Il y a de quoi s’arracher les cheveux. Surtout si vous avez pris la peine de déposer le fiston tous les matins pendant neuf mois devant le portail du lycée. Pour revenir à la question, l’une des réponses possibles serait de constater que de tels parents ne maîtrisent pas la situation. C’est évident. Voilà une véritable catastrophe, qui est pourtant arrivée un jour à plusieurs responsables de famille. L’expérience d’un enseignant ou de tout autre responsable de la discipline dans un établissement scolaire peut être édifiante à ce sujet.
Les parents sont-ils encore garants de l’éducation de leurs enfants adolescents ? Apparemment non ! C’est une constante que l’on relève dans plusieurs faits survenus dans l’actualité de ces derniers jours. Au contraire, ils donnent très souvent l’impression d’être dépassés par les événements qu’ils n’ont pas su prévenir. Ou tout au moins peu concernés par l’évolution de ces jeunes dont on connaît pourtant la délicatesse. Cela s’est vu la semaine dernière à Douala. Onze élèves du collège Eyengue Nkongo de Deido ont en effet été exclus de l’établissement pour pratiques homosexuelles. La sentence du chef d’établissement a été prononcée avec l’accord de leurs parents. Ces derniers ne se doutaient évidemment de rien jusque-là.
Quelques jours plus tôt, c’est la question des terminales " spéciales " qui était remise sur la table par le ministre des Enseignements secondaires. Dans l’ensemble, elle concerne ces enfants qui ne parviennent pas à réussir le probatoire. Et surtout leur parents qui en guise de réaction aux échecs répétés, s’engouffrent dans cette voie facile, pour peu qu’ils possèdent un peu de moyen. Evidemment quand le parent n’encourage plus son fils ou sa fille à persévérer, il ne faut pas espérer que le petit s’oppose.
Et c’est peut-être de là que vient le problème. Visiblement, les parents semblent ne plus incarner les valeurs qui en faisaient des modèles aux yeux de leurs enfants. A cause d’un seule chose : leur indisponibilité. Le père et la mère travaillent. Ils rentrent souvent tard, fatigués. On les voit donc beaucoup moins présents dès que les enfants atteignent l’âge adolescent et donnent l’impression de pouvoir se débrouiller seuls. Peu de parents aujourd’hui peuvent dire avec fierté qu’ils contrôlent le travail scolaire de leur progéniture de manière assidue.
Les collégiens et les lycéens sont généralement considérés comme des " grands ". On se contente de leur demander s’ils ont révisé leurs leçons. Eux, ils disent toujours oui et ça passe. Quand les parents n’ont pas de temps, c’est comme un monde idéal pour les jeunes. Ils regardent la télé toute la nuit, peuvent sortir comme ils veulent, boire, fumer, fréquenter n’importe qui. Et bien sûr à la maison, ils peuvent se comporter comme les princes face aux substituts d’éducateurs que les parents leur laissent. La femme de ménage, le chauffeur, le répétiteur en prennent souvent pour leurs frais…
Et puis vient le temps de la récolte. Ce sera le bulletin de notes à la fin du trimestre. L’enfant qu’il faut récupérer dans un commissariat ou dans un hôpital après une soirée arrosée. Un coup de fil du proviseur pour vous informer que votre garçon a été surpris en flagrant délit de vol, de pratique homosexuelle, etc. Ces parents-là affichent toujours un air surpris, sûr qu’ils étaient d’avoir " tout donné " à l’enfant (argent de poche, voiture, chauffeur, DVD et autre gadgets pour s’amuser…) Tout, sauf leur présence, qui remplace souvent tout le reste
Source: Cameroon Tribune
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