"Je sais depuis de nombreuses années que je n’ai plus enfants". Au bord des larmes, ce parent d’élèves vient d’apprendre que sa fille a été renvoyée du collège privé Eyengue Nkongo pour pratique d’homosexualité. Il tient entre les mains les aveux écrits de cette dernière et pousse un long soupir avant de prendre congé de ses interlocuteurs.
Elève en classe d’industrie d’habillement, inscrite dans cet établissement depuis le début de l’année scolaire 2005-2006, E P est une fille ordinaire comme on en rencontre souvent dans les allées de nos lycées et collèges. Comme la plupart de ses dix autres camarades exclues pour homosexualité, elle est issue d’une famille dont les parents ont divorcé.
"Je suis entrée dans le milieu duand j’avais quatorze ans. J’entendais que les femmes sortent entre elles. J’ai voulu voir. J’ai d’abord fait la cour à ma voisine de Bonamoussadi, elle avait 13 ans. Nous avons commencé avec des attouchements jusqu’au jour où elle m’a fait savoir qu’elle ne pouvait pas continuer avec moi à cause de son petit ami. Je me suis retrouvée avec une fille, puis une autre, puis avec ma camarade". Ainsi écrit ET. Elle fait partie des onze élèves exclues du collège privé Eyengue Nkongo pour pratique d’homosexualité. Son aveu, de même que ceux de ses dix camarades a été obtenu par son chef d’établissement, Edouard Eyengue et transmis au procureur de la République près des tribunaux de grande instance de Douala Bonanjo lundi dernier. Une information judicaire est en cours et depuis lors, trois autres établissements de la ville ont emboîté le pas en renvoyant un important nombre d’élèves pour les mêmes faits. Par loyauté, déclare Edouard Eyengue "Je ne peux pas dévoiler les noms de ces établissements mais enquêtez vous verrez que ce je dis est vrai. La pratique existe depuis des années maiscertains responsables d’établissements l’ont toujours cachée. Moi je ne pouvais pas admettre ici".
Messe d’action de grâce
Plusieurs radios locales diffusent en effet depuis la semaine dernière le hit parade des établissements dans lesquels on retrouve le plus d’élèves homosexuels à Douala. Les noms des collèges confessionnels les plus côtés de la ville et certains instituts de formation technique industrielle et commerciale sont régulièrement cités. Face à la loi de l’ormeta qui règne ici, impossible d’arracher la moindre réaction officielle de la part de leurs responsables et même toute tentative de rencontrer le délégué provincial du ministère des Enseignements secondaires pour le Littoral dans l’après midi de vendredi dernier a été renvoyée à plus tard. La plupart ont quitté leur domicile parental dans les quartiers et envoyées dans des familles d’attache.
Une messe d’action de grâce est même prévue vendredi prochain dans le collège privé Eyengue Nkongo à l’endroit des élèves avant la remise des bulletins. Pour s’enquérir de la situation, le gouverneur de la province du Littoral a dépêché des émissaires dans ces établissements la semaine dernière.
Selon certaines sources, la plupart des ces filles s’arrangeaient à arriver en retard dans leur établissement. Aussi commençaient elles leurs "préliminaires" dans des débits de boisson aux abords de leur établissement avant de se retrouver dans un célèbre café de la ville puis dans un restaurant sénégalais. La journée se terminait généralement par une partouze dans un domicile privé à Akwa Nord. Au collège Eyengue Nkongo, tout est parti, selon les responsables, d’une sortie des classes à 15 h 30. Une élève de cet établissement et une voisine du collège se sont mises à se chamailler au sujet d’une petite fille, E B, élève en classe de 3eme qu’elles convoitaient. "Tu montes, tu descends je vais la... " Avait balancé la plus aguerrie à sa rivale.
Source: Mutations
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