Le mythe des apparences chez le Noir, est un mythe globalisant dans la mesure où il peut se traduire comme l’expression d’un mal profond situé d’après moi dans le subconscient. C’est la seule explication plausible pour comprendre les aberrations qui entachent les managements des ambassades par des intellectuels bardés de diplômes, qui ont fait des études en occident, qui ont des postes de responsabilités en occident et qui ne peuvent mettre en place des outils de management simples. On peut ainsi expliquer pourquoi les ambassades sont des poubelles, pourquoi il manque la simple photocopieuse, pourquoi, on n'informatise pas, pourquoi on ne nettoie pas les toilettes etc.Ce mythe a une particularité, celle de dresser un bilan critique sur un sujet qui vit sans repères, sans culture (si oui d’emprunt), sans essence. Ce mythe permet de montrer le niveau du mal dû aux apparences tant au niveau du moi qu’au niveau du Surmoi freudien. En effet, il est aussi important d’aborder ce sujet sous l’angle psychanalytique car le moi est la personne humaine en tant qu’elle a conscience d’elle-même, à la fois sujet et objet de la pensée. Selon Pascal, «Le moi consiste dans ma pensée». Le moi peut être aussi la personne de chaque individu, à laquelle il tend à rapporter toute chose en ce sens que «Le moi est haïssable» selon pascal.
Et selon la psychanalyse c’est l’instance qui maintient l’unité de la personnalité en permettant l’adaptation au principe de réalité, la satisfaction partielle du principe de plaisir et le respect des interdits émanant du surmoi. C’est la personnalité individuelle en tant qu’elle est consciente d’être une, en dépit des changements qui l’affectent, et qui le distinguent des autres hommes. La sociologie et la dynamique de groupe apportent un bémol par ailleurs en assurant qu’il est impossible de définir le moi et sa formation sans le mettre en relation avec le personnage qu’il incarne (fonctions sociales ou professionnelles, rôles assumés ou joués, modèles empruntés au milieu socioculturel).
Il est important de bien comprendre ces éléments car ils expliquent pourquoi fautes de repères authentiques dans le surmoi de l’enfant, il y a une situation traumatique qui va conduire à l’assimilation des repères d’emprunt et cela conduira inévitablement tôt ou tard à un dédoublement de la personnalité, à la mythomanie, à des situations névrotiques selon la psychanalyse. Un comportement qui révèle encore la schizophrénie. Le sujet qui n’a pas ses propres repères adopte alors un comportement qui lui est dicté par ses multiples supports d’emprunt, ses mémoires à tiroirs. Parmi les Africains il se prend pour un africain et parmi les Blancs pour un sujet civilisé, évolué, intégré etc. Un sujet qui vit une perpétuelle confusion, qui est incapable de distinguer le réel de l’illusion. Le surmoi étant idéal du moi et le moi idéal, son idéal est de fait un idéal d’emprunt et de fait ne peut alors que subir et croupir sous les chaînes mentales de l’esclavage. Un sujet qui ne peut puiser sa force dans son paradigme ancestral. Pour moi cette bagatelle de nègres constitue une forêt d’arbres sans racines.
Quelles sont les manifestations de ces troubles au niveau du moi et au niveau social, au niveau de l’Etat et comment on peut venir à bout de cette affection de la conscience ? Voilà les axes directeurs, les clés qui permettront de comprendre ce dernier mythe et qui expliquent les raisons de base de notre mal-être collectif.
Au niveau de l'individu
Au niveau de l’individu, il est clair qu’en absence de repères et de fondements le mythe des apparences se traduit au quotidien par la volonté des nègres assimilés et indigents, esclaves consentants à copier un modèle de vie qui ne leur est guère propre (puisqu’ils n’en ont pas un) mais un modèle qui leur est imposé par le monde occidental comme un gage d’idéal. Ils se doivent de copier la civilisation, le modernisme, avec tous les idéaux qui vont bien la démocratie, la liberté, la politique etc. Alors monsieur ne s'affirme que par ce qu'il possède et non pas par ce qu'il est. En bon parvenu, monsieur met en avant les titres et les diplômes que le maître occidental lui a fièrement donné. Reconnaissez le docteur untel, baisez-moi les pieds je suis professeur tel, abaissez-vous, je suis l'ambassadeur tel, le ministre tel, le directeur tel etc. Mais quand tu es un homme réfléchi, cette simple perspective ne te vient même pas en idée. Tu as fait des études, c'est bien pour toi et ta famille alors aux titres, tu préfères la simplicité car tes titres ne sont pas des garanties d'un savoir infini. Par la force des choses, tu as été reconnu apte et éclairé dans un domaine bien précis bien plus que le simple vulgum pecus. Alors reste toi-même ! Opte pour la simplicité mon frère. Devant le Blanc arbore ton titre si tu veux car tu es dans le même référentiel que lui mais devant tes frères illettrés, fait preuve de modestie, montre le chemin à suivre en usant de tes connaissances. Cela ne te fera pas de mal mais bien au contraire.
