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L'heure de verité du gouvernement
(31/03/2006)
Paul Biya est réputé avoir signé des textes attendus dans le cadre des derniers réglages, avant de s’envoler pour l’Europe.
Par Valentin Siméon ZINGA

Les autorités vont-elles tenir le coup ? Théoriquement, c’est ce 31 mars que certaines réformes doivent avoir connu un coup d’accélérateur, selon l’échéance convenue avec les institutions financières internationales. Deux jours avant ce rendez-vous, il n’était pas acquis que tout allait pour le mieux dans les meilleures des réformes possibles. Il n’empêche. Le discours officiel lui, semblait rassurant.

C’est ainsi que le décret présidentiel approuvant les statuts de la société Cameroon Water Utilities, rendu public le 29 mars, a été rapidement considéré comme un signe d’une accélération espérée des processus en cours. Selon les prévisions, d’autres textes du chef de l’Etat, dont certains sont réputés avoir été signés avant son départ dimanche dernier pour un “ bref séjour privé en Europe ”, devraient être rendus publics avant la fin de la semaine. On annonce dans la suite logique, les textes portant nomination d’un directeur général et d’un président du conseil d’administration de la Cameroon Waters Utilities. Dans la foulée, des décrets relatifs à trois échéances majeures sont aussi attendus : l’un portera création de la société Camtel nouveau, l’autre la nomination d’un directeur général, et un troisième la désignation d’un président du conseil d’administration de la nouvelle société. Sur ce dossier, le gouvernement a, selon nos informations, pris quelque retard du fait de certains “ dysfonctionnements ”.

Scission-liquidation

Ce spectre planait encore sur le processus de scission-liquidation- privatisation de la Camair : après la publication, mi-mars, d’une liste restreinte de sept cabinets, en vue de la sélection d’un liquidateur, les autorités devraient, théoriquement au plus tard le 31 mars, annoncer le nom du cabinet sélectionné. Sur le papier, et dans la logique du gouvernement, aucune inquiétude ne filtrait des sources proches du dossier. Sauf que, dans ce dossier, certains experts restaient circonspects, non pas sur le respect du calendrier, mais sur l’option du gouvernement. Et de fait, le communiqué du ministre de l’Economie et des Finances rendant publique la liste restreinte des potentiels liquidateurs de la Camair s’achevait par une clause qui n’a pas cessé de susciter la controverse : “ Le liquidateur veillera à mener sa mission dans un cadre où l’Administrateur provisoire de Camair continue d’assurer l’exploitation de la société jusqu’à l’aboutissement du processus de création de la nouvelle compagnie aérienne qui succédera à la Camair ”. Certains observateurs trouvaient déjà étrange cet type d’attelage et n’ont pas hésité à annoncer une bien timide compétition pour la sélection d’un liquidateur. Des sources gouvernementales ont tôt fait de balayer cet argument, avançant que le scénario avait déjà bénéficié de l’aval des institutions de Bretton Woods, sans insister ni sur les contours, ni même sur les conditions de cet éventuel accord.

Mutations

Reste le pan de cette série de mesures qui ne semble relever d’aucun calendrier précis : la lutte contre la corruption. Ces dernières semaines, les autorités ont opéré les mutations institutionnelles annoncées dans ces colonnes des semaines auparavant : la création de la Commission nationale anti-corruption (Conac), et la voie ouverte non seulement à l’adoption par les députés, mais aussi à la promulgation du texte d’application de l’article 66 de le Constitution du 18 janvier 1996 sur la déclaration des biens. Or, ces changements s’opèrent au moment où la campagne des interpellations, engagée il y a quelques semaines, semble s’essouffler. Même si le discours gouvernemental sur le sujet annonce la poursuite de l’opération, le sentiment reste tellement répandu au sein de l’opinion que les médias d’Etat- la télévision nationale en l’occurrence- ont été obligés de “ rassurer ” les citoyens, et peut-être avant tout les bailleurs de fonds. Une opération qui intervient alors qu’on évoque, dans les allées du pouvoir, la possibilité pour de présumés auteurs d’atteinte à la fortune publique -impliqués dans des dossiers dont on annonce les rebondissements pour les prochains jours- d’échapper aux mandats de dépôt, voire carrément aux interpellations, moyennant le rapatriement d’une partie des fonds querellés.

Quoi qu’il en soit, le gouvernement sait combien le Fonds monétaire international et la Banque mondiale sont pointilleux sur le sujet. Une chose est sure : dans la perspective espérée d’un examen favorable du dossier Cameroun par les conseils d’administration de ces deux institutions, prévus pour se tenir entre le 23 et le 26 avril à Washington, très peu d’administrateurs feront preuve de mansuétude. Les émissaires camerounais aux sessions du 24 octobre 2005 n’ont pas oublié ce qu’il en a coûté au Cameroun et à la France de trésor de diplomatie face aux plénipotentiaires allemands, japonais et quelques autres.


Source : Nouvelle Expression


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