En ouvrant le score peu après la demi heure de jeu, le Camerounais a inscrit son 26e but de la saison. Une réalisation qui lui permet de doubler David Villa au classement des buteurs en Espagne et de devenir, ainsi, "Pichichi" de la saison. De quoi boucler en beauté un exercice 2005-2006 historique pour le club catalan et pour son immense attaquant.
Il était écrit que cette saison serait celle de tous les succès pour le Barça. Champion d'Espagne et champion d'Europe, le club catalan a tout raflé sur son passage. Tout ou presque, car à l'amorce de l'ultime partie de sa saison marathon, samedi soir sur la pelouse de Bilbao, l'un des siens, en la personne de Samuel Eto'o, avait l'occasion de briller une dernière fois avant que le rideau ne se baisse sur la Liga. A égalité avec le Valencian David Villa en tête du classement des buteurs, le Camerounais savait qu'un seul but dans la cathédrale de San Mames lui permettrait de devenir le "pichichi" de l'exercice 2005-2006. Et comme souvent avec Barcelone cette saison, l'attaquant s'est montré à la hauteur de l'enjeu.
Un enjeu qui lui tenait particulièrement à cœur. Car si nombre de ses coéquipiers victorieux d'Arsenal à Saint-Denis en milieu de semaine étaient restés en Catalogne, le fier attaquant blaugrana avait tenu à relever le défi basque. Il ne lui a finalement fallu à peine plus d'une demi-heure pour qu'il ne parvienne à ses fins. En ouvrant le score, Eto'o plantait sa 26e et dernière banderille de la saison, celle qui le sacre ainsi roi des buteurs en Espagne, lui qui avait échoué à une longueur de Diego Forlan la saison passée (25 buts contre 24).
Des buts cruciaux
La récompense est belle. Elle est qui plus est complètement justifiée pour un attaquant hors du commun, sans doute le meilleur de la planète avec son copain Thierry Henry. On imagine d'ailleurs ce que les deux hommes auraient été capables de faire ensemble si le Gunner avait décidé de rejoindre la Catalogne la saison prochaine. L'association avait de quoi faire rêver au sein d'une équipe taillée pour l'histoire...
Une histoire, justement, qui retiendra qu'en cette saison de grâce 2005-2006 pour le Barça, les buts de l'ex-pensionnaire de Majorque ont jalonné tous les exploits des Blaugranas. Tant en Espagne, lorsqu'il ouvre la marque à Bernabeu face au Real (3-0, le 19 novembre) ou encore lorsqu'il crucifie Vigo (1-0, le 3 mai), offrant ainsi aux siens officiellement le titre de champion du pays, qu'en Ligue des Champions. Ses réalisations à Chelsea ou face à Arsenal en finale, pour ne citer que celles-ci, ont fait du joueur de 25 ans l'un des grands artisans du sacre européen catalan.
Un homme de convictions
Surtout, plus que la distinction honorifique, le nouveau titre glané samedi par le Ballon d'or africain 2003, 2004 et 2005, récompense une force de caractère hors norme. Car, lui qui a humilié tant de défenses sur le rectangle vert n'a pas manqué de se faire des ennemis de l'autre côté de Pyrénées. Souvent mis en cause pour certaines déclarations jugées déplacées, Eto'o a dû, en outre, subir l'hostilité la plus imbécile qui soit, celle empreinte de racisme qui n'a pas malheureusement pas manqué de descendre régulièrement des tribunes ibériques cette saison.
Proche à quelques reprises de quitter le terrain, blessé par la bêtise humaine -on se souvient notamment du dernier déplacement à Saragosse-, le meilleur buteur de la dernière CAN a toujours su faire face avec dignité. Car plus qu'un génial buteur, Samuel Eto'o junior est avant tout un homme de convictions, un de ceux qui garde la tête haute en toute circonstance. Que le personnage plaise ou non, le Camerounais ne triche jamais. Et qu'il plaise ou non, il sera, en tout cas, l'un des (très) grands absents de la prochaine Coupe du monde...
Source: Sports.fr
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