Question à une jeune dame plutôt branchée : " Alors, pour la tenue du 8 mars, kaba cellulaire ou kaba traditionnel ? " Réponse presque amusée : " Ce sera un kaba sexy en haut et évasé en bas, avec des fentes sur le côté… ". Pour la coiffure, certaines cadres devisaient hier encore sur la coiffe du jour-j : " Chignon pour tout le monde ", a-t-on décidé dans le comité d’organisation. " Non, renversés ", objecte l’une d’elles qui a déjà ladite coiffure sur la tête. " Je me coifferai comme je veux ", coupe une autre, agacée. La 21e Journée internationale de la femme qui se célèbre ce jour dans le monde n’est plus une manifestation anodine. Les dames se sont emparées avec force de la fête qui est la leur. Au-delà de ce que certains machos pourraient qualifier " disputes de basse-cour ". La plupart ont décidé de profiter de ce jour pour vraiment faire une introspection sur les enjeux d’être femme aujourd’hui dans un monde qui bouge.
" Femmes et prise de décision : relever les défis, susciter les changements ", tel est le thème qu’elles se sont choisi pour accompagner la célébration cette année. Partout, dans les ministères, les sociétés publiques, para-publiques et privées, etc., elles se sont interrogées sur leur rôle dans la société. A l’Enseignement supérieur, la prise de décision a interpellé les unes et les autres sur leur place dans les différents champs de bataille nationaux lundi dernier. A l’Education de base, c’est la formation de la femme qui est au centre d’une table ronde. Alors que celles du ministère du Travail et de la Sécurité sociale sont allées offrir des dons à de jeunes désœuvrés... Dans un cabaret de la place, une grosse banderole l’indiquait même, dans un ton un tantinet provocateur : " Le 8 mars, les femmes prennent le pouvoir ".
En fait de pouvoir, certaines l’ont pris bien avant le 8 mars. Regardez Ellen Johnson Sirleaf du Liberia, Michelle Bachelet du Chili ou Angela Merkel d’Allemagne. Plusieurs femmes le reconnaissent, le thème tombe à pic, pour réveiller et faire prendre conscience que l’époque du sexe faible est bien révolue. Des conférences aux actions concrètes sur le terrain, comme cette marche pour la santé organisée dimanche dernier par le Minproff, Suzanne Mbomback, l’évolution des femmes vers la prise de décision et ce qu’elle sous-entend, le pouvoir, est donc bien une réalité. Ce jour, les femmes vont défiler. Pas seulement. " Nous irons danser avec les copines après ", déclare une dame. Il faut dire que les gargotes vont être bondés. On fera encore des excès, comme l’année dernière. Et l’homme dans tout cela ? Si au Minproff on annonce que ce sera avec eux, certaines en profiteront pour " prendre leur revanche ". " Mon mari va faire la cuisine ce jour et s’occuper des enfants ". Hum !
Source : Cameroon Tribune
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