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Yaoundé : Coups de feu à la prison
(03/05/2006)
Les responsables du pénitencier de Kondengui ont fait face à la mutinerie en tirant pour calmer les détenus.
Par Dorine Ekwè

Il est environ onze heures et les premiers visiteurs sont surpris de s'entendre dire qu'aucune visite n'est admise "pour des raisons de sécurité". Le manège des gendarmes, policiers et gardiens de prison, armes au poing autour de ce lieu d'incarcération n'augure rien de bon. De même, les coups de feu qui sont entendus de l'intérieur de la prison quelques temps plus tard, viennent semer la pagaille dans la foule. La circulation est arrêtée pendant une bonne partie de la matinée alors que les renforts de gendarmes et policiers n'arrêtent pas d'arriver. Les visiteurs, eux, sont priés de regagner leurs domiciles.

"Depuis dimanche, on nous interdit d'entrer à la prison. A ce jour, on nous a juste dit de déposer la nourriture au niveau de la deuxième porte d'accès mais tout le monde n'a pas pu le faire. Lundi, c'était le même manège et aujourd'hui, on nous dit que personne n'entre", raconte Madeleine N. qui décharge de sa tête un sac plein de plantains mûrs et autres victuailles. "A l'intérieur, j'ai mon fils et mon cousin qui sont incarcérés pour vol. Ces coups de feu ne me rasurent pas du tout", continue-t-elle alors que de l'intérieur de la prison, on entend une grande clameur. Les détenus crient à tue-tête et tapent sur tout ce qui peut faire du bruit.

Le directeur de l'administration pénitenciaire au ministère de l'Administration territoriale et de la décentralisation (Minatd) vient de faire son entrée et, semble-t-il, les prisonniers manifestent leur mécontentement. Quelques minutes plus tard, une gardienne de prison, infirmière, est escortée hors du pénitencier et a un poignet bandé. Elle semble quelque peu effrayée. "Au début de la manifestation, elle a été coincée à l'infirmerie et est allée se réfugier au quartier des femmes.Elle n'a pas été brutalisée. C'est en grimpant l'escalier de secours que nous lui avons envoyé qu'elle s'est fait mal au poignet. C'est tout" confie un intendant de prison recontré sur les lieux.

Tout part en effet d'une décision prise dimanche dernier par le régisseur de la prison centrale de Yaoundé à Kondengui, Gabriel Tchamani, d'interdire les visites après l'évasion de trois détenus de cette prison. Le lundi suivant (1er mai), la mesure reste de rigueur et, hier mardi, les visiteurs sont également informés qu'ils ne pourront que déposer les vivres aux prisonniers comme cela a été le cas dimanche. Une décision que les détenus n'acceptent pas. Ils prennent donc d'assaut la cours de visite et refusent de regagner leurs quartiers respectifs tout en menaçant d'entrer au quartier des femmes et de les délester de leurs biens. "C'est pour éviter qu'ils n'aillent dans le quartier des femmes que nous avons tiré dans le vide. C'était juste des tirs dissuasifs, et rien d'autre", affirme un personnel de cette prison.

Il poursuit d'ailleurs, "La mesure prise par le regisseur d'interrompre les visites était tout simplement une mesure sécuritaire. On venait de perdre trois hommes et, avec les embouteillages que l'on observe souvent aux portes pendant les jours de visites, c'était dangereux de les laisser ainsi." Après trois heures d'attente et de brouhaha, les détenus ont finalement eu gain de cause et, pour les plus téméraires, les visiteurs ont pu rencontrer leurs parents. Ce qui a ramené le calme au sein du penitencier où a eu lieu une concertation entre le régisseur et les responsables du ministère de l'Administration territoriale et de la Décentralisation.


Source: Quotidien Mutations


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