Rechercher
Rechercher :
Sur bonaberi.com   Google Sur le web Newsletter
S'inscrire à la newsletter :
Bonaberi.com
Accueil > News > Société
Yaoundé : 30 jours pour démolir
(07/04/2004)
La Communauté urbaine met en demeure les occupants des marécages du quartier Bastos.
Par Rédaction

Sur un mur d’enceinte en construction, cette inscription à la peinture rouge ne passe pas inaperçue. A l’intérieur, on voit bien que la maison en chantier ne sera pas n’importe quoi. Sur un tas de terre rouge issue du terrassement, de petites herbes commencent à pousser.

Le chantier n’est pas encore complètement abandonné. La preuve, quatre ouvriers s’activent timidement. Leur employeur a reçu une mise en demeure concernant son autorisation de bâtir. Il a déjà entrepris les démarches nécessaires et, d’ici quelques jours, les travaux devraient reprendre.

Le communiqué du délégué du gouvernement, mettant en garde les occupants illégaux de la zone marécageuse entre le ministère de la Ville et le carrefour Bastos, ils n’en ont pas encore entendu parler. Et puis, c’est vrai que la concession jouxte le ruisseau qui arrose le quartier, mais, ils ne croient pas en être concernés. Il faudrait peut-être aller voir du côté des autres, ceux des bas-fonds.

A peine dix mètres plus bas, on comprend de quoi il s’agit. La première baraque que nous rencontrons semble ne tenir que sur les dix ou quinze centimètres d’épaisseur de ses murs de contre-plaqués. Assis à l’entrée, deux gamins jouent sans souci avec de la terre rouge et des blocs de pierre, sans doute récupérés au chantier voisin.

Les parents sont allés au travail. En fait, le père est allé au champ, et la mère en ville, où elle tient un petit comptoir de commerce. Chez le voisin, une maison en terre battue recouverte d’une mince couche de ciment non lissé, on a entendu parler du communiqué. C’est un ami de la famille qui a informé un des enfants de la maison.

Ce qu’ils ont compris de l’information c’est que, ce sont ceux des occupants du marécage vers le carrefour Régie qui sont sommés de déguerpir. D’ailleurs, selon leur informateur, des croix rouges ont déjà été tracées sur les maisons concernées. Ici, on ne se croit pas concerné par la mesure. C’est vrai qu’il y a quelques semaines, une rumeur de ce genre avait couru dans le quartier. Mais ce n’était guère qu’une rumeur.

En plus, ce n’est pas la première fois.

Un peu plus loin, un immeuble porte fièrement son nom, Dzal afidi — en Ewondo, le village de l’espoir. En contrebas, trois piquets de bois essaient péniblement de retenir le dernier mur debout d’une maison en terre battue. Les trois autres ayant depuis longtemps été remplacés par des bouts de contre-plaqués, de vielles tôles ou de plastique. Au sol, un morceau de tôle porte encore la fameuse croix et les lettres A D (à démolir), avec une date ; 8/8/2003. Tout près, une plantation de cannes à sucre finit d’atteindre la maturité, à côté de tiges de manioc et de taro.

Pour la plupart des occupants de la zone, il a bien fallu s’adapter. Une plantation par-ci, une caisse de cigarette ou un barbecue de poisson braisé le soir… Il faut bien entretenir l’espoir de ressembler à ses riches et puissants voisins. Entre temps, les uns et les autres ne doivent pas oublier que les marécages et leurs environs sont du domaine de l’Etat. Le communiqué du délégué du gouvernement le rappelle bien.

Gilbert Tsimi Evouna, le signataire de la note, indique que " la Communauté urbaine va prendre ses responsabilités, quant à cette zone délicate et sensible. D’ailleurs, ce problème est pendant à la Communauté urbaine depuis un moment et la très haute hiérarchie suit ce dossier de très près. Le mode de construction dans ce quartier doit rester homogène ".


source: Cameroon-tribune, Serges Olivier OKOLE


Partager l'article sur Facebook
 
Discussions Discussion: 0 bérinautes ont donné leur avis sur cet article
Donnez votre opinion sur l'article, ou lisez celle des autres
Sur copos Sur Copos
Les vidéo clips Les vidéos clips
Récents Récents


Accueil  |  Forum  |  Chat  |  Galeries photos © Bonaberi.com 2003 - 2025. Tous droits de reproduction réservés  |  Crédit Site