Si on évite d’adopter un simple cheminement au travers de principes abscons pour préférer se poser la question de savoir quels sont les piliers qui régissent la vie de tout être humain, il apparaît évident que parmi les fondements qui sont utiles et insécables à l’existence d’un individu normalement équilibré, il y a la culture, celle qui permet à l’individu de se distinguer des ses autres congénères, celle qui est garante de son authenticité. Il y a sa race, moyen visuel qui permet de le repérer au premier coup d’œil. Il y a sa religion, ses traditions qui le relient à ces ancêtres, il y a son nom qui est aussi un lien vivant d’identité et d’identification etc. Aborder le nègre sous cette approche critique amène au lamentable constat que beaucoup de nègres qui disent vivre à l’occidental aujourd’hui vivent en totale apesanteur par rapport à l’occident et à fortiori par rapport aux autres peuples qui eux vivent avec les dogmes qui sont garants de leur identité et qui sont utiles pour l’autodétermination personnelle mais aussi pour l’autodétermination des peuples.
Un nègre exempt de ses valeurs fondamentales, vit pour consommer les illusions de l’occident. Il se lisse les cheveux à la soude, se décolore la peau, adopte les mimiques, le timbre vocal de son maître blanc, les pratiques sexuelles, les apparences vestimentaires, les rêves, vit pour calomnier ceux qui sont différents et qui ne suivent pas sa servitude etc. Quand un peuple partage les mêmes rites ancestraux, vit avec le même idéal, les mêmes repères, il peut plus facilement se construire que s’il vit en copieur invétéré d’une civilisation qui est aux antipodes de ses valeurs ancestrales. Si on aborde le problème au niveau sociologique, il est intéressant de chercher à savoir quelles sont les conséquences directes de cet état de choses au niveau supérieur qui est celui de la structure sociale qu’on choisira de représenter pour des besoins de facilité par l’Etat ? Car si le mal est individuel, comment s’intègre-t-il au niveau social ? Cette fracture psychologique que nous avons mise en évidence en introduction se traduit au niveau supérieur qui est la société par toute une panoplie de dérives tant au niveau de l’Etat qui ne dispose pas de ses propres idéaux qu’au niveau des populations.
Au niveau de l'Etat
Le mal de plusieurs consciences malades va se manifester à des niveaux supérieurs par des sociétés dans lesquelles il y a des pertes de repères commun d’éthique sociétale(morale). L’anormal devient par la force des choses normal. On vole, on corrompt, on donne des pots de vin, on accepte et on exige des bakchichs, on détourne les deniers publics parce que c’est courant, on use et abuse du bien collectif etc.
La horde de savants au cerveau formaté n’a pas conscience que les pays vivent encore à l’époque coloniale, qu'ils sont encore soumis. Elle n'a pas conscience que les modèles d’administration sont des pâles copies des modèles occidentaux. Mais ce qui est encore plus grave, ce sont les dénominations de ces pays, des villes des circonscriptions territoriales etc. qui n’ont rien d’authentique. Les pays, les villes, les divisions administratives portent encore les marques indélébiles des colons. (Libreville, Yaoundé, Brazzaville, Haut-Ogoué, Haut-Nyon, Port-gentil, Cameroun, Centrafrique, Lac Victoria, etc.)
D’aucuns objecteront en me disant qu’on ne peut effacer un fait d’histoire d’un coup de cuillère. Certes mais on peut définir et affirmer son statut de pays indépendants et libres en ayant des noms purement africains qui ont une signification africaine. Et par voie de fait qui sont authentiques et propres aux africains. L’administration publique se fait avec les repères de l’occident. On emprunte les constitutions étrangères. On copie les modèles politiques étrangers sans se soucier de l’adéquation entre l’être et le paraître. On opte pour le paraître. Nous sommes un Etat démocratique. La démocratie est une de ces importations bâtardes avec laquelle bien des dirigeants ont du mal car elle ne repose sur rien de bien sérieux. C’est également l’importation des concepts juridiques et judiciaires qui sont pourtant fondamentaux pour bâtir un pays. Le plus dramatique et le plus insolite dans tout ça c’est qu’on a maintenu les chaînes autour des tombes des patriotes condamnés avant les indépendances jusqu’à nos jours (au cimetière de Douala par exemple).
