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La grande désillusion des candidats
(20/04/2006)
Ils se distinguent facilement au milieu de cette foule hétéroclite du collège Liberman.
Par Frédéric BOUNGOU
Probatoire Spécial


Ils se distinguent facilement au milieu de cette foule hétéroclite du collège Liberman. La mine renfrognée, les trois camarades, deux garçons et une fille, n’ont pas l’air particulièrement réjoui en ce mercredi matin, 19 avril 2006. Pourtant, ils viennent de retirer, comme les autres jeunes élèves camerounais recalés au Bac tchadien, au motif qu’ils n’ont pas leur certificat de probation, la précieuse fiche d’inscription qui leur permettra d’éviter peut-être l’année blanche. C’est que, le soulagement des premiers instants a cédé la place au doute.

“ Nous ne nous faisons pas d’illusions sur nos chances de réussite ”, déclarent-ils d’emblée, presque découragés, au reporter du Messager. Les raisons de ce défaitisme se trouvent dans leurs capacités intrinsèques à transcender leur moral aujourd’hui en berne, et dans la sincérité de la démarche des autorités camerounaises.

“ Je me suis préparé pendant 18 mois pour passer un examen qu’on me refuse. A la place, on me propose un autre que je n’ai pas du tout préparé. Ce n’est pas en un mois et demi que je vais l’avoir ”, confie, désabusé, l’un d’eux. Elève, à l’Institut supérieur de l’informatique et de gestion (Isig) tout comme ses deux camarades, ce sera la troisième fois que A.B.(*) essayera de triompher du probatoire sans succès, jusqu’ici.

Cette énième tentative ne s’annonce pas sous de meilleurs auspices. “ Avant de m’inscrire cette année en terminale spéciale dans la série A (la plus accessible du Bac tchadien selon les candidats rencontrés, Ndlr), j’étais élève en première D pendant deux ans. Maintenant, on me demande de renouer avec des enseignements desquels j’étais déconnectés pendant 18 mois ”, explique A. B. Ce n’est pas la seule difficulté.

“ Pour ne rien arranger à notre situation, plusieurs livres inscrits au programme de cette année sont nouveaux ”, renchérit une autre élève citant entre autres, le livre de physique pour la première D, ceux d’anglais et physique pour la première A. “ Je suis venu déposer mon dossier, juste pour me donner l’illusion de ne pas perdre mon année scolaire ”, conclut un autre élève de l’Isig qui lui, a déjà essuyé 5 échecs face au probatoire et qui pensait éviter la 6ème confrontation en allant présenter directement le Bac cette année au Tchad…



Rassurer l’opinion et les candidats


Jusqu’à mardi dernier, soit deux jours après le début de réception des dossiers, ils étaient déjà quelque 180 élèves à avoir retiré leur fiche d’inscription. A ce rythme là, les 850 fiches fournies aux responsables du collège Liberman auront du mal à être épuisées. Le recteur apporte pourtant un bémol. “ Le rythme lent observé peut être trompeur, relativise le Père Damien Kono. On le sait, chez nous, les gens attendent généralement le dernier jour pour se présenter. Lundi, seulement 20 candidats se sont présentés contre 160 le deuxième jour.

Mais il faut aussi dire que certains ont mal compris le communiqué de l’Obc. Ils croyaient qu’il s’agissait de passer le Bac tchadien ici. ” La perspective de cette prochaine affluence ne va pas sans inquiéter les responsables de l’école qui ont été mis devant le fait accompli par l’Obc. “ Le personnel d’appui promis par les responsables de l’Obc tarde à arriver. Pour le moment, nous sommes obligés de puiser dans nos effectifs suffisamment débordés ”, avoue le chef d’établissement qui reçoit les candidats de 7h 30 à 12h puis de 14h 30 à 18h.

Sur le plan administratif, aucune facilité n’a été prise en faveur de cette opération d’urgence. Les candidats, après avoir retiré leur fiche d’inscription, se débrouillent chacun à mettre son dossier à jour dans les différentes administrations concernées, notamment les mairies (copie d’acte de naissance) et les hôpitaux publics (certificat médical).

“ Selon les instructions reçues, nous nous contentons de donner les fiches d’inscription aux candidats, de leur indiquer les pièces à verser au dossier et de percevoir les frais d’inscription ”, explique le Père Damien Kono. Sur le plan de la sécurisation des dossiers, le centre spécial de Liberman ne disposait pas encore d’un code numérique jusqu’à mardi soir, a-t-on appris auprès des responsables.

“ Le seul code que nous sommes autorisés à porter sur les fiches d’inscription c’est celui de candidat libre. ” Tout ceci, au-delà du caractère urgent de la procédure, laisse planer sur l’opération un manque de sérieux dans le traitement des dossiers. Et renforce les candidats sur le manque de sincérité qu’il y a autour de cette initiative.

“ Les pouvoirs publics veulent tout simplement se donner une certaine contenance face à la pression des élèves recalés et de leurs parents ”, disent aujourd’hui les plus sceptiques. Beaucoup ne sont pas convaincus que leur dossier n’atterrira pas dans quelque poubelle, le moment venu. Le gouvernement, s’il veut rassurer l’opinion, doit apporter au plus vite, les preuves de la crédibilité de cette opération.


(*) les initiales du nom ont été changées

Dossier d’inscription :

3 photos 4x4
contacts téléphoniques
fiche d’inscription à remplir (gratuite, à retirer au centre)
frais d’inscription : 9 500 Fcfa + 1 000 Fcfa (timbre fiscal) pour les séries A, B, C, D et E ; 9 500 Fcfa + 2 000 Fcfa (timbre fiscal) + participation aux matières d’œuvre ( de 3 500 Fcfa à 7 000 Fcfa) pour les séries techniques.


Source : Le Messager


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