Ceci est loin d’être un poisson d’avril. Le nouveau mois qui s’annonce sera un mois de vérité supplémentaire sur les prix des produits pétroliers, désormais arrimés aux fluctuations de la conjoncture internationale. Les consommateurs camerounais de plus en plus habitués à la politique de “ rattrapage progressif des prix ” convenue avec le Fmi vont encore devoir ajuster leur porte-monnaie.
La perspective d’une augmentation des prix du gasoil, du pétrole lampant et de l’essence super n’est plus qu’une question d’heure.
Le gouvernement vient de donner son visa pour un ajustement à la hausse de ces produits, selon le principe de l’amère exigence de la “ vérité des prix ” dictée par le Fmi. “ On ne pouvait pas s’y soustraire ”, explique un cadre du ministère du Commerce, en rappelant que les conseils d’administration du Fmi et de la Banque mondiale examineront le dossier du Cameroun pour le franchissement du point d’achèvement de l’Initiative Ppte, fin avril.
Bien plus, les fondamentaux du marché pétrolier international ont globalement évolué à la hausse. Cette semaine, le cours moyen du brent est de 63 dollars à New-York. Depuis le mois de novembre 2005, faut-il le rappeler, le prix du baril oscille entre 58 et 64 dollars. La semaine dernière encore, les spécialistes des marchés pétroliers redoutaient que cette hausse n’atteigne les 70 dollars. Désemparées face à cette conjoncture, les autorités camerounaises qui peinent à remettre en cause, la fiscalité sur les produits pétroliers, ont choisi d’adapter la politique nationale des prix dans le secteur aux fluctuations du marché.
Engageant ainsi les consommateurs à épouser cette nouvelle culture. La banque centrale (Beac) qui vient de mettre en circulation une nouvelle série de pièces de monnaie métallique semble encourager cette option quasi irréversible. Les écarts encore existants entre les prix réels et les prix pratiqués à la pompe seront-ils totalement rattrapés, au risque de rendre illusoire la politique de stabilisation des prix des hydrocarbures du gouvernement camerounais ? En tout cas, la Csph qui gère ce mandat devrait faire l’objet d’un reprofilage institutionnel pour adapter ses missions à la nouvelle donne internationale, en devenant par exemple, une vraie agence de régulation dans le secteur des produits pétroliers.
Source: Le Messager
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