Tous ces choix sont peu réfléchis ou sont des choix absurdes car on n’est pas dans la logique de l’être, du réel mais dans la logique du paraître et de l’illusion. On copie tout sans essayer de comprendre ni de l’adapter. Ce qui explique alors que nombre de pays africains sont des bébés handicapés qui ont vu le jour il y a 50 ans et ne peuvent se lever car ils sont paraplégiques. Ce sont de simples images des pays occidentaux. Inconsciemment et sans s’en rendre compte, on retrouve donc au niveau des institutions qui régissent une nation, un peuple, les marques indélébiles de la servitude. Par voie de fait, on ne peut donc espérer détacher ces sceaux à l’échelle de l’individu si collectivement les chaînes de la servitude sont toujours présentes.
Au niveau des populations
Le mythe des apparences se traduit par plusieurs dérives sociales. Ce sont des peuples frères qui se lèvent contre des peuples frères, les guerres que nous ne pouvons comprendre mais des guerres qui ont leurs fondements dans cette diffraction de la psyché. Par orgueil, on achète des armes pour plaire au maître, pour montrer que l’autre n’est rien, qu’on est intelligent, qu’on peut compter sur ses amis occidentaux, qu'on peut compter sur ses frères maçons. Les jeunes se décapent la peau, se lissent les cheveux, se ruent vers l’occident pour y exercer les travaux d’esclavage. Les intellectuels eux ont déserté leurs pays, ce sont des jeunes qui veulent s’enrichir sans travailler et mener une vie de golden boys.
Ce sont tous ces travers dont on se gave en croyant vivre de manière civilisée. Ce sont des pratiques sexuelles très peu respectueuses sur les femmes, ce sont des recherches de concepts complètement absurdes comme l’égalité dite des sexes. N’allez pas dire que Mouyabi est sexiste par pitié, j'ai le dos large mais ne me mettez pas aussi les femmes à dos S.V.P Égalité des sexes non mais égalité des droits, égalité des sexes devant les lois oui ! Le mal que cause cette myopie de la conscience, cette schizophrénie se traduit dans les relations entre frères par la perception faussée de son semblable. Ceux qui se pensent être plus civilisés (ceux qui ont des gros diplômes, ceux qui voyagent en Europe, ceux qui mettent les vêtements du Blanc, ceux qui pensent avoir des amis occidentaux etc.) ont tôt fait de déshumaniser leurs propres semblables. « C’est un dernier », « C’est un minable », « C’est un sauvage »,« C’est un minus », « Je le dépasse » etc. Voilà tout une kyrielle d’expressions idiotes qu’adorent ceux qui vous décoiffent tant, par l'opulence de leur propos bas ; car allons donc savoir en quoi il vous sont supérieurs ces Ariens Noirs.
A ce niveau là s’implantent alors l'esclavage moderne, le tribalisme qui lui-même donnera le favoritisme, le népotisme, l’orgueil etc. à défaut la concurrence malsaine, la jalousie, la haine, la médisance, la calomnie, la mesquinerie, la bassesse etc. Cette perception amène à considérer son semblable avec un mépris inconsidéré. Etre Mossi, Guisiga, Bobo, Bamana, Agni, Sérère, Achanti, Zoulou, Toupouri, Moundang, Fali, BéKé, Fang, Batéké, Peul, Miénè, Tutsi, Bamiléké etc. devient une injure. Mais proférer une telle ineptie démontre au contraire le niveau d’exiguïté mentale du sujet qui se dit pensant, son niveau d’asservissement mental lamentable. Miséreux et misérables valétudinaires !
Nombre de dirigeants africains n’ont pas hésité à exploiter ces failles sur les conseils diaboliques de leurs maîtres occidentaux afin de dresser des frères les uns contre les autres. Je pense au Rwanda, au Cameroun, au Congo, au Tchad, en Éthiopie etc. ce qui a donné naissance à des guerres qui résultent en fait d’une perception parcellaire de la réalité par l'absence de repères de tolérance et de respect de son semblable, de considération de l’autre comme un frère avant toute autre perception. Cet état de choses induit qu'on le veuille ou non, une absence de cohésion qui est pourtant le ciment d'une nation, d'un pays, le ciment entre les Hommes qui partagent un même passé, une même histoire, les mêmes idéaux, une absence de cohésion entre les peuples.
Hors, faute de cette cohésion, on ne peut penser ni réaliser le réel développement d’un pays encore moins l’unité à un niveau supérieur qui est celui des peuples. Cette cohésion pourtant qui est seule garante de la survie d’un pays, d'une sous-région, d'un continent dans la situation actuelle dite de mondialisation. On assiste donc impuissant à des sous-ensembles économiques régionaux handicapés qui sont au stade d’éternels projets restés dans l’œuf, de projets démagogiques et inutiles au bas mot. Des ensembles où au contraire on met en pratique les vices qu’on a dans l’âme, on traduit à un niveau plus important, les traumatismes de l'inconscient, la démagogie à outrance, la langue de bois, le mensonge, les égoïsmes, la concurrence malsaine etc. On assiste à l’exacerbation de la dépravation humiliante nègre d’un affront immonde et insolent inoculé des consciences malades.
Il va être difficile de corriger la trajectoire aujourd’hui car le mal est très profond et se trouve tapi dans les bas-fonds de la conscience de chaque nègre, dans les institutions, dans le quotidien. Le travail de démolition de la conscience est celui qu'essaie en vain de réussir l'occident sur les peuples arabo berbères sans grand succès car ce peuple s'appuie sur son paradigme historique culturel et ancestral. Le retard de l'Afrique qui a eu l'indépendance en même temps que les pays asiatiques puise son essence dans cette vie d'apparences. Le ciment culturel, religieux, linguistique etc. est présent chez les peuplades d'Asie ils ont ainsi su être et avant de paraître. En Afrique ceux qui se disent opposants politiques, qui pensent tout savoir, se passent et ne font pas cette analyse, ne prennent pas le temps de la faire car sont attirés par l'idée du pouvoir facile, attirés par les alouettes du pouvoir. Ils arrivent tous avec des bonnes intentions sous les conseils de leurs amis maçons mais se cassent et se casseront les dents car ils n’ont ni les moyens en hommes ni les moyens matériels pour mettre en place des projets parfois très brillants mais malheureusement surréalistes.
"Pour le libéralisme communautaire" écrit par Biya est un exemple de projet en déphasage par rapport au réel, au repère spatio-temporel. Il a manqué à ce projet ambitieux, le paramètre le plus important, les hommes tout simplement, l'adéquation entre l'idéal et la réalité, ce qui était possible. Cette démarche est similaire à une entreprise de plans d'expériences dans laquelle on manque de rentrer le paramètre le plus important. On obtient une solution certes mais une solution qui répond à un autre problème.
Beaucoup d'opposants politiques africains vivent pour certains, si pas la grande majorité sur leurs planètes avec leurs idées mais ont négligé cet aspect des choses qui est au contraire la base à tout projet sérieux. Comme toujours, on veut des gratte-ciel sans prendre le temps de mettre en place les fondements. Leur opposition se cantonne à dénoncer les insuffisances du régime en place, les travers, les vols, les abus mais le problème n'est pas là il se trouve dans leur tête car ils sont victimes à leur insu des conséquences de le la diffraction de leur psyché devenue névrotique.
Prôner voir imposer un retour aux sources sont les garanties du succès d’une politique réaliste et adaptée à nos pays. Imposer les valeurs morales d'éthique, de morale par la justice, le travail etc. sont autant de démarches qui permettent de panser les consciences malades pour que les sujets sachent qui ils sont et alors quand ils sauront qui ils sont, ils sauront où nous devons aller. A défaut donc de poser les réels problèmes on préfère au contraire se focaliser sur des sujets sans intérêts qui ne requièrent à certains égards même pas le droit qu’on se penche dessus. Des débats politiques creux, des combats du chien pour l'os, des interviews d'opposants magnifiés et sans réelle substance. En fait on veut juste paraître avec son nouveau titre : opposant politique, jouer son nouveau jeu de la démocratie occidentale. Nous devons bâtir nos idéaux politiques et non vivre les idéaux des autres. La démocratie n'est pas une fin en soi. Le peuple ne peut de gouverner par lui-même c'est une absurdité sans borne.
Redresser les pays africains passe pour les patriotes inévitablement par la tâche pharaonique d’appeler et de guérir les consciences malades en apportant des éléments de conscientisation pour qu’un jour, il y ait assez de personnes qui partagent le même idéal et assez qui soient capables de mener un réel projet de reconstruction d’un continent malade et à l’abandon. Il est inutile de chercher à paraître, il faut simplement assumer notre retard collectivement et accepter notre misère comme le fruit de notre histoire, de notre passé, de notre présent. Faute d’entamer ce travail qui est le seul travail de fond par lequel nous pouvons penser nous en sortir, nous allons creuser en profondeur le terrain pour une politique de servitude durable pour des générations et des générations encore.
Mais en mon âme et conscience, je ne peux rester insensible au glas atroce éperonné qui tinte la déchéance des progénitures de ma race et les laisser dans les affrontements macabres et mortels d’une agonie de la servitude et de la perdition. Je soulage quelque peu ma conscience en lançant cet appel pour que les patriotes Noirs de la diaspora oeuvrent chacun à son niveau, sans attendre quoi que ce soit en retour mais juste avec une pensée pieuse pour le bien des générations futures.
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