Carole Ambata, comme tout sportif, avait fait un rêve: disputer une phase finale du championnat du monde. La capitaine des Lionnes du volley-ball et ses lieutenants seront au Japon en novembre prochain, dans le même groupe que le Brésil, le Kazakhstan, les Pays-bas, Porto Rico et les Etats-unis. "C'est une grande première pour le volley-ball féminin camerounais", s'extasie l'ancienne élève de l'Institut national de la jeunesse et des sports de Yaoundé (Injs). Mais, le chemin qui mène à Tokyo n'est pas pavé de fleurs. "Les regroupements de l'équipe nationale ont été reprogrammés après la finale du championnat qui a en principe lieu samedi 25 mars prochain. Ce, dans le but de permettre une participation massive des joueuses", informe la capitaine. Certains dirigeants de clubs se sont souvent plaint de voir partir leurs joueuses clés (quatre ou cinq) en stage bloqué pendant le championnat, mettant ainsi en mal la cohésion du groupe.
Carole et ses coéquipières devaient en principe se regrouper pendant dix jours, après chaque journée du championnat appelée "regroupement" à la Fédération camerounaise de volley-ball (Fcvb). Faute de moyens, ce chronogramme de travail n'est pas suivi à la lettre. Dans la perspective des championnats du monde, le programme prévoit un stage bloqué de quatre mois sous le contrôle d'un entraîneur chinois, fruit du partenariat entre le Cameroun et la Chine. Les Lionnes iront passer le dernier mois en Chine, avant de prendre la route pour le Japon. Entre juillet, août et septembre, les joueuses retenues vont effectuer un stage en France. Avant d'y aller, elles auront participé à un tournoi préparatoire à Nairobi au Kenya, au mois de juillet. Tournoi regroupant le Kenya, le Cameroun, l'Egypte ainsi que deux pays européens dont l'Angleterre.
Un programme ardu qui vise la mise à niveau des joueuses locales, comme Carole Ambata Mbeya qui évolue sous les couleurs de Injs, par rapport aux professionnelles qui subissent en club des séances d'entraînements plus intenses. Mais, jusqu'ici une hypothèque demeure sur le respect de ce programme de préparation du fait de la non disponibilité des moyens. D'où cette supplique de la capitaine des Lionnes du volley qui souhaite que les responsables camerounais puissent trouver des sponsors tant sur la scène nationale qu'internationale pour leur garantir une bonne préparation.
Carole, qui est par ailleurs capitaine de Injs de Yaoundé, un club créé en 1999 à la faveur de son entrée et de quatre autres joueuses de l'équipe nationale dans cette institution de formation, entrevoit la fin de sa carrière internationale après les Championnats du monde au Japon. Elle n'aura que 28 ans (elle est née le 18 février 1978 à Bafia), mais une imposante carte de visite à faire valoir depuis l'époque de ses débuts en 1995 à l'école de volley-ball de la Sonel, basée au terrain du camp Sic de Messa à Yaoundé.
Avec son mètre 78 m pour 77 kgs, Nadine Carole Ambata Mbeya a été : cinq fois championne du Cameroun, trois fois vainqueur de la coupe du Cameroun dont un doublé (coupe-championnat) avec Sonel. Elle a déjà été désignée trois fois meilleure joueuse du Cameroun et une fois meilleure serveuse. "Les ambitions sont derrière moi. J'ai encore de petites choses à apporter sur le plan du jeu et de grandes choses sur le plan de l'encadrement à travers ce que j'ai appris sur le terrain et à l'école", argumente pour justifier son retrait, celle qui officie par ailleurs comme professeur d'éducation physique et sportive (Eps) au lycée général Leclerc de Yaoundé.
Icône du volley-ball féminin camerounais, dont le talent immense et la détermination sur le terrain contrastent avec cette timidité qui la caractérise au quotidien, et qui lui a permis de garder tous ses atours de femmes, Carole Ambata n'a jamais envisagé une carrière de volleyeuse professionnelle à laquelle son potentiel la prédisposait pourtant.
Source : Quotidien Mutations
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