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Retour gagnant au stade de France pour Eto'o
Eto'o, fauché par Lehman qui sera exclu
S'il vous arrive de vous rendre à Barcelone, faites un détour par le Camp Nou, et payez-vous une visite pour leur musée. Là-bas, parmi tous les différents souvenirs, vous verrez, bien en évidence, un trophée aux grandes oreilles seul et unique en son genre, au milieu de diverses coupes de catalogne, de liga, ou encore de coupe du Roi. Dans les musées d'autres grands clubs, comme Manchester ou l'Inter de Milan, vous n'en verrez que deux. En France, il faut se rendre à Marseille pour trouver le seul trophée de l'Uefa Champion's league qu'un club français ait gagnée. C'est vous dire quelle importance, quelle valeur a cette fameuse coupe aux grandes oreilles, que des joueurs comme Ronaldo n'ont jamais gagnée.
En quatre participations à une finale de ligue des champions, le barçà n'avait remporté la C1 qu'une fois. Un bon joueur, ne peut s'espérer dans le cas général à jouer une finale de ligue des champions qu'une fois, deux s'il a de la chance. Il faut aller chercher du coté de Zidane, Maldini, ou Raul pour trouver des joueurs en ayant disputé plusieurs.
Samuel Eto'o savait donc qu'il ne fallait pas laisser passer sa chance, face à Arsenal qui disputait sa première finale de ligue des champions, après leur finale perdue de coupe de l'Uefa il y'a quelques années face à Galatassaray. Les média attendaient un duel Ronaldinho - Henry, mais c'est bien "pichichi!" que chantaient dans les rues parisiennes les supporters catalans. Car hier soir, c'est bien le lion qui a rugi dans le stade de France, comme il avait déja rugi en coupe des confédérations en 2003, face au Brésil.
Les intentions londonniennes étaient simples : bloquer le jeu barcelonais au milieu de terrain, et compter sur un exploit d'Henry ou sur un coup de pied arrêté pour l'emporter. Mais Samuel Eto'o Fils, le "campeones de la liga de campeones" comme l'ont surnommé hier quelques supporters camerounais, ne l'entendait pas de cette oreille.
Dès la 2e minute pourtant, Henry avait un face à face avec Victor Valdès, mais butait sur le portier en n'utilisant pas pour une fois son désormais légendaire plat du pied. Les choses se tassaient ensuite, et dès la 17e minute, Eto'o, bien lancé par Ronaldinho qui évoluait dans l'axe, partait dans le dos de la défense pour crocheter Lehman, qui ne pouvait rien faire que de se saisir du lacet du vivace attaquant pour l'arrêter. Sanction immédiate et sans appel : carton rouge pour le portier allemand, et sortie de Pires pour les gunners se retrouvant alors à dix.
Henry a essayé mais a manqué de réalisme
Campbell a ouvert le score de la tête
C'est sans doute le tournant du match, et les gunners se repliaient alors complètement en défense, et réussissaient tout de même à ouvrir le score : sur un coup franc excentré de Thierry Henry, Campbell un peu oublié par la défense propulsait de la tête la balle au fond des filets, donnant l'avantage à son équipe.
Dès lors, Eto'o avait compris qu'il ne tenait qu'à lui de rentrer dans la légende, d'offrir la coupe aux grandes oreilles aux siens. Dans les arrêts de jeu, sur un appel en pivot dans la surface, il déviait astucieusement de l'extérieur du droit pour lui même, laissant son défenseur bouche bée, avant de frapper du gauche, mais d'un réflexe étonnant, Alumnia, le remplaçant de Lehman déviait du poing sur le poteau. C'était le premier avertissement.
Eto'o homme du match, dans tous les bons coups du barça
Eto'o jubilant après son but
En deuxième mi-temps, les catalans mettaient sous pression leurs adversaires, sans pour autant trouver l'ouverture, face à une défense bien en place, et un milieu de terrain solide. Très vite, les experts se sont rendus compte qu'autant Henry était physiquement cuit, autant Ronaldinho voulait plier le match à lui tout seul, oubliant très souvent ses partenaires pour essayer de s'infiltrer dans la surface, pénalisant ainsi son équipe. Alors l'entraineur catalan essaie de donner plus de jeu à son équipe, faisant alors rentrer successivement Inesta, Larsson et Belleti, le premier pour suppléer Deco abandonné par le Brésilien, le second pour donner plus de mouvement en attaque, et le troisième pour apporter plus de percussion. Choix payant puisqu'à la 76e minute, sur une passe dans l'axe, Larsson déviait pour Eto'o, qui contrôlait du gauche, avant de placer du plat du pied, égalisant pour le FC Barcelone. Tout un symbole, Eto'o ayant souvent été comparé à Henry cette saison, certains observateurs disant qu'il avait besoin de prendre des cours de réalisme et notamment de plat du pied chez l'attaquant français. Ce soir, Henry avait raté toutes ses occasions de but, et Eto'o marquait, en plus du plat du pied. Cette égalisation, arrivant dans un moment ou les gunners étaient dans leurs derniers retranchements, signifiait pour tous la victoire du barçà, leurs adversaires n'étant plus capables de répliquer.
Arsenal a été héroïque mais n'a pas tenu
Belletti n'en revient pas
Les Barcelonais s'installaient alors définitivement dans la moitié de terrain d'Arsenal, qui avait été très vaillant pendant plus d'une heure, il faut le reconnaître, mais qui avait été au bout de ses limites, à l'image de son attaquant capitaine et meilleur joueur Thierry Henry, complètement carbonisé. Et c'est très logiquement que Belleti, encore servi par Larsson, contrôlait avant de frapper en force du droit, donnant l'avantage aux siens.
Eto'o avec son drapeau camerounais, consolant Henry
Les catalans terminaient alors le match sur une passe à dix, avant d'être sacrés pour la 2e fois de leur histoire, champions d'Europe. Eto'o quant à lui, qui sera au pire des cas pichichi à égalité avec Villa, est le premier Camerounais à gagner la C1 en tant que titulaire. Avec 49 buts en 2 championnats au barçà, il s'inscrit comme l'un des très grands joueurs de leur histoire, et ajoute une ligne en or à son palmarès déja bien garni. Il a gagné hier soir son pseudo-duel face à Thierry Henry, et fait connaître un peu plus le Cameroun. Dès la victoire, comme à son habitude, le Camerounais déambulait déja dans le stade avec le drapeau vert-rouge-jaune, avant d'offrir son maillot au jeune gunner Alexandre Song.
Pour la petite histoire, avant le match, voici un entretien avec quelques supporters d'Arsenal :
- Yes, we will win tonight, we have Thierry Henry ! We have god !
- You have Thierry Henry, but it's not his day. Barcelona has Samuel Eto'o
- Samuel who ?
- Samuel Eto'o Fils ? the pichichi of the liga. twenty-five goals in this year
- I'm sorry, I don't know who you are talking about.
- Samuel Eto'o, from Cameroon ! FC Barcelona striker
- From Cameroon, I know Roger Milla, but I don't know Samuel Eto'o
- Tonight you will know him
Et c'est ce qui arriva... Félicitations Samuel Eto'o!
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