant maille à partir avec la justice. Une liste qui devrait continuer à s’allonger, à l’approche des élections municipales, selon les prévisions de certains hauts responsables du ministère de l’Administration territoriale et de la Décentralisation (Minatd). Car aux cas avérés de malversations, se mêlent des manœuvres politiciennes où tous les coups semblent permis. Les affaires pendantes sont nombreuses. Hormis ceux du fon-député-maire de Balikumbat condamné, en début avril 2006, à 15 ans de prison pour meurtre, du maire de Wabane, reconnu coupable, à la suite d’un accident mortel avec délit de fuite, ces litiges ont pour point commun… l’argent. Celui de l’Etat ou celui de particuliers. Des deniers publics indélicatement gérés, ou supposés tels pour les besoins de la cause, un marché public non exécuté, pour ce qui est de ce maire homme d’affaires, ou le patrimoine d’autrui, distrait par escroquerie.

Au Minatd, on est très circonspect. L’autorité de tutelle chargée d’assister et de contrôler les mairies, selon les dispositions de la loi de 1974 portant organisation communale et le décret de 1977 revu en 1990 sur la tutelle, voudrait éviter tout amalgame. A ce jour, elle a diligenté trois dossiers qui ont conduit à la suspension, pour une période de trois mois, des maires de Yaoundé VI, Dibang et Eyumodjock. Les deux premiers ont été révoqués par décret présidentiel, après que les faits qui leurs étaient reprochés, ont été définitivement établis. Pour le cas des maires poursuivis en justice, comme citoyens ordinaires, le Minatd constate la déchéance, conformément aux textes, lorsqu’une condamnation est définitivement prononcée. Comme il en fut pour le maire de Wabane. Pour les maires d’Ebebda et de Balikoumbat, la logique élémentaire voudrait que l’on attende que les dossiers soient apurés en appel.

Pour le reste, la tutelle observe avec beaucoup de discernement, les affaires de ces maires directement traînés en justice par des conseillers municipaux dont on sait qu’ils sont parfois manipulés ou mus par la volonté d’écarter un adversaire politique. Le conseil municipal ayant des instances susceptibles d’approuver ou de rejeter la gestion d’un maire, la saisine directe d’instances judiciaires par un conseiller, ne peut ne pas susciter des questions. Cette prudence ne manque pas d’intérêt ni cette tendance tâtillonne à recouper l’information. Dans la mesure où un examen approfondi des faits semble par exemple indiquer que tel maire appréhendé, avec fracas, il y a quelques jours, serait innocent des torts dont on l’a accusé.



Prudence

Pour les cas avérés, on ne peut retenir à la décharge de certains élus locaux, le fait qu’ils aient été propulsés à ce poste où leurs nouvelles missions les amènent à gérer la fortune publique, sans aucune préparation. Nombre d’entre-eux se seront pour le moins, trompés d’époque, en confondant leur mairie à des rentes. La promotion de la bonne gouvernance et le combat engagé contre le détournement de deniers publics, n’épargne aucun secteur de la gestion publique.

Au Minatd, on rappelle volontiers que tout a été mis en œuvre pour aider les maires à bien gérer leur municipalité. Il y aura eu à cet égard un temps pour tout. Un temps pour le renforcement des capacités, un temps pour la sensibilisation. Voici venu le temps des sanctions.

L’implication de maires dans le détournement des fonds destinés au développement de leur commune, constitue un sérieux sujet de préoccupation. L’éléction de ces personnes dans des circonscriptions où on les a vus naître, aller à l’école, grandir, devrait être perçue comme un pacte de confiance. En cela tout écart de conduite ne peut s’assimiler qu’à de la trahison. C’est du reste sur ce tableau que les gens réglant des comptes personnels ont beau jeu.

Source: Cameroon Tribune


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