Il était environ 10 h du matin quand les passagers ont embarqué à bord du vol SN 351 sur le tarmac de Zaventem. Honoré Yondjouen, un Belge d'origine camerounaise, a pris place à son siège, le 40A. Bobby Simme, un Camerounais habitant l'Allemagne, occupait quant à lui le siège 43D. Il se rendait dans son pays d'origine pour l'enterrement de son père. Ni l'un ni l'autre ne prendront pourtant pas ce vol.
Tout a commencé lorsque Bobby a entendu une voix derrière lui qui demandait pour aller aux toilettes. Il s'est levé et a vu qu'un homme était encadré par deux autres. Des policiers en civil qui se sont opposés à sa demande. Le ton est inévitablement monté et Bobby comme d'autres passagers au rang desquels Honoré ont, apparemment, poliment et gentiment, demandé aux policiers d'accéder à la demande du voyageur forcé. Finalement, après quelques palabres, cela a été chose faite.
C'est au retour du trio en cabine que les choses se sont gâtées pour les passagers récalcitrants. Des renforts policiers sont en effet arrivés dans l'avion et se sont chargés manu militari des gens qui étaient intervenus dans ce problème de toilettes. Emmenés au fond de l'appareil, plaqués au sol et menottés, Bobby, Honoré et un troisième passager ont été débarqués de l'avion. D'après leurs dires, ils auraient été copieusement insultés et maltraités. Un médecin a même été appelé pour constater les traces de coups une fois qu'ils ont été libérés.
Car, après la fouille, ces respectables passagers qui avaient tout de même payé un billet à 620 euros se sont retrouvés en cellule comme de vulgaires criminels. Une fois relâchés, les passagers, qui se sont adjoint les services d'un avocat, ont tenté de se faire rembourser leur billet auprès de la compagnie. Ils se sont vu opposer une fin de non-recevoir sous le prétexte qu'une enquête est actuellement en cours. Une enquête durant laquelle il leur est interdit de voyager sur les lignes de la SN Brussels Airlines.
Si Honoré a pu se débrouiller pour rallier Douala via un vol Air France, Bobby, faute de moyens financiers, a été contraint de rentrer en Allemagne en tirant un trait sur les funérailles de son père. Avant de rentrer chez lui, il a toutefois avisé le Centre pour l'égalité des chances et déposé plainte auprès du comité P.
Source : La Dernière Heure 2006
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