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Etudier en Russie : à quel prix ?
(17/05/2006)
Quelles garanties dans ce contexte pour les Camerounais intéressés par des études en Russie ?
Par Yves Atanga

Surprenant. Le consulat honoraire de la Fédération de Russie lance une campagne de promotion des études supérieures pour les Camerounais. L’annonce à caractère publicitaire est diffusée régulièrement depuis une semaine dans les journaux de la place. Le consulat, basé à Douala et le Centre russe Africain des services universitaires (RACUS) co-auteurs de cette campagne de communication ont l’intention avouée d’attirer des Camerounais vers la Russie, où semble-t-il, des conditions favorables leur sont proposées dans des filières aussi prisées que la médecine, la pharmacie, l’informatique, les télécommunications…

Le communiqué parle par exemple de frais de scolarité annuels moyens compris entre 700.000 F Cfa et un million de F Cfa. Par rapport à l’Europe de l’Ouest et à l’Amérique habituellement objets de la ruée des Camerounais, c’est effectivement très jouable. D’autant plus que la formation est de bonne qualité, si l’on en croit les autorités russes, mais aussi plusieurs anciens étudiants aujourd’hui rentrés au pays.

Tout cela est très beau. Seulement, il s’agit bel et bien de la Fédération de Russie. Ce pays de l’Europe de l’Est qui connaît depuis quelques années une montée inquiétante de la xénophobie. Notamment dirigée vers les étudiants étrangers et africains. Et de ce point de vue, il est aujourd’hui difficile d’envisager de faire des études supérieures en Russie, sans appréhender le risque réel que constitue aujourd’hui la montée des crimes racistes dans ce pays. Ce ne sont pas les exemples qui manquent pour illustrer le côté périlleux d’une aventure universitaire au pays de Vladimir Poutine.

Le plus récent et le plus médiatisé est survenu il y a tout juste un mois, le 16 avril dernier à Saint-Pétersbourg. Samba Lampar Sall, un étudiant sénégalais de 28 ans a été tué d’une balle dans la tête. Il sortait d’une boîte de nuit. Un suspect a été arrêté et le parquet a retenu le mobile raciste pour cette agression. C’est l’arme, un fusil à pompe gravé d’une croix gammée, qui permet de classer le crime dans la liste qui ne cesse de s’allonger. Des compatriotes y figurent malheureusement. Et parmi eux, Léon Kanhem, un étudiant camerounais de 28 ans, poignardé à mort le 24 décembre dernier dans une rue de Saint-Pétersbourg. Le jeune homme était arrivé dans la pays seulement trois mois plus tôt.

C’est pour toutes ces raisons qu’on peut quand même ouvrir grand les yeux devant une offensive de charme des autorités consulaires et universitaires russes. Et à cause de cette litanie d’exemples d’étrangers tués, il est légitime de poser la question de la garantie sécuritaire, qui devrait logiquement accompagner le flux attendu d’étudiants camerounais au bout d’une telle campagne. La question n’est pas évoquée sur le site de RACUS.

Ce qui n’est pas de nature à dissiper les appréhensions. Et les chiffres publiés par certaines organisations antiracistes en Russie achèvent de semer le doute dans les esprits de ceux qui seraient tentés. Ainsi, d’après l’ONG baptisée Bureau moscovite des droits de l’homme, citée par le quotidien français Le Figaro, 44 crimes racistes ont été commis en Russie en 2004. L’association Sova, une autre organisation de même type, parle plutôt de 46. Un chiffre qui a baissé en 2005 (28 meurtres).

Et depuis le début de cette année 2006, une quarantaine d’agressions à caractère racistes ont été enregistrées, principalement dans les deux grandes villes du pays, Moscou et Saint-Pétersbourg. Elles ont fait une dizaine de morts. Le nombre de personnes blessées lors d’attaques racistes est encore plus impressionnant : depuis 2004, entre 25.000 et 50.000 étrangers auraient été atteints dans leur intégrité physique, d’après ces sources.

Tout cela dessert évidemment l’image de la Russie, pourtant engagée dans une politique d’ouverture. Et si diverses organisations internationales des droits de l’Homme estiment que le autorités de Moscou ne sont pas suffisamment sévères, des efforts sont perceptibles. Ainsi, le gouvernement russe a approuvé au lendemain de l’assassinat de Samba Lampar Sall, un projet de loi prévoyant des peines plus rudes contre les violences et la propagande racistes.

Cela suffira-t-il à stopper la vague meurtrière ?






Source: Cameroon Tribune